Publié le 12 Jul 2019 - 21:50
CRD SUR LE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE A KOLDA

Mansour Faye accueilli par une pluie de doléances 

 

Extension des réseaux électrique, téléphonique et hydraulique, construction des postes de santé, des ponts pour la traversée du fleuve, bitumage de certaines pistes de production… Voilà, entre autres doléances formulées par une dizaine d’élus locaux de la région de Kolda au ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, Mansour Faye, venu présider, ce mardi 9 juillet, un Crd portant sur le développement communautaire.

 

Le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, Mansour Faye, s’est rendu cette semaine à Kolda où il a rencontré les élus locaux du département de Médina Yoro Foula (Myf). Ces derniers attendent de l’Etat la matérialisation des promesses faites par le chef de l’Etat. D’autant qu’à bien des égards, le Fouladou est une région d’extrême pauvreté où les problèmes sont presque caricaturaux. Une terre fruste, qui manque à peu près de tout. Les problèmes vont de l’absence de réseau hydraulique au manque d’eau, en passant par le manque d’électricité, de collège, de poste de santé...

‘’Médina Yoro Foula est le seul département du pays qui ne dispose pas d’un mètre de goudron’’, se désole le maire de la commune éponyme, Khalidou Sy. Selon qui les pistes de production sont également impraticables, surtout pendant la saison des pluies, entrainant l’enclavement de la localité.

Dans le même ordre d’idées, le maire de Kéréwane, Boubacar Diallo, rappelle qu’en ‘’2012, le président de la République Macky Sall avait promis le bitumage de la boucle du Fouladou. Une promesse qu’il a réitérée en 2014, lors du Conseil des ministres décentralisé. Mais, jusqu’à présent, rien n’a été fait de façon concrète’’.

Maciré Souané, l’édile de Salikégné, d’attirer l’attention du ministre sur la souffrance des populations de la commune qui peinent à écouler leurs productions, à cause de cet enclavement. Le maire réclame le bitumage de l’axe Kolda - Salikégné.

Manque d’eau potable, absence de réseau téléphonique

Dans de nombreuses localités de la région de Kolda, il y a aussi le manque d’eau potable. Par exemple, dans 42 villages de la zone du Fassagna, il n’y a que des puits de 35 à 45 m. ‘’Ce liquide précieux qui sert de boisson, à la cuisson des aliments, à la lessive, etc., constitue ici un enjeu majeur’’, déclare Bouna Koita, Maire de Dialambéré. Il souligne la souffrance des femmes préposées à la corvée d’eau et la féminisation de la pauvreté. Il réclame des forages. Même combat pour la commune de Bonconto et presque partout ailleurs.

Certaines communes de la région de Kolda sont privées de réseau téléphonique. C’est le cas de Badion où les détenteurs de téléphones portables se comptent du bout des doigts. ‘’Nous parcourons des kilomètres pour passer un appel. Parfois, il faut grimper sur les arbres pour avoir le réseau téléphonique’’, se désole le maire de Badion.

Bouna Koita, Maire de Dialambéré, de renchérir : ‘’Dans ma commune, la zone du Fassagna, il arrive d’assister à des scènes cocasses. Car, lorsqu’il y a urgence, certains habitants sont obligés de monter sur des arbres pour chercher le réseau. Ce qui n’est pas normal, en ce XXIe siècle.’’

L’absence de réseau téléphonique n’est pas le seul fardeau des populations de Kolda. Dans certaines communes comme Ndorna, Mampatim, Pata, Salikégné et Dabo, le manque d’électricité est aussi une autre préoccupation des élus locaux. Le maire de Mampatim, Boubacar Mané : ‘’Ma commune est à 60 km de la ville de Kolda et à 60 km de Vélingara. C’est pourquoi, en 2013, les populations de ma commune avaient accueilli le président de la République avec des brassards rouges. Le 31 décembre 2018, Mampatim devrait avoir du courant continu. Les poteaux électriques sont déjà implantés, mais jusqu’à nos jours, on attend.’’

Son collègue de Dabo, Idrissa Baldé, ne dit pas autre chose et s’en prend au Pudc qui, dit-il, n’a rien fait dans sa commune.

La construction de ponts

Les communes de Tankanto Escale et de Saré Bidji ont la même préoccupation : comment traverser le fleuve ? Une traversée périlleuse et meurtrière dont ils veulent rompre, par la construction de ponts.

‘’Chaque année, nous assistons à des cas de noyade. D’ailleurs, nous avons tenté, avec les populations des deux communes, de créer des ponts artisanaux, mais cela n’a pas pu régler la question. Car ces ponts se gâtent en une année seulement’’, déclare le maire.

Les élus locaux attendent aussi des autorités centrales qu’elles prennent en charge le paiement du personnel de santé communautaire. Ils espèrent la création de fermes agricoles, l’érection de postes de santé en centres de santé, l’acquisition d’ambulances, l’accélération de certaines infrastructures en cours de construction.

Les assurances du ministre

Le ministre Mansour Faye a pris bonne note des doléances. Il se veut rassurant : ‘’Toutes leurs doléances seront prises en compte et seront résolues dans les plus brefs délais.’’ Car, dit-il, le président Macky Sall entend faire du Sénégal un pays émergent. C’est pourquoi il s’attèle tous les jours à améliorer les conditions de vie des populations, à travers des programmes et projets comme le Pudc, le Puma, le Pse, la Cmu…

EMMANUEL BOUBA YANGA

 

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