Publié le 15 Jun 2019 - 19:35
CULTURE ENTREPRENEURIALE DANS LES UNIVERSITES

Les étudiants invités à créer des entreprises innovantes et créatrices d’emplois durables

 

Les réflexions des étudiants devraient participer à la culture entrepreneuriale dans l’espace universitaire, pour pousser les jeunes diplômés à créer des entreprises innovantes et créatrices d’emplois durables. C’est ce qu’a soutenu, hier, la ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, Zahra Iyane Thiam, lors de l’ouverture du Salon de la biologie de la faculté des Sciences et techniques de l’Ucad.

 

Le secteur informel, qui constitue le tissu économique le plus important du Sénégal, est dominé, selon la ministre en charge de la Microfinance, par des pratiques traditionnelles. Dès lors, il peine à assoir de façon conséquente sa contribution dans le développement économique et social du pays.

‘’Face à des contraintes liées à l’accès au financement, à l’information économique, à l’éducation, à la formation et à l’entreprenariat, la plupart des femmes et hommes ont encore des difficultés à créer des entreprises de taille conséquente dans des secteurs à forte valeur ajoutée. Ceci malgré l’existence de tout un dispositif d’appui technique et financier mis en place par l’Etat et les partenaires au développement’’, indique Zahra Iyane Thiam.

La ministre en charge de la Microfinance prenait part, hier, à la 5e édition du Salon de la biologie organisée par les étudiants de la faculté des Sciences et de techniques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).

Face à ce challenge, la ministre de l’Economie sociale et solidaire estime que les réflexions des étudiants devraient participer à la culture entrepreneuriale dans l’espace universitaire. Ceci pour susciter les jeunes diplômés à s’organiser pour la création d’entreprises ‘’innovantes et créatrices d’emplois durables’’. ‘’Les résultats de la recherche que vous obtenez, le savoir-faire acquis durant vos différents parcours peuvent valablement faire l’objet de création d’entreprises solvables dans des créneaux porteurs de l’économie nationale et internationale. Nos universités sont conscientes de ces différentes opportunités et sont incitées par le nouveau Programme de développement stratégique de l’enseignement supérieur afin de s’inscrire davantage dans la création de filières professionnelles’’, dit-elle.

Sur ce, Zahra Iyane Thiam salue les programmes développés par la faculté des Sciences tels que la Licence professionnelle en production animale, le Master en gestion durable des agroécosystèmes horticoles et l’Institut supérieur d’agriculture et d’entreprenariat. ‘’Cette initiative contribue au développement d’une économie du savoir incontournable de nos jours, pour faire jouer au Sénégal sa partition au niveau international. Au-delà des différents appuis que nous pouvons vous apporter, je souhaite nouer des partenariats durables avec des structures de vos différents départements et selon leurs spécificités. Mais aussi pouvant nous accompagner dans le développement de l’économie solidaire et sociale’’, renchérit-elle. 

La ministre reconnaît, toutefois, que les offres d’emploi dans les secteurs de l’enseignement et la recherche sont ‘’assez limitées’’ et loin de pouvoir atteindre les besoins des jeunes diplômés. ‘’Conscients de ce phénomène, l’Etat du Sénégal a mis en place tout un ensemble de dispositifs institutionnels et financiers pour accompagner l’initiative privée portée particulièrement par les jeunes et les femmes. C’est ainsi que dans les 5 initiatives du chef de l’Etat lancées en mars dernier, figure en bonne place les jeunes’’, rappelle-t-elle.

En effet, les objectifs visés par l’initiative ‘’Jeunesse-Pse2 2035’’ concernent, entre autres, l’éducation et la formation, l’emploi et l’entreprenariat, la santé et les sports comme facteur d’inclusion  sociale ainsi que la créativité, la culture et la citoyenneté.

‘’Les missions de mon département concernent l’entreprenariat des jeunes, dans le cadre de l’économie sociale et solidaire, avec des outils tels que la microfinance. Qui doit servir de levier aux initiatives entrepreneuriales portées par les femmes et les jeunes’’, précise-t-elle. 

Conscients des enjeux de l’heure, le président du club de biologie a fait savoir qu’ils ne veulent plus se positionner comme des étudiants acteurs passifs. Mais plutôt comme des acteurs actifs du développement de leur pays. ‘’Initiant nous-mêmes des projets innovants et les menant jusqu’à la création d’entreprises pérennes et fructueuses. Ne nous y trompons pas. Ceci ne pourra se faire que si nous avons l’esprit d’innovation et d’entreprenariat’’, affirme Mame Matar Diop.

Cependant, pour faire de l’innovation, le doyen de leur faculté a précisé aux étudiants qu’il leur faut des recherches. D’après Joseph Sarr, ce qu’on demande aux scientifiques, c’est d’être ‘’utiles’’ à la société qui les nourrit. ‘’En apprenant l’entreprenariat, vous apprendrez aussi la tempérance et la modération. La plupart des étudiants, quand ils sortent de l’université, attendent d’être embauchés dans des ministères. Et souvent, on leur donne un grand bureau climatisé et après, ils ne savent pas quoi faire. Même du temps de Senghor, il y avait plus d’ingénieurs agronomes au Building que sur le terrain. Il faut que les gens arrêtent ce genre de choses. Ils doivent être sur le terrain, qu’ils transforment la nature en quelque chose de transformable’’, regrette le doyen de la faculté des Sciences.

Pour ce faire, M. Sène invite les étudiants à mettre sur le marché des produits de qualité.

MARIAMA DIEME

 

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