Publié le 30 Jul 2020 - 00:26
COMMENTAIRE PAR GASTON COLY

Les dangers de la banalisation

 

Le Sénégal est entré de plain-pied dans la mondialisation. Son peuple est à la confluence de plusieurs courants de pensées, modes de vie et de mœurs. Se pose, dès lors, la question de notre identité propre, de notre idéal de vie commune.

Doit-on verser dans un mimétisme béat et absorber comme des éponges tout ce qui nous vient de l’extérieur ? La question se pose avec acuité, avec les téléfilms qui sortent comme des champignons de terre. Car, le Sénégal va au-devant de graves dérives, si les promoteurs de ces productions ne font pas preuve de discernement. La tentation est grande de vouloir tout montrer, tout mettre en scène, même les pires formes de déviance qui jurent avec notre foi, nos fondamentaux et les valeurs qui fondent notre société.

L’Occident a fini de banaliser toutes les formes de déviances sexuelles (homosexualité, lesbianisme, échangisme, bisexualité…) au nom de sa sacro-sainte… liberté. Désormais, il est de bon ton de parler d’orientations sexuelles. En réalité, il s’agit tout simplement d’irréligion. Les croyants y sont plus que jamais marginalisés. La religion ayant été expurgée de leur vie, la morale religieuse a aussi été éconduite. C’est cette morale qui bannit toute forme de déviance sexuelle. Résultat des courses : personne n'ose plus, en Occident, par exemple, rappeler que Dieu honnit l'homosexualité. Gare à la vindicte populaire ! Ce qui était naguère déviance est devenu aujourd'hui norme. Du jour au lendemain, on a décrété que toutes les formes de déviances sexuelles sont en réalité l'expression de la liberté d'orientation sexuelle.

Soit, mais pour nous Sénégalais, il ne faut pas s'y méprendre : les opinions publiques occidentales ont, pendant des décennies, été préparées à cela. C'est une tactique bien connue des francs-maçons qui inoculent à dose homéopathique leurs idées au sein de la société, par le truchement de canaux comme les télévisions, les productions cinématographiques, les soirées mondaines qui regroupent le gotha mondial...

Pour en arriver à ce stade d’irréligion, il a fallu des changements structurels en profondeur, facilités par des supports médiatiques dont les films et les téléfilms. Aux États-Unis, par exemple, dans toutes les séries à succès, on va trouver, parmi les principaux acteurs, un Blanc, un Noir, un Hispanique et un Asiatique pour régler la question de la diversité ethnique. Il y a aussi soit un homosexuel, une lesbienne, un bisexuel ou un transgenre pour, dit-on, prendre en compte les minorités.

Tout cela participe d'une stratégie de banalisation, voire de normalisation par la télévision qui est très efficace. La preuve, personne ne peut nier que la série ‘’24 h Chrono’’, avec l'un de ses personnages emblématiques, le président David Palmer, a préparé l'opinion publique américaine à l'avènement d’un président noir, en la personne de Barack Obama. D’ailleurs, aux Oscars et aux Césars, pratiquement tous les films qui traitent de la question de ces minorités sont récompensés. Le déferlement médiatique qui accompagne ces prix est le plus sûr moyen de faire rentrer ces déviances dans les mœurs.

Et c'est là que réside la puissance et la force des images. Au Sénégal, il faut faire attention à tout cela. Aujourd'hui, il est de bon ton, pour une jeune donzelle aux formes généreuses et affriolantes, de prendre un appartement à un prix exorbitant et de se faire entretenir par des hommes, sans que personne ne trouve rien à redire. C'est une forme de prostitution légalisée, acceptée dont personne ne s'offusque plus. Il y a des séries qui les mettent en scène.

‘’Informer, sensibiliser et éduquer’’. A l’aune de ce triptyque qui fonde la mission des télévisions, doit-on laisser prospérer un téléfilm qui traite de manière légère et inconsidérée la question de l’homosexualité ? Ce serait un désastre pour le peuple sénégalais. Qui se veut croyant et ancré dans la morale religieuse binaire qui ne transige pas sur certaines questions comme l’homosexualité, la franc-maçonnerie…

Evitons, donc, de tomber dans le piège de la banalisation.

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