Publié le 10 Sep 2019 - 01:18
COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES

La tontine de la discorde

 

Soukèye Ndiaye, une ménagère dans la cinquantaine, domiciliée à la cité Jaxaay, a comparu, devant le tribunal des flagrants délits, pour coups et blessures volontaires ayant entrainé une incapacité totale de travail de 21 jours sur la personne de Khady Sow. Une histoire de tontine.

 

Souvent, les histoires de tontine tournent au vinaigre. C’est le cas entre Soukèye Ndiaye, qui a comparu, pour coups et blessures volontaire, devant le tribunal des flagrants délits, et la partie civile Khady Sow, dont elle parente par alliance. La plaignante est la belle-sœur de la fille de la prévenue. Les faits se sont déroulés à Jaxaay.  

Soukèye explique : ‘’Les choses ont commencé, quand ce fut mon tour de prendre l’argent de la tontine qui était de 120 mille. Ce jour-là, elle ne m’a remis que 50 mille. Je l’ai appelée à plusieurs reprises pour le reliquat. Lorsque je l’ai eue, on s’est pris la tête au téléphone. Elle m’a raccroché au nez. Quelques jours après, je l’ai croisée devant l’atelier d’une amie en commun. Je passais tranquillement en leur lançant un bonjour, lorsqu’elle a commencé à m’attaquer verbalement, en disant que c’est ma fille (qui est mariée à son petit frère) qui sème la discorde dans leur famille. Je me suis arrêtée pour tirer cette histoire au clair. On en est venu aux mains. On s’est battu et notre amie en commun et les autres passants nous ont séparées. J’ignorais qu’elle avait eu une fracture suite à cette bagarre, jusqu’au jour où j’ai reçu la plainte.’’

Khady Sow, elle, a relaté une toute autre version : ‘’On s’est croisé au lieu de travail de mon amie Awa Ciss et elle a commencé à insulter. A. Ciss lui a demandé à qui étaient adressées ces insultes. Sans hésitation, elle lui a répondu qu’elles m’étaient destinées. Je me suis levée et je lui ai rendu les injures. C’est là qu’elle m’a attaquée et je me suis défendue. Pendant la bagarre, elle m’a tordu à la main et m’a cassé un doigt.’’

Le conseil de la partie civile a trouvé la prévenue lâche. ‘’Elle a eu le toupet d’insulter et d’inciter à la bagarre ma cliente. Elle devait avoir le courage d’assumer ses actes. Il n’y a pas de doute sur la constance des faits’’, a-t-il martelé, avant de demander de la condamner à telle peine qui plaira au procureur.

Ce dernier a demandé l’application de la loi. La partie civile a réclamé 1 million de francs pour réparation du préjudice. Mais la défense a demandé au tribunal de prendre une sage décision qui permettrait aux deux parties de se réconcilier, puisqu’étant parentes par alliance. ‘’La bagarre est constante et à l’issue de cette bagarre, des blessures ont été occasionnées. Elles se sont battues, mais il n’y a aucune preuve de la provocation. Et elle a regretté’’, a plaidé l’avocat demandant au tribunal de lui accorder le sursis. Il a conclu, en demandant un rabais considérable de l’amende, puisque la somme de 50 mille a déjà été versée par la famille de la prévenue.

Finalement, Soukèye Ndiaye a été déclarée coupable de coups et blessures volontaires et condamnée à 3 mois avec sursis. Elle devra verser à la partie civile la somme de 500 mille pour le préjudice causé.

Fama Tall (Stagiaire)

Section: