Publié le 7 Dec 2015 - 04:02
CONTENU DES MEDIAS

La revue de presse et les sites en ligne au banc des accusés

 

La manière dont la revue de la presse est présentée au Sénégal n’est pas du goût des parlementaires. Et ils l’ont fait savoir avant-hier au ministre de la Culture et de la Communication, lors de son passage à l’Assemblée nationale. Une occasion aussi pour les députés de demander une réglementation des sites en ligne.

 

Le projet de code de la presse a été évoqué vendredi lors du face-à-face entre les parlementaires et le ministre de la Culture et de la Communication Mbagnick Ndiaye. Se fiant aux assurances du secrétaire d’Etat à la communication, Yaxam Mbaye, il a informé les députés de l’état de révision du code de la presse. Car avec le passage de l’analogique au numérique, certains points du code de la presse sont obsolètes d’où sa révision. Néanmoins, les représentants du peuple demandent que cela se fasse vite. Car son application ‘’peut profondément changer la pratique du métier de journaliste’’, selon Ndèye Dieynaba Ndiaye. Beaucoup de dérives sont notées dans la presse et ont été relevées hier. Parmi celles-ci, la manière dont est faite la revue de presse dans les radios sénégalaises. ‘’La revue de presse, c’est comme du théâtre, encore que Saa Neex ne ferait même pas ce qu’ils font’’, s’est désolé Cheikh Tidiane Fall. ‘’Ils ne doivent pas déformer les informations’’, pense-t-il.

La préoccupation de Ndèye Lucie Cissé va elle au-delà de cette considération. Pour la parlementaire, ceux qui font la revue de presse ne doivent pas être insolents. ‘’C’est abusé d’appeler le président de la République chéri de… (ndlr Koor Marième Faye). Le président de la République est une institution. On doit la respecter’’, indique-t-elle. Ainsi, les reviewers de presse n’épargnent personne, comme le dit Mbagnick Ndiaye. ‘’La revue de presse, nous tous en souffrons. Les commentaires de ceux qui la font sont libres. C’est pour cela que moi-même j’ai rencontré un certain nombre de responsables de groupes pour échanger avec eux sur la question. Il faudrait que la manière dont ces revues de presse sont faites soit revue. Car immédiatement après la revue de presse, c’est l’individu qui est agressé’’, a soutenu navré le ministre de la Culture et de la Communication.

Le député progressiste Papa Zator Mbaye veut lui que le ministère de la Communication se penche sur le cas des sites d’informations. ‘’Il faut des textes pour la presse en ligne. Elle ne doit pas être une presse d’exception. Il est temps de la réglementer’’, demande-t-il. Mbagnick Ndiaye est de son avis. C’est pour cela qu’il demande que cela soit pris en compte dans la révision du code de la presse. ‘’Il ne faut pas que ces dérives continuent sous prétexte qu’on est dans un pays démocrate’’, a soutenu le ministre de la Culture et de la Communication.

Les difficiles conditions de travail des journalistes se sont aussi invitées dans les débats. Des députés ont demandé au ministre d’envoyer des inspecteurs dans les rédactions pour voir si les cotisations à l’IPRES sont respectées ou encore si les journalistes ont des contrats en bonne et due forme. Dans la même veine, des parlementaires ont abordé la question du mauvais traitement salarial de certains journalistes. A cela s’ajoutent, disent-ils, les retards de salaires qui mettent les journalistes dans des conditions précaires. Mais  les élus du peuple croient savoir qu’avec le nouveau code de la presse, ces questions vont  trouver des solutions. Toutefois, ils demandent à être impliqués dans les discussions pour l’élaboration dudit code. 

BIGUE BOB

 

Section: