Publié le 3 Sep 2020 - 04:36
DESIGNATION DU CHEF DE L’OPPOSITION

Une question gênante pour la Commission politique 

 

La Commission politique du dialogue national est presque à la fin de ses travaux. Seulement, la question de la désignation du chef de l’opposition ne sera pas une tâche facile.  

 

La fin des travaux de la Commission politique du dialogue national ne sera pas de tout repos. Après avoir épluché l’essentielle des questions, les acteurs doivent se pencher, à partir de demain, sur un sujet à polémique. Il s’agit du statut du chef de l’opposition. 

Seulement, pour le moment, aucune partie prenante présente à ces concertations n’a encore défini une position. Le problème réside, en effet, dans les modalités de désignation. Et le débat soulevé ces derniers jours au sein de la classe politique sur deux tendances qui se disputent le statut du chef de l’opposition, est venu envenimer les choses.  

Toutefois, des membres de la commission, contactés par ‘’EnQuête’’, estiment que le débat autour de cette question a été biaisée depuis le début. D’après ces derniers, le statut du chef de l’opposition ne peut être attribué qu’à partir des échéances électorales à venir. ‘’Les gens se sont mis dans la désignation de personnes, disant que celui-là est pour Idrissa Seck et l’autre pour Me Abdoulaye Wade, alors que quand on légifère, c’est pour l’avenir. En principe, si les textes sont adoptés, on va les mettre en application à partir des élections prochaines. Donc, c’est insensé de désigner des personnes actuellement. Une loi ne peut pas être rétroactive’’, fait-on savoir.  

Nos interlocuteurs estiment ainsi que, pour l’instant, personne ne peut être désignée et ceux qui ont déjà affiché leur choix sont passés à côté.  ‘’Il ne fallait pas se lancer dans une perspective de désignation de personnes. Si on dit qu’on attribue à partir de la Présidentielle, ce sera en 2024 et si ce sont les Législatives, ce sera en 2022. Maintenant, si on rapporte les choses aux élections passées, on crispe l’atmosphère et on crée des problèmes là il ne faut pas’’, avertit ce membre de la Commission politique. 

D’après lui, l’opposition ne s’est pas prononcée sur le sujet, durant la réunion d’hier, car la question a été mal posée.  ‘’Aucune entité n’a défini une position pour la désignation. On ne pourra pas en débattre. C’est une question très sensible et très difficile’’.

Les acteurs espèrent toutefois que les choses pourraient peut-être bouger avant la fin des travaux. En attendant, la journée d’aujourd’hui sera réservée à des discussions internes pour approfondir la réflexion et revenir à la table demain.  

Si la question sur le chef de l’opposition n’est pas encore tranchée, les différents plénipotentiaires se sont cependant penchés sur le statut de l’opposition.  

A ce sujet, il est convenu que chaque entité doit réfléchir et proposer des projets de textes pour l’encadrement des textes réglementaires relatifs à ce point. En d’autres termes, chaque entité doit indiquer ‘’ce qu’il entend par statut de l’opposition ? Qu’est-ce qui doit caractériser ces statuts ? Quels seront les droits et obligations ?’’.  

HABIBATOU TRAORE 

 

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