Publié le 1 Feb 2018 - 09:42
DEMOCRATIE SENEGALAISE

Le combat continue   ! 

 

La victoire aux prochaines élections présidentielles de 2019, est devenue le but suprême et unique de la vie politique sénégalaise. Les blocs exercent un monopole écrasant, en forçant a l`alignement les divers courants qui font la richesse de notre vie politique. En fait, c’est la démocratie elle-même  qui est bafouée dans cet affrontement caricatural, puisque les citoyens sont empêchés de participer au débat collectif selon leurs moyens et leurs gouts

L`art de la démocratie ne se décrète pas par impulsions autoritaires ou législatives venues de la puissance publique.  En vérité ce n`est pas tellement la voie législative ou le décret en tant que tels dont les effets pervers détournent les reformes de leur finalité.  On demande aux sénégalais de voter, ou de faire un choix politique, et on fait tout pour les empêcher de connaitre ce qu`il est important de connaitre, on les empêche de juger. Est-ce le fait d`une démocratie ?

Depuis quelques années, le Sénégal subit une mortelle inflation du vocabulaire. Les mots ont perdu leur valeur Ils servent plus au débat mais a la mise a mort. Ils interdisent la réflexion sur l`avenir de la société. Ils suscitent le mensonge et la déception .Ils avilissent   la politique en défigurant les idées.

Aussi longtemps que la politique s`apparentera a un match dans lequel il s`agit d`écrabouiller l`adversaire par tous les moyens imaginables pour remporter la victoire aux élections présidentielles de 2019, les spectateurs-électeurs applaudiront les méchantes péripéties, se divertiront peut être s`enflammeront parfois, mais ils ne lui porteront aucun respect.

On peut se demander si le mal dont souffre la politique sénégalaise lui est propre, ou bien se retrouve sous des formes et a des degrés divers, dans toutes les démocraties. Il est possible de dire, ne faites  pas comme vos prédécesseurs.  Les députés : augmentez la part de vérité dans vos discours, insistez inlassablement sur l`essentiel, considérez vos électeurs comme adultes intelligent. Il est certain que si le vote pour  la levée de l`immunité parlementaire de Khalifa Sall, se déroulait par bulletins secrets, les trois quart des députés qui ont voté la résolution ne le feraient pas.

C`est pourquoi le président du groupe parlementaire BBY n`a pas voulu remettre la résolution pour que cela ne fasse pas l`objet de commentaires à travers la presse. (…) Procédures et règles du jeu politiques sont indispensables pour l`action collective, mais si la règle devient plus importante que le jeu, ne risque-t-elle pas d`en détruire des éléments qualificatifs essentiels ? La Justice est chargée de réguler tous les grands principes.

Tout le monde sait que l`Indépendance   de la justice au Sénégal est complète pour les petites affaires civiles et pénales. Mais elle est douteuse en matière politique à cause des  pressions exercées par les hommes politiques sur des juges, qui sont eux même partie prenante. Mais il faut savoir qu`en matière pénale, dés que le délit revêt la gravité d`un détournement de derniers publics ou d`un vol, le juge d`instruction met presque systématiquement l`inculpé en détention. Mais compte tenu de la stature et de la notoriété du Maire de la ville de Dakar, un des candidats aux élections présidentielles de 2019, le mandat de dépôt n`était pas nécessaire.

Cette dégradation du pouvoir judiciaire, et de l`Assemblée Nationale, la personnalisation du pouvoir qui plombe la faculté de promouvoir une citoyenneté nouvelle et de nouvelles espérances,  elle est aggravée, dans, notre pays, par le fait présidentiel qui constitue le lieu géométrique de toute la vie politique, l`étoile du berger de toutes les ambitions

On ne doit pas suivre les zélateurs sans foi, abrités par un besoin obsessionnelle de paraitre, Les flagorneurs à la recherche de subsides, et les salamandres, pyromanes qui soufflent sur les braises. Surtout les filous socialistes qui sacrifient leurs camarades. Ces ‘’démons’’ socialistes qui dirigent le Parti de Senghor et qui n`hésitent pas en mettre en parallèle Macky (chef de l`APR), a ce Père fondateur de la Nation Sénégalaise. C`est de l`hérésie.

Les Sénégalais sont fondés sur le fait que la société Sénégalaise révèle, aujourd’hui, en son sein, un déclin marqué du civisme et un recul évident du sens social, une perte de valeurs, une perte de repères voir même de références. Ce ne sont pas des Socialistes, ceux qui bradent le parti socialiste, pour quelques subsides. C`est répugnant.

Pour que les sénégalais respectent la politique, il faut d`abord que celle–ci, à son tour, respecte les citoyens. Qu`elle ait   pour eux de la considération, qu`elle les écoute, et les fasse participer à ses débats, à ses inquiétudes et à ses initiatives.  Quant les sénégalais sont inquiets, mécontents, ou malheureux, ils incriminent la politique.

 Depuis quelques années, celle-ci est synonyme, dans la conscience populaire, de mensonge, de cynisme, de lâcheté, de trahison, Sous peu de temps, il y aura trahison. C`est un mensonge de croire qu’on peut ‘’ gagner ensemble, et gouverner ensemble’’. C`est des balivernes. Qui prendra l`initiative de trahir ? On peut se scandaliser que la politique soit ainsi placée au banc d`infamie. Mais ses acteurs, en la défigurant sont responsables de ce discrédit.

L`accumulation des risques emprunte des canaux distincts a l`origine, mais qui se rejoignent et s`interpénètrent pour former un fleuve qui s`avance avec un grondement sourd et dont personne ne peut situer l`embouchure.                                                             

                                                                                    Abdoulaye Diagne

                                                                                         (Alliance des AINES)

 

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