Publié le 12 May 2020 - 22:47
CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE LA COVID-19

Des chauffeurs font la manche

 

La Covid-19, comme un ouragan, balaie tout sur son passage. Elle sème désordre, tristesse et amertume partout où elle passe. Au niveau du secteur des transports terrestres, certains en sont réduits à tendre la main pour pouvoir honorer la dépense quotidienne, en attendant des jours meilleurs. De Bambey à Touba, en passant par Diourbel et Mbacké, ces chauffeurs craignent de voir leurs familles se disloquer.

 

L’image est pathétique. La scène désolante. Des chauffeurs qui mendient pour survivre. La scène se passe à l’entrée de la commune de Mbacké, tout juste après la centrale électrique et à quelques encablures de l’ancienne gare routière. La Covid-19 est passée par-là. Ce samedi 9 mai, peu avant 12 h, alors que le thermomètre affiche 43°C à l’ombre, ces chauffeurs munis de leur permis de conduire arrêtent les véhicules et narrent leurs difficultés, espérant, en retour, disposer de quelques pièces de monnaie. Khadim Faye, un des chauffeurs, confie : ‘’Nous sommes des chauffeurs.

A cause de cette pandémie, nous ne travaillons plus, depuis que le chef de l’Etat a pris la décision d’interdire le transport interurbain. Nous prions pour que cette pandémie disparaisse à jamais et que nous puissions reprendre nos activités. C’est parce que nous ne faisons rien et qui plus est, avons une famille à nourrir que nous avons envisagé de venir au niveau de la route arrêter les véhicules et supplier les conducteurs et certains de nos collègues chauffeurs qui travaillent dans l’Administration pour qu’ils donnent de l’argent, afin que nous honorions la dépense quotidienne. C’est difficile et à la limite même, la Covid-19 ôte aux gens toute dignité humaine.’’

Ces chauffeurs quittent leurs maisons le matin après 9 h et ne rentrent que vers 14 h, après avoir empoché de l’argent qui peut représenter la dépense quotidienne. Ces chauffeurs de bus et de camions, qui faisaient la navette entre le Sénégal et certains pays limitrophes et villes de l’intérieur du pays, ne sont pas les seuls à broyer du noir. A la gare routière de Diourbel, c’est le calme plat qui accueille le visiteur. Les bus Tata garés depuis maintenant un mois et demi, ornent le décor de ce lieu naguère grouillant de personnes et principale niche de recettes de la municipalité.

Gora Diop, le chef de la gare routière de la capitale du Baol, conte les misères de ses collègues : ‘’C’est difficile de se lever le matin et de ne pouvoir faire face à ses obligations de père de famille. C’est le chef de l’Etat qui nous a menés dans cette situation très difficile, avec ses mesures de fermeture des gares routières. Au niveau de cette gare, plusieurs personnes, qui ne sont pas chauffeurs, parvenaient tant bien que mal à avoir leur dépense quotidienne. Nous attendons avec impatience l’aide annoncée par les pouvoirs publics. Ce que nous craignons tout seulement, c’est qu’avant même que l’aide n’arrive, nous soyons très endettés. Maintenant, s’agissant de l’appui que nous pensons, en tant que regroupement des chauffeurs, remettre, nous sommes en discussion avec les autres membres pour voir ce que nous allons faire.’’

A Bambey, c’est le vieux Mbaye Ngom qui étale son amertume : ‘’Nous avons nos familles qui dépassent 30 personnes et nous n’avons aucun moyen pour les nourrir. Notre seule source de revenus est le transport des passagers sur le tronçon Bambey - Diourbel ou bien Bambey – Niakhar, et cela nous est interdit depuis deux mois. Nous souffrons terriblement.’’ Le chauffeur septuagénaire de renchérir : ‘’Notre épargne du regroupement, nous l’avons partagée depuis deux mois et nous n’avons plus rien. Nos familles risquent de se disloquer, parce que nous n’avons aucun sou. Vivement la réouverture des gares routières et la reprise de nos activités, parce que l’aide promise n’est qu’une goutte d’eau dans la mare.’’

Boucar Aliou Diallo

 

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