Publié le 16 Jun 2015 - 22:26
CONSTRUCTION D’UN CENTRE CARDIOPÉDIATRIQUE A L’HÔPITAL FANN

Les enfants cardiaques bientôt pris en charge

 

Avec la construction à l’hôpital Fann d’un centre cardio-pédiatrique, la prise en charge des enfants souffrant de cardiopathie ne sera plus un casse-tête au Sénégal. Surtout que l’ouvrage qui sera livré en 2016 aura la capacité d’opérer plus de 1 000 enfants atteints d’une cardiopathie compliquée.

 

La jeune Sophie a été atteinte d’une maladie cardiaque depuis plusieurs années. Devant la Première dame, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, la présidente de la fondation Cuomo, Elena Cuomo et du ministre conseiller du président de la République Youssou Ndour, qui étaient venus présider la pose de la première pierre du centre cardio-pédiatrique Cuomo de l’hôpital Fann, elle a tenu à partager ses durs moments. Pour la jeune fille qui raconte ses ennuis, cette maladie l’empêchait d’aller à l’école, de jouer avec ses camarades. Elle a fait le tour de plusieurs hôpitaux de la place.

Sa famille a beaucoup dépensé. Finalement, c’est au centre cardiologique de l’hôpital de Fann qu’elle a subi une opération. ‘’L’opération a été très facile. C’est ce qui m’a permis de me remettre dès le lendemain. Je ne ressens plus aucune douleur et dans quelques jours, je dois passer mon entrée en sixième’’, raconte la petite Sophie, sous le regard de l’assistance. Après Sophie, c’était au tour d’une femme du nom de Mme Ndoye de relater les 3 ans de souffrance qu’elle a partagé avec son bébé, une fille atteinte de cardiopathie. La voix tremblante, elle raconte ses nuits blanches, le stress quotidien qui l’animait. Grâce à la fondation Cuomo et à l’hôpital de Fann, dit-elle, sa jeune fille peut courir et jouer comme tout enfant.

Premier centre moderne en Afrique de l’Ouest

A l’instar de ces deux cas, plus de 30 000 enfants souffrent de cette pathologie qui fait trop de ravages en Afrique. Selon le chef de service cardiologie du Centre hospitalier national universitaire de Fann, les maladies cardiaques sont à l’origine de 50% de l’ensemble des malformations qu’on retrouve chez les enfants. Le taux de mortalité induite par ces maladies est de 85% des cas, informe-t-il. Si la maladie cause autant de décès chez les enfants, c’est parce que la prise en charge nécessite beaucoup de moyens. Parfois, les patients ont besoin d’être évacués à l’étranger. D’ailleurs, seul 1% de ces enfants en nécessité sont évacués en Europe. Selon le professeur Ibrahima Bara Diop, chef du service Cardiologie de l’hôpital de Fann, une seule évacuation à l’étranger nécessite 25 000 euros, environ plus de 15 millions de F Cfa.

Avec la construction de ce centre cardio-pédiatrique pour enfants dont les travaux viennent d’être lancés par la Première dame Marième Faye Sall, et le ministre de la Santé, le Sénégal n’aura plus besoin d’évacuer des enfants atteints de cette maladie en Europe. Dakar sera même un hub dans la sous-région, annonce  Awa Marie Coll Seck. D’ici un an, le centre sera réceptionné. Il disposera d’un bloc opératoire, d’une salle de réanimation efficace et aura la capacité d’opérer plus de 1 000 enfants par an, indique le président d’honneur de l’ONG La Chaîne de l’Espoir. ‘’Le Sénégal sera le premier pays en Afrique de l’Ouest à avoir ce centre moderne’’, ajoute le professeur Alain Deloche.

L’ouvrage financé à 80% par la fondation Cuomo va coûter plus de 5 milliards de F Cfa. ‘’C’est une  expérience  inédite. Il ne s’agit pas d’un projet politique mais d’un projet humanitaire’’, précise Elena Cuomo. A côté du centre, la fondation Bambino Cardiopatrici s’est engagé à construire une ‘’maison de l’enfant’’ pour accueillir les patients et leurs parents. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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