Publié le 22 Mar 2020 - 16:59
COVID-19 - SORTIE DE CRISE ÉCONOMIQUE

Les propositions du secteur privé

 

Le Conseil national du patronat a rencontré, hier, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, pour proposer des mesures d’accompagnement, afin de soutenir le privé à faire face à la crise causée par la pandémie de la Covid-19.

 

Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération souhaite atténuer la crise économique que risque de causer la pandémie de la Covid-19. C’est en ce sens qu’Amadou Hott et ses services ont rencontré le secteur privé national, notamment le patronat, pour recevoir ses propositions. La réunion a été également élargie aux présidents d’organisations patronales sectorielles, surtout dans les secteurs les plus touchés par ce fléau.

La rencontre d’hier a été, d’après le ministre de l’Économie, une occasion, pour le gouvernement, de clarifier les décisions prises pour la riposte sanitaire. Ainsi, dit-il, l’Etat attend toutes sortes de contributions financières de fonds de solidarité de riposte contre les effets économiques et sociaux.

Le ministre a listé certains secteurs dont les activités sont déjà affectées par la pandémie. Il s’agit principalement de l’hôtellerie où un nombre important d’emplois seraient menacés, avec la fermeture de certains réceptifs hôteliers. À cela s’ajoutent le sous-secteur et les emplois indirects affiliés à cette branche. ‘’Il y a aussi le secteur de l’aviation qui impacte sur les commandes publiques dans la sous-région, avec la fermeture des frontières’’, souligne le ministre.

Situation calamiteuse dans le tourisme et le transport aérien

Son homologue du Tourisme et des Transports aériens a d’ailleurs relevé certaines statistiques de l’Organisation mondiale du tourisme qui confirment les inquiétudes. ‘’Selon les sources de l’OMT, le tourisme international en 2020 s’attend désormais à une évolution négative de -1 à -3 % qui pourrait se traduire entre 30 et 50 milliards de dollars au niveau mondial. Tout le gouvernement sera solidaire au tourisme et au transport aérien’’, renseigne Alioune Sarr.

Le ministre Amadou Hott a, par ailleurs, abordé les difficultés que traversent les acteurs de la culture. Dans ce milieu, fait-il savoir, ‘’certains ont déjà renvoyé une partie de leurs personnels et les travailleurs dans l’événementiel ne réalisent plus de recettes’’, se désole M. Hott.

Face aux difficultés que traversent ces secteurs liés au coronavirus, des mesures d’accompagnement ont été proposées par les membres du privé. Il s’agira, d’après le ministre, de créer ‘’une coordination entre les différents acteurs privés et publics pour une intervention efficace, le tout à travers le fonds de solidarité qui devrait être un guichet unique pour le don des entreprises’’. Le patronat croit également qu’il faudra penser à prendre des mesures d’urgence et des plans de contingence pour les secteurs les plus touchés. Il donne, à ce propos, comme exemple l’enseignement privé où les parents auront des problèmes à faire face aux frais de scolarité. ‘’Le secteur privé propose qu’il y ait des moratoires sur des échéances de dettes bancaires, peut-être même le gel de certains frais et des facilités du système bancaire’’, explique M. Hott.

Une proposition qui a été favorablement accueillie par l’association des banques, d’après Amadou Hott. Selon lui, le président de l’association a réagi, en disant qu’ils ont déjà travaillé sur le sujet. Avec ce que la Banque mondiale a proposé, croit-il savoir, il y aura un certain mécanisme pour alléger les secteurs affectés.

Face au ministre de l’Économie, le secteur privé a également proposé une éventuelle suspension de taxes et le report des échéances. Le patronat estime qu’il est impératif d’accompagner le personnel avec une partie du fonds de solidarité et de riposte, afin d’atténuer le chômage technique, voire permanent.

Mesures d’accompagnement

À l’heure où la plupart des pays touchés sont en confinement et que les entreprises travaillent de plus en plus à distance, le secteur privé a fait des propositions en ce sens. ‘’L’association qui regroupe les entreprises dans les Tic est prête à appuyer l’Etat et les entreprises, surtout dans le combat contre la Covid-19, en utilisant des technologies adaptées, si les choses devaient empirer’’, renseigne Amadou Hott.

Le ministre du Budget a également précisé que les 64 milliards annoncés récemment sont destinés exclusivement à corser le dispositif sanitaire face à cette pandémie et non à servir de plan de riposte économique et social. ‘’L’enveloppe permettra de soigner des malades, de construire des centres de confinement, de finaliser des structures de santé, pour que si, malheureusement, le Sénégal devait enregistrer plus de cas, qu’on puisse faire face’’, éclaire-t-il.

HABIBATOU TRAORE

 

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