Publié le 22 Feb 2020 - 12:04
COLLECTIF NOO LANK

Une nouvelle marche de protestation, vendredi prochain

 

Le collectif Noo Lank, Noo Bagn compte tenir une nouvelle manifestation, le vendredi 28 février. Ses membres exigent la libération de Guy Marius Sagna, l’annulation de la hausse des prix de l’électricité et la sanction contre toutes les personnes épinglées dans le rapport de la Cour des comptes.

 

Maintenir le rythme. C’est ce qu’entend faire le collectif Noo Lank, jusqu’à la satisfaction de ses revendications : l’annulation de la hausse du prix de l’électricité et la libération de Guy Marius Sagna. Ainsi, Aliou Sané et ses camarades prévoient une marche pacifique, le vendredi 28 février 2020. Le départ se fera au rond-point de l’échangeur de la Foire et le point de chute au rond-point de Liberté 6. Un itinéraire qui inclut le Camp pénal, où est enfermé Guy Marius Sagna.

‘’On estime que nous sommes chez nous au Sénégal. Nous n’avons pas de sens interdit. C’est une partie du Sénégal, c’est dans le territoire sénégalais et nous sommes des citoyens. Il n’y a pas de plan B, il n’y a qu’un plan A et nous le déroulerons’’, précise le coordonnateur Aliou Sané.

Toutefois, par le passé, certains itinéraires leur ont été refusés par le préfet de Dakar, en raison de leur aspect stratégique. ‘’Comme on l’a toujours dit, nous sommes sous le régime de la déclaration et non de l’autorisation. Nous avons fait ce qu’il fallait en termes de démarches administratives et certains de nos camarades se sont rendus au commissariat jeudi, dans le cadre des enquêtes administratives. Donc, tout ce qui reste à faire revient aux autorités qui doivent prendre les mesures adéquates pour encadrer la manifestation’’, poursuit-il.

‘’Le président Macky Sall a opposé un mépris total’’

Arrêté depuis le 29 novembre 2019, l’activiste Guy Marius Sagna est détenu à la chambre 8 de la prison du Camp pénal, sous haute sécurité, dans un quartier réservé aux personnes poursuivies pour terrorisme. Selon ses camarades, le permis de visite a été refusé à plus d’un. Une violation des droits du détenu qu’ils mettent sur le compte de l’intimidation. Après plus de 80 jours de ‘’détention arbitraire’’, ses compagnons de lutte s’inquiètent du sort qui lui serait réservé, car il risque une radiation de la Fonction publique, si sa détention dure six mois.

‘’Nous avons marché sur différents itinéraires. Nous avons rencontré le médiateur de la République. Nous avons jusqu’ici inscrit toutes nos actions dans la légalité constitutionnelle et pacifiquement. Les organisations des Droits de l’homme ont lancé des appels à Macky Sall, des partis de l’opposition, des citoyens d’ici et de la diaspora ont repris le même appel. A toutes ces vagues de protestations, le président Macky Sall a opposé un mépris total’’, martèle le porte-parole du jour.

Le collectif se dit d’autant plus révolté de voir que ceux qui, aux yeux de la loi, doivent être enfermés, bien loin d’être inquiétés, circulent librement, ‘’parce qu’étant des alliés du régime, contrairement à Guy Marius Sagna’’. Le rapport de la Cour des comptes en a d’ailleurs épinglé récemment.

Face à un ‘’président qui n’écoute pas’’, Noo Lank, avec l’appui des organisations des Droits de l’homme (Raddho, Ligue sénégalaise des droits humains, Article 19, Amnesty International) compte saisir l’Onu en plus de la CEDEAO. ‘’Nous espérons que la raison va éclairer le président Macky Sall, afin qu’il arrête d’écouter ceux qui l’encouragent dans ce qui ressemble à de la surdité. Nous ne pouvons pas et n’allons pas laisser Guy Marius Sagna dans cette prison’’, fait savoir le collectif.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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