Publié le 24 Mar 2015 - 01:52
DELOCALISATION DE L’AEROPORT LSS A DIASS

Ngor, Ouakam, Yoff exigent leurs terres ancestrales

 

Le comité exécutif des jeunes de la collectivité lébou poursuit le combat de leurs devanciers, notables, pour une restitution des terres du domaine aéroportuaire. Le titre 4407 doit faire l’objet d’un audit foncier et d’une restitution à la communauté suivant le droit de préemption, selon les jeunes de Ngor, Ouakam et Yoff.

 

L’après délocalisation de l’aéroport Léopold Sédar Senghor vers Diass s’annonce critique. Le déclassement du site attise les convoitises. La collectivité lébou du Tanka (Ngor, Ouakam, Yoff) réclame les 846 hectares de ce site qu’elle a cédés en 1943, pour cause d’utilité publique (construction de l’aéroport). Elle conteste déjà les concessions de terres faites à des tiers. ‘‘Ce domaine aéroportuaire a subi une grande dégradation suite à des attributions irrégulières à des hommes d’affaires, autorités politiques et religieuses’’, a déclaré Mame Birane Mbengue, coordonnateur de la commission exécutive.

Dans une Maison des associations bondée à Ngor, les jeunes du comité exécutif ont surtout déploré le fait que ces cessions se font avec l’onction des services administratifs. ‘‘Ces occupations illégales soulèvent beaucoup de problèmes d’autant plus que les attributaires disposent de documents délivrés par les services compétents de l’Etat’’, dénonce la collectivité lébou de Ngor, Ouakam et Yoff.

Ce collectif s’indigne également que les autorités n’aient pas pris en compte leur droit de préemption sur ces terres avant toute cession. ‘‘Les Lébous étant jadis propriétaires de ces terres, toute attribution de terrain dans le domaine aéroportuaire devrait forcément tenir compte de cet état de fait’’, fait remarquer le coordonnateur pour qui ces terres ne sont pas concernées par la loi sur le domaine national de 1964. Pour le notable Pape Bamar Samb, la préemption est l’argument juridique auquel il faut s’accrocher pour éviter de se perdre dans des interprétations stériles du Droit. ‘‘Pour éviter de tomber dans un piège, c’est sur ce concept qu’on va s’appuyer car nous avons droit à l’existence. Ce site a été déclassé officiellement et c’est à des privés qu’il a été cédé’’, proteste le notable de Ngor.

Les résidents du ‘’Tanka’’ demandent la suspension des attributions, l’arrêt des travaux, la révision des transactions entre l’Etat et les promoteurs Mbackiyou Faye et Cheikh Amar. Ils exigent aussi un éclairage sur les procédures d’affectation sous l’ancien et l’actuel régime, et la restitution intégrale des terres ancestrales. Des projets de développement durable avec la création de centaines d’emplois sont prévus à l’emplacement actuel.

Après l’Assemblée générale d’avril 2011, le mouvement se réveille de sa léthargie et rappelle à Macky Sall ses promesses d’audit foncier national lors de la campagne électorale de 2012. Après la saisine des autorités, le collectif prévoit comme plan B une marche sur le site en question pour sensibiliser l’opinion sur cette question.

Ousmane Laye Diop

 

 

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