Publié le 28 Mar 2020 - 20:13
COUVERTURE MÉDIATIQUE DE LA COVID-19

RSF déplore ‘’les actes d’intimidation et d’agression’’ 

 

Jouant un rôle essentiel dans le combat contre la pandémie de la maladie à coronavirus Covid-19, les journalistes du continent africain sont souvent victimes ‘’d’agression’’ ou encore ‘’d’intimidation’’, comme c’est le cas au Sénégal, le premier jour du couvre-feu décrété par le chef de l'État Macky Sall. Ce que regrette Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué rendu public hier.

 

‘’Coronavirus en Afrique : la liberté de la presse infectée’’. C’est le titre du communiqué que Reporters sans frontières (RSF) a rendu public ce vendredi, pour marquer son indignation, après avoir constaté des actes d’intimidation et d’agression à l’encontre des journalistes du continent qui jouent les premiers rôles dans la ‘’guerre’’ contre la pandémie de la Covid-19 qui a déjà fait 24 000 morts dans le monde.

Au Sénégal, par exemple, indique le document, une équipe de Touba TV a reçu plusieurs coups de matraque de la part d’un policier, alors qu’elle disposait d’une autorisation préfectorale pour couvrir le couvre-feu. Il s’agit de la journaliste Awa Ndiaye et de son cameraman Ousseynou Mbodj. En République démocratique du Congo (RDC), poursuit la note, Tholi Totali Glody, reporter pour Alfajari TV, a été pourchassé puis renversé de sa moto par des policiers, alors qu’il tournait un reportage sur le confinement imposé à la population de sa province. En Ouganda, Julius Ocungi, Chef du Réseau Radio Ouganda, a été agressé par les forces de l’ordre qui lui ont ensuite dérobé de l’argent et son appareil photo, pour avoir tenté de couvrir la fermeture d’un bar. Des exemples de ce genre, RSF en a beaucoup.

Constatant tous ces manquements, RSF a décidé d’alerter. ‘’Agressions, intimidations, arrestations de journalistes, censure et exclusion de médias critiques ; la liberté de la presse ne doit pas être une victime collatérale de cette épidémie mondiale’’, estime Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. ‘’S’en prendre aux professionnels de l’information est sans doute l’un des pires moyens de lutter efficacement contre la propagation du virus. Nous exhortons les autorités des pays concernés à ne pas se tromper de combat, en garantissant aux journalistes la possibilité d’exercer librement leur métier, sans crainte de représailles, à l’heure où leur mission d’information auprès du public est plus que jamais essentielle’’, s’indigne Arnaud Froger qui a signé le communiqué.

Ainsi, le responsable du bureau Afrique de RSF estime que de tels actes ne doivent plus se reproduire. À ce jour, rappelle le texte, l’Afrique compte au total 3 337 cas et 90 décès des suites de la maladie à coronavirus. ‘’La quasi-totalité des 55 États membres de l’Union africaine (UA) sont désormais touchés par la pandémie et l’étau se resserre dangereusement sur les journalistes du continent’’, ajoute le patron du bureau Afrique de RSF, soulignant qu’à ces cas d’agression et d’intimidation, s’ajoutent des tentatives d’empêcher les journalistes de faire leur travail.

GAUSTIN DIATTA