Publié le 24 Mar 2020 - 01:20
CONSULAT SÉNÉGALAIS EN ESPAGNE

Un service minimum imposé au personnel

 

Des expatriés sénégalais vivant en Espagne ne digèrent pas la décision du consul visant à les faire travailler en cette période de crise. D’autant plus que Madrid est la région la plus touchée par le coronavirus.

 

Pendant que le monde entier retient son souffle face à un virus qui n’a pas fini de faire des dégâts, en Espagne, certains sont forcés d’aller travailler. Il s’agit, ni plus ni moins, du personnel du consulat général du Sénégal à Madrid.

En effet, selon nos sources, le consul Moustapha Loum, rentré au Sénégal depuis le 14 février, a demandé aux employés d’assurer un service minimum aux travers de permanences que son intérimaire Demba Dia (vice-consul) s’est chargé d’établir.

‘’Les locaux souffrent d’une insalubrité notoire, sans compter le manque d’hygiène. On veut sacrifier le personnel. De nos maisons au consulat, beaucoup de choses peuvent se passer ; on peut rencontrer n’importe qui. Aucun moyen n’a été mis à notre disposition pour nous permettre d’aller et de venir en toute sécurité. Rien n’a été fait pour assurer notre sécurité sanitaire. C’est problématique. Comment travailler dans ces conditions, avec un esprit tranquille ? On doit revoir ce service minimum qu’on veut imposer au personnel. Eux sont assis dans leur bureau et ne savent pas ce qui se passe réellement en Espagne. Les cas déclarés augmentent chaque jour, surtout à Madrid, et tant que les gens circulent, ils sont exposés’’, confie, dépité, notre interlocuteur.

De sources sûres, ces travailleurs ne bénéficient pas, en plus, d’une assurance santé. Vendredi dernier, chacun d’eux a reçu un seul masque, quand on sait que la durée d’efficacité ne dépasse pas les trois heures. L’Espagne est le troisième pays le plus touché au monde, derrière l’Italie et la Chine, par la Covid-19. Hier, le nombre de morts a augmenté de 394, portant le bilan total à 1 720 décès dont 1 000 à Madrid. Samedi dernier, le gouvernement espagnol a déclaré que ‘’le pire est encore à venir’’ et le Premier ministre Pedro Sanchez prévoit de prolonger le confinement strict, imposé depuis le 14 mars.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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