Publié le 9 May 2020 - 01:07
COVID-19 EN AFRIQUE - ARRET OU REPRISE DES COMPETITIONS NATIONALES

Le football sénégalais dans l’expectative 

 

Avec la propagation grandissante du coronavirus en Afrique, les différentes fédérations nationales de football s’attellent à prendre position sur la poursuite ou non de leurs différentes compétitions. Au même moment, au Sénégal, le monde du ballon rond reste accroché aux lèvres des dirigeants sénégalais dont la décision tarde à être dévoilée.

 

Le ballon rond est parti pour une longue période de confinement, face à l’avancée de la pandémie de Covid-19. Le nouveau coronavirus semble avoir raison sur les différentes compétitions locales. Après une suspension de plus de deux mois, la Confédération africaine de football (Caf) avait donné jusqu’au 5 mai à ses associations membres de pouvoir se prononcer sur la poursuite ou non de leurs compétitions nationales respectives. Plusieurs fédérations ont rendu public leurs positions sur la suite à donner à leurs différentes activités en cours. Ce qui n’est pas encore le cas du Sénégal dont la décision des fédéraux se fait toujours désirer. Ces derniers avaient donné rendez-vous à partir du 4 mai (date à laquelle devait prendre fin le décret présidentiel prorogeant l’état d’’urgence au Sénégal) pour se prononcer sur la question relative aux championnats de Ligue 1 et Ligue 2. Les compétitions de coupes nationales (Coupe du Sénégal sénior, junior, cadet…), régionales et de la Ligue sénégalaise de football professionnel étant annulées lors de la réunion d’urgence de la Fédération sénégalaise de football (FSF) du 9 avril dernier.

Pour l’instant, aucune date n’est avancée pour tenir une communication dans ce sens. Même si le secrétaire général de la FSF assure que les fédéraux vont ‘’communiquer’’ sur ce sujet ‘’dans les prochains jours’’. On attend encore ! Du côté de la Ligue sénégalaise de football professionnel, où la posture à prendre doit certainement être déterminée en fonction de la décision de la FSF, rien n’est encore retenu. Pourtant, si on en croit les propos du président de Mbour Petite Côte, l’idée d’un arrêt définitif de la saison serait espérée par ses pairs. ‘’Comme tous les présidents de club, nous nous sommes concertés, dans le cadre d’une concertation élargie. Le mot d’ordre qui est souvent sorti est qu’il faut arrêter la saison. Mais tous les présidents de club demandent l’arrêt officiel du championnat’’, avait déclaré Mbaye Diouf Dia, il y a quelques jours, dans les colonnes de ‘’Sud Quotidien’’.

Clap de fin pour certains, suspension pour d’autres

Certains pays africains ont décidé tout bonnement de siffler la fin de leurs championnats respectifs. C’est le cas de la Guinée qui s’est résolue à arrêter sa saison de football, ce vendredi 1er mai. Face à l’incertitude et à l’augmentation du nombre de malades du coronavirus (1 856 cas confirmés dont 10 décès) les dirigeants du football guinéen ont préféré mettre fin au suspense.

‘’On ne sait pas quand la pandémie va s'arrêter. À l'approche de la saison des pluies et sachant que le virus est toujours là, nous avons décidé d'arrêter le championnat’’, a déclaré le président de la Ligue guinéenne de football, Mathurin Bangoura. Aucun titre de champion n’est accordé et il n’y aura ni promotion ni relégation. Soixante-douze heures après, le Burkina Faso a suivi les pas de la Guinée. A la suite d’une réunion tenue le lundi 4 mai, le Comité d’urgence de la Fédération burkinabé de football (FBF) a décidé de ‘’l’annulation’’ des compétitions 2019-2020 ‘’non achevées’’. Ainsi, ‘’toutes les compétitions non débutées et non achevées (championnat de 1re division et Coupe nationale, NDLR) sont frappées d’une annulation rétroactive’’. La 2e division burkinabé avait bouclé son championnat, alors qu’il restait encore six journées à jouer pour la D1. Les résultats des compétitions en cours ne seront donc pas considérés.

Par conséquent, ‘’le championnat de D1 2020-2021 se disputera avec 18 équipes dont les deux vainqueurs des poules A et B du championnat D2 achevé, à savoir les Léopards de Saint-Camille et Vitesse FC’’. Par ailleurs, le Comité d’urgence de la FBF a retenu la date du vendredi 4 septembre 2020 pour le démarrage de la saison 2020-2021, ‘’sous réserve de la levée des mesures liées à la Covid-19’’.

Le Liberia et le Niger, également, ont mis fin à leur saison de football. Les fédéraux nigériens ont annulé leur championnat sans attribuer de titre de champion, ni désigner d’équipes reléguées. Ils ont décidé de reconduire les mêmes clubs de l’édition dernière aux prochaines compétitions africaines de la Caf.

L’Angola et le Kenya font partie des premiers pays africains à siffler la fin de leurs compétitions de football. Le Congo, l’Ethiopie et Maurice ont également adopté la même position.

Dans la sous-région ouest-africaine, d’autres pays ont pris position en faveur d’une reprise de leurs championnats respectifs. Le dernier en date est le voisin mauritanien (seulement 8 cas positifs, 6 guéris et 1 mort) qui a décidé de suspendre ses compétitions, malgré la levée progressive des restrictions liées à la lutte contre la propagation de la pandémie du coronavirus. Réuni en session extraordinaire, mardi dernier, le Comité exécutif de la Fédération de football de la République islamique de Mauritanie (FFRIM) a approuvé un plan de sauvetage de la saison sportive en cours. Ainsi, les dirigeants du football mauritanien espèrent reprendre en septembre le champion d’élite, ‘’pour déterminer le champion et le reste du classement avant le démarrage de la saison sportive 2020-2021 prévu en octobre 2020’’.

Le Mali, également, s’est prononcé en faveur de la reprise de la saison 2019-2020, ‘’dès que la situation sanitaire du pays le permettra’’. Au Maroc, la fédération nationale, en réunion, hier, de son comité directeur, a décidé d’œuvrer pour la poursuite des compétitions. Pour cela, il est mis en place une commission présidée par le vice-président de la FRMF, Hamza El Hajoui, chargée ‘’d’élaborer une vision globale en respect des aspects techniques et mesures sanitaires de la pratique footballistique’’. Toutefois, ‘’cette reprise dépendra du feu vert des autorités publiques compétentes’’ du royaume chérifien.

LOUIS GEORGES DIATTA

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