Publié le 18 Feb 2020 - 11:10
CONSOLIDATION DE LA PAIX EN CASAMANCE

L’historique rencontre !

 

Si Robert Sagna qualifie d’’’historique’’ la rencontre de ce samedi, à Ziguinchor, entre le Groupe de réflexion pour la paix en Casamance, les chefs de village et le Conseil régional des ainés de la région de Ziguinchor, c’est parce que c’est la première fois qu’une telle rencontre se tient, 37 ans après le début de la crise en Casamance.

 

Les personnes âgées et les chefs de village n’ont, formellement, jamais joué leur partition dans la recherche de solution à la crise en Casamance, depuis 37 ans. Ils y ont, presque, été ‘’exclus’’. Et pourtant, leur rôle dans la consolidation de l’accalmie en cours peut être déterminant. C’est ce qu’a compris le Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC) et le Conseil régional des ainés de la région de Ziguinchor, installé en 2018 par le gouverneur de région, sur instruction du chef de l’Etat. Un cadre plus que commode de dialogue, à partir duquel la recherche d’une paix définitive en Casamance pouvait s’enclencher.

Ce samedi, dans la capitale méridionale du pays, plus d’une centaine de personnes âgées et de chefs de village en provenance de tous les coins et recoins de la région de Ziguinchor ont rencontré le Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC) pour une séance d’écoute, d’information et de partage sur le processus de paix en cours. Un processus caractérisé par une longue accalmie qu’il urge de transformer en une paix définitive.

‘’Nous avons été invités par nos ainés, une association qui regroupe le 3e âge, mais également tous les chefs de village avec comme objectif de rassembler tout ce beau monde, non seulement pour échanger sur les problèmes qui les concernent, mais également les questions qui concernent la Casamance’’, a indiqué le président du GRPC, Robert Sagna, qui a fait le point de la situation actuelle du processus de paix en Casamance.

‘’La guerre est finie, mais la paix n’est pas encore là. Il faut la consolider. Tous les villages veulent la paix’’, a déclaré, en substance, le président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance. Selon qui il s’agissait surtout d’analyser, de proposer des solutions qui peuvent conforter l’accalmie en Casamance et d’accélérer le processus de paix. ‘’Il n’y a plus de guerre, mais il faut que la paix soit en Casamance. L’absence de guerre n’est pas nécessairement la paix’’, a ajouté l’ancien maire de Ziguinchor.

Autant d’éléments importants, de l’avis de Robert Sagna, qui expliquent cette rencontre qu’il a qualifiée d’’’historique’’. ‘’Les principales préoccupations des aînés de la région de Ziguinchor étaient, d’abord, d’être informés. Certains ont déclaré qu’ils n’étaient pas au courant de la situation réelle du processus de paix en cours. Leurs objectifs n’étaient pas de faire des recommandations pratiques, même si, par moments, ils ont fait des propositions pour améliorer la situation actuelle’’, a souligné Robert Sagna, non sans ajouter que le Conseil des personnes âgées et les chefs de village ont recommandé que cette rencontre de Ziguinchor s’organise aussi dans les régions de Sédhiou et Kolda.

‘’Nous sommes sortis rassurés de cette rencontre’’, a déclaré le président du Conseil régional des ainés de la région de Ziguinchor. Selon Mamadou ‘’Maou’’ Diatta, il va falloir, désormais, s’adjoindre au GRPC pour construire une paix définitive en Casamance.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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