Publié le 6 Jul 2018 - 21:00
CONVENTION DE FINANCEMENT AVEC AFD

34 milliards dans le transport de l’énergie

 

Une convention de financement de 34 milliards de francs Cfa, destinée à améliorer le transport de l’énergie, a été signée hier entre l’Etat du Sénégal et l’Agence française de développement.

 

Le Sénégal et l’Agence française de développement (Afd) ont signé, hier, une convention de financement destinée à la mise en œuvre du programme Smartgird. D’un montant de 52 millions d’euros, soit environ 34 milliards de francs Cfa, cette enveloppe, a souligné le ministre de l’Economie et des Finances, est une contribution essentielle pour le secteur de l’énergie. De l’avis d’Amadou Bâ, ce programme vise à améliorer la compétitivité énergétique ainsi que les conditions de vie des populations, grâce à la sécurisation de l’approvisionnement en électricité. ‘’Le programme permettra de renforcer et de moderniser les réseaux de transport afin de prendre en compte les nouvelles capacités de production énergétique de la Société nationale d’électricité (Senelec) et de réduire les pertes inhérentes au transport d’énergie. Il permettra également d’augmenter la part d’énergie renouvelable dans notre production énergétique’’, a-t-il expliqué.

Selon le ministre, l’Afd a honoré ses engagements pris en février 2014, à accompagner la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent. Ainsi, 48 conventions de financement ont été signées pour un montant total de 120 millions d’euros, soit environ 846 milliards de francs Cfa. Cet important concours financier, a soutenu M. Bâ, touche tous les secteurs prioritaires, notamment les infrastructures, les services de transport, l’agriculture, l’assainissement, l’éducation et la formation professionnelle, la santé ou la protection sociale.

Pour le directeur du département Afrique subsaharienne de l’Afd, Yazid Bensaid, ce programme aidera à améliorer la gestion et l’intermittence des énergies renouvelables en augmentant l’intelligence des réseaux. ‘’Il permettra d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique sénégalais et de densifier le réseau dans les zones les moins servies. Cela permettra également de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, priorité affichée par l’Afd’’, a-t-il expliqué.

A l’en croire, ce projet sera financé, d’une part, par un prêt de l’Afd de 45 millions d’euros et, d’autre part, d’une subvention sur fonds délégué de l’Union européenne de 6,65 millions d’euros à l’Etat du Sénégal. Tous les deux seront rétrocédés à la Senelec. ‘’Le Sénégal peut aujourd’hui se féliciter d’avoir atteint l’objectif de 21 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique, grâce à une politique volontariste de développement de la production hydroélectrique et du solaire. Politique à laquelle contribue le groupe Afd, notamment à travers le financement de deux centrales solaires. Egalement, le Sénégal affiche un objectif plus ambitieux de 30 % de capacité d’énergies renouvelables à l’horizon 2019, grâce au développement de nouveaux projets solaires et éoliens. A ce titre, le Sénégal est un  pionnier en Afrique, dans le développement de son potentiel solaire’’, a-t-il dit.

Faire de Gorée une ville verte avec 500 kW

Toutefois, a souligné M. Yazid, l’intermittence de la production solaire et éolienne reste un réel défi pour le réseau électrique et la Senelec. Il est nécessaire d’assurer un contenu équilibré entre production et consommation d’électricité.  Car, selon lui, sans le renforcement des réseaux de transport, le potentiel de l’énergie renouvelable construite risque fort de ne pas être exploité à 100 % de ses capacités. ‘’Conscient de ces enjeux, la Senelec a mis la priorité sur les programmes d’investissement sur les réseaux de transport et agit en toute intelligence dans le réseau.

C’est ce qu’on appelle Smartgird qui reste déterminant pour le réseau électrique du Sénégal et que l’Afd est fier de financer’’.  Au-delà de ces investissement, l’Afd va financer également une étude stratégique sur le stockage de l’électricité sur le réseau qui, à terme, permettra de renforcer davantage le potentiel d’intégration des énergies renouvelables.  D’ailleurs, le directeur général de la Senelec, Mamadou Makhtar Cissé, a souligné que le Sénégal a pris l’engagement de faire de Gorée une ville verte. C’est-à-dire d’arrêter d’alimenter la ville à partir de réseau fossile. Si les équipes le confirment, c’est inscrit dans le projet, on pourra mettre 500 kW de solaire sur Gorée pour en faire une ville verte.

VIVIANE DIATTA

 

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