Publié le 3 May 2013 - 06:30
CULTURE ALIMENTAIRE - 1ÈRE ÉDITION DU FESTIVAL AFROEATS

Plaidoyer pour ''connexion entre nos champs et nos bols''

La première édition du Festival des produits locaux et de la cuisine traditionnelle, Afroeats, s'est déroulée mardi au Grand théâtre de Dakar. L’événement démonstratif présente 60 entreprises et se clôturera par un concours culinaire auquel participeront différentes écoles de restauration africaines et internationales.

 

Ouverte par le Premier ministre Abdoul Mbaye, le premier festival international de produits locaux et de la cuisine traditionnelle, Afroeats 2013, a démarré mardi au Grand Théâtre. M. Mbaye a qualifié l'événement d'''espace de rencontres'' et de ''démarche novatrice'' car cela se tient pour la première fois sur le continent africain. Fier de cette manifestation, Abdou Mbaye considère la démarche comme la réappropriation de l'important patrimoine africain en matière d'agriculture par un encadrement pédagogique en évolution. Cela pourrait développer le potentiel touristique africain par le goût et stimuler la création culinaire africaine.

 

En présence des ministres du Commerce Alioune Sarr, de la Culture Abdou Aziz Mbaye, et de la Communication Cheikh Bamba Dièye, la délégation gouvernementale s'est adonnée à la visite des différents stands placés dans le jardin du Grand théâtre. Tous les producteurs ont pu échanger avec elle et recevoir ses encouragements. Parmi eux, des industriels, des agriculteurs, des récoltants… proposant tous des mets à partir de matières locales et traditionnelles à déguster comme par exemple le manioc, le haricot avec ses différentes variétés, le mil, le maïs, les arbres fruitiers ou encore les coquillages.

 

Pierre Thiam, grand chef exerçant au États-Unis d’Amérique, s'est déplacé spécialement pour l'occasion afin d'encourager le projet qui, pour lui, est un ''signe d'indépendance'' pour le Sénégal et pour l'Afrique en général. Il a rappelé le risque de disparition que courent certains aliments africains même s'il a souligné que l'espoir était permis. En effet, le chef cuisinier a conseillé au peuple africain de ''prendre conscience de la connexion entre nos champs et nos bols''.

 

En invitée d'honneur, l'ancienne directrice de l'Institut de la technologie alimentaire (ITA), Marie-Thérèse Bass, est venue témoigner sa fierté avec une grande émotion. La femme de 83 ans a loué la démarche du festival culinaire, discipline pour laquelle elle s'est battue tout au long de sa carrière. ''A beau être sénégalaise, je ne le suis pas. J'ai forcé mes enfants à être des Sénégalais, ils ne le sont pas devenus. Pour vous dire que j'ai de grandes ambitions pour l'art culinaire sénégalais'', a-t-elle lancé.

 

Présent dans la salle, le représentant de Cheikh Haguibou Soumaré, président de la commission de l'UEMOA, a plaidé pour la valorisation des produits locaux par un meilleur packaging et la transformation des aliments afin de pouvoir entrer en concurrence avec les produits importés de l'étranger. Ibrahima Bass, directeur de l'Industrie, considère d'ailleurs ce projet comme une solution possible à la crise économique actuelle.

 

Zoé JADOUL et Mariétou KANE

 

 

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