Publié le 5 Jan 2018 - 23:09
CONFERENCE SUR L’UTILISATION DE L’IMAGERIE

Les multiples significations des objets en Afrique

 

La Galerie nationale et la Section sénégalaise de l'Association internationale des critiques d'art (Aica-Sénégal) ont organisé, hier, une conférence sur le thème : ’’Low art et hight art dans la création : Élément d’une culture
visuelle au Sénégal’’.

 

La place de l’imagerie dans la société sénégalaise a été au cœur d’un débat, hier, à la Galerie nationale d’art. Autour du thème ‘’Low art et hight art dans la création : Élément d’une culture visuelle au Sénégal’’, des amoureux des arts visuels ont partagé leurs pensées. Selon le critique d’art Aliou Ndiaye qui s’interroge sur les études interculturelles, les cultures visuelles  et l’esthétique de l’art, quand on parle de l’imagerie sociale et populaire, sont une façon de dire que tout ce que la société produit peut être utile à l’art, à la fonction décorative ou artistique. C’était là une manière, pour lui, de revenir sur les différents aspects qui gravitent autour de la culture visuelle, afin de déterminer ‘’comment cette production de l’imagerie au niveau local, mais aussi au niveau des arts contemporains affecte nos façons de construire des images et de les utiliser dans nos sociétés’’.

Voilà les questions qui ont réuni les acteurs. Ils se sont également employés à voir la manière d’interroger l’imagerie sociale, mais aussi celle artistique contemporaine et les confronter à certaines questions qui sont liées à la communication visuelle, à l’esthétique, à l’histoire de l’art et des religions.

D’après Aliou Ndiaye, il y a tellement d’éléments que l’on retrouve dans un environnement immédiat, mais on n’y prête pas attention, alors qu’ils ne sont pas là uniquement pour une fonction décorative. Le spécialiste note, en outre, qu’il y a énormément de croyances autour de ces objets. Autant d’éléments qui ne sont pas là uniquement  pour embellir. ‘’Vous pouvez entrer dans n’importe quel véhicule de transport en commun, vous trouverez des choses qui, dans la vie simple, servent à autre chose. La petite sandale d’un bébé que l’on voit à l’intérieur d’un taxi n’est pas là gratuitement, c’est un objet, une image qui a une certaine connotation liée à l’imaginaire. Il y a aussi un végétal qu’on appelle la courge ; il y a des coupures de courge que l’on retrouve dans des voitures parfois. La queue de vache qui pend derrière un taxi, aussi, a une fonction par rapport à ce désir de protection’’, a-t-il expliqué.

Par ailleurs, note Aliou Ndiaye, il y a une imagerie religieuse qui est présente dans les voitures, dans les maisons et même dans beaucoup d’endroits différents. Et, de l’utilisation d’une image, il y a un conflit ouvert. ‘’La photo n’est pas accrochée pour créer du beau, mais pour travailler sur le rapport de la croyance sur cette communauté qui vit dans cette maison. J’ai observé, à plusieurs reprises, que quand ces images sont utilisées dans d’autres contextes pour servir à quelque chose d’autre, cela peut créer des conflits. C’est le cas de la statue avec Abdoulaye Wade (Ndlr : polémique autour du monument de la Renaissance africaine), la Karmen de Joe Gaï (Ndlr : dans le film ‘’Karmen Geï’’ ; Joe Gaï Ramaka avait utilisé, dans une scène, un ‘’khassaïde’’, ce qui n’avait pas plus à des gens se réclamant du mouridisme), entre autres’’.

En définitive, informe l’expert, ce sont les utilisations qui créent les conflits, mais pas l’image constituée d’objets qui sont des  patrimoines partagés par une communauté qui leur est propre.

Par ailleurs, il estime que ces objets peuvent avoir une autre connotation, dans un autre lieu. ‘’Quand on est dans une galerie, on crée du beau. Mais ailleurs, cela traduit le contraire’’. 

HABIBATOU WAGNE

 

Section: 
EL HADJI CHEIKHOU SALL DE LEBALMA SUR L’INCULPATION ET LE FINANCEMENT : ‘’La Fintech est une révolution qui redonne le pouvoir aux populations’’
THIÈS – DÉNONCIATION DU RETARD DANS LA MISE EN ŒUVRE DE SON AUTONOMIE : L’ENSA en grève de 72 heures
DÉTACHEMENT DU MINISTÈRE DE LA CULTURE, NOMINATION D’AMADOU BA : Un espoir pour les acteurs
JANT BEATS FESTIVAL : Un nouvel événement audacieux dans le paysage culturel
BRASSAGE RDC-SÉNÉGAL : Cœur de lion et de léopard
CHEIKH NDIGUEL LÔ : ‘’Ma retraite, c'est ma mort’’
CÉLÉBRATION DES 50 ANS DE CARRIÈRE DE CHEIKH NDIGUEL LÔ : Cinq décennies de succès mondial  
6E EDITION DIALAWALY FESTIVAL : Trois jours de rythmes, de couleurs et d’unité à Dagana
ARTS VISUELS : L'identité et la souveraineté en question
FRANÇOIS AKOUABOU ADIANAGA (DG FESPACO) ‘’Il faut travailler sur la distribution du cinéma en Afrique’’
DIFFUSION ET EXPLOITATION DES FILMS AFRICAINS : Mobiciné, un modèle de réussite en Afrique
FESTIVAL IMAGE DU FLEUVE (FIF) DE BOGHÉ : « Destin d’un migrant » d’Omar Brams Mbaye remporte le Grand Prix
Festival 72 heures de Yarakh
FESTIVAL IMAGE DU FLEUVE DE BOGHÉ : Le Sénégal bien représenté
ACCES A L'INFORMATION : Entre ambition légale et défis de mise en œuvre
ANIMATEURS CULTURELS ET CONSEILLERS AUX AFFAIRES CULTURELLES : Le clash s’accentue avec la tutelle 
DÉFIS DE PROFESSIONNALISATION ET DE STRUCTURATION : Formation des artistes, une innovation majeure dans le Salon national des arts visuels
SALON NATIONAL DES ARTS VISUELS : Balla Ndao  remporte le prix du Président de la République
SALON NATIONAL DES ARTS VISUELS 2025 : Ancrage territorial, vitrine des créatrices, pluralité de techniques 
À Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, Président de la République du Sénégal