Un lion rôde en liberté à Oussouye

L’animal sauvage a été aperçu par plusieurs témoins qui ont alerté les autorités du parc national de la Basse-Casamance, d’où il pourrait venir.
Les campagnes verdoyantes environnant des habitations d’Oussouye accueillent, depuis quelques jours, un hôte particulier. En effet, un lion rôde dans le périmètre départemental. L’animal sauvage a été aperçu dans les lieux depuis le 18 septembre, date à laquelle des autorités locales ont été avisées de la présence de cet invité non désiré.
C’est le conservateur du parc national de la Basse-Casamance, le commandant Bourama Mandian, interrogé par le GSM (Groupe Médias du Sud) qui a confirmé avoir reçu des plaintes venant de quelques habitants, attestant avoir vu l’animal. Selon leurs témoignages rapportés par le média, un premier témoin a avancé avoir croisé le lion à côté du bois sacré, non loin des bureaux du parc national de la Basse-Casamance. S’ensuivent les déclarations d’un berger affirmant avoir aperçu le fauve.
Si le nombre exact de témoignages n’a pas été communiqué, beaucoup d’autres personnes ont également alerté les autorités sur un lion qui rôderait de jour comme de nuit. Les complaintes ont conduit les services du parc à guetter et confirmer la présence de l’animal dans la zone.
La présence du lion peut s’expliquer par la proximité du parc national de la Basse-Casamance dont l’entrée se situe dans le village d'Oussouye. A la frontière avec la Guinée-Bissau, cette zone, d'une superficie de 5 000 hectares, créée en 1970, est recouverte par la forêt la plus dense du Sénégal, dernier vestige de la forêt guinéenne primaire du pays. Elle abrite des panthères, des servals, des herbivores divers (gazelles, phacochères, biches...), plusieurs espèces de singes et des reptiles impressionnants tels que les varans, les crocodiles et les dangereux mambas.
Toutefois, les lions n’y font pas partie des éléments les plus représentatifs de la faune. Et en raison du conflit armé en Casamance, il reste fermé au public depuis plusieurs années, des mines antipersonnel pouvant y être disséminées.
S’agit-il d’un lion mangeur d’hommes ou pas ? Si aucune victime n’a été signalée jusqu’ici, les services du parc appellent les populations à redoubler de vigilance et annoncent travailler pour une solution adéquate susceptible d’éviter toute conséquence dramatique. Une vigilance qui devrait permettre d’éviter ce qui s’est passé la dernière fois qu’un animal sauvage dangereux a menacé des populations au Sénégal.
En effet, le 31 mars 2019, un hippopotame s’était introduit dans le quartier de Dalaba, à Kédougou. Face à la panique des habitants, la police, les sapeurs-pompiers, les militaires, les employés des eaux et forêts arrivés sur place ont fait appel au chasseur professionnel François Huard, directeur du campement de chasse "Le Relais" de Kédougou, pour l’achever. Sur les réseaux sociaux où les images de l’abattage ont été diffusées, des citoyens et des activistes environnementaux étaient montés au créneau pour dénoncer cet acte, d’autant que l’hippopotame est un animal protégé au Sénégal.
Lamine Diouf