Publié le 31 Mar 2020 - 23:19
DEUX CAS GRAVES DÉTECTÉS LUNDI

Le corps médical en état d’urgence

 

Le Sénégal a détecté, hier, ses deux premiers cas graves. Il s’agit de deux personnes en âge avancé qui ont d’autres pathologies associées. Ils sont pris en charge au Service de réanimation de l’hôpital Fann, au niveau du Centre de chirurgie cardiovasculaire. L’un d’eux est sous assistance respiratoire. Le pays a enregistré, hier, 20 nouveaux cas.

 

Les vaillants médecins, qui étaient en diligence pour contenir la propagation de la Covid-19, sont littéralement en état d’urgence, après les résultats des tests d’hier. Sur 87 tests réalisés par l’Institut Pasteur de Dakar, 20 sont revenus positifs. Il s’agit, selon le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Docteur Aloyse Waly Diouf, de 5 cas importés, 14 cas contacts et 1 cas issu de la transmission communautaire. Un patient hospitalisé a été contrôlé négatif et déclaré guéri.

À ce jour, 162 cas sont répertoriés au Sénégal dont 28 guéris et 134 patients sous traitement. Sauf que sur ces 134 patients sous traitement, 2 sont dans un état grave. Le directeur général du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) annonce que l’un de ces deux premiers cas graves est sous assistance respiratoire. ‘’Nous avions dit, dans nos précédentes communications, que c’est des cas qui sont prévisibles. Avec l’augmentation du nombre de cas, il faut s’attendre à avoir des cas graves. C’est essentiellement des personnes âgées, qui ont d’autres pathologies sous-jacentes. Actuellement, elles sont en train d’être prises en charge dans le centre de réanimation de Fann. Pour le moment, leur situation est stable, mais elle est préoccupante’’, renseigne docteur Abdoulaye Bousso.

46 % de cas importés

Selon l’urgentiste, la proportion des 134 cas sous traitement est de 46 % de cas importés. C’est, dit-il, le cas des personnes qui ont voyagé et sont entrées dans le territoire national. Pour les cas secondaires, le pays est à 49 %. C’est-à-dire des personnes qui ont été contaminées par ces personnes positives cas importés. Les cas communautaires, c’est 5 %. ‘’À ce jour, 1 441 tests de laboratoire ont été faits. Ce qui a abouti au 162 cas positifs’’. Pour lui, si le Sénégal enregistre toujours des cas importés, c’est parce que des personnes sont rentrées dans le territoire sénégalais la veille de la fermeture des frontières. Et ces dernières sont susceptibles de développer la maladie. Alors que l’aéroport a été fermé le 20 mars. ‘’Il faut qu’on puisse compter, à partir du 20 mars, 14 jours. Donc, jusqu’au 4 avril, nous devons nous attendre à avoir des cas importés malades. Toutes ces personnes qui sont rentrées jusqu’à la veille de la fermeture des frontières peuvent développer la maladie. L’attente, pour nous, c’est d’avoir encore des cas importés positifs. Ces cas vont certainement avoir des cas secondaires. Donc, s’il y a encore des cas, de nouveaux cas vont être détectés dans les prochains jours’’, clarifie-t-il.

Aujourd’hui, 6 régions sont touchées par la pandémie. La région de Fatick s’est rajoutée, hier, à la liste des 5 déjà affectées. C’est-à-dire Dakar, Thiès, Diourbel, Ziguinchor et Saint-Louis. ‘’Il y a une particularité sur Fatick. Le cas diagnostiqué est un cas importé. Il était dans un transport en commun en route vers Kédougou. Le système l’a détecté et ils ont été arrêtés à Fatick, testés et diagnostiqués positifs’’, explique le spécialiste. S’agissant des districts sanitaires, il souligne que 20 sur les 78 districts sanitaires sont touchés dans le pays.

Pour le moment, renseigne Dr Bousso, 7 sites de prise en charge sont fonctionnels dans le pays. Dans la région de Dakar, dit-il, il y en a 3. Le premier est le Service des maladies infectieuses et tropicales de Fann, il y a Dalal Jam qui est maintenant ouvert. Il y a également l’hôpital Mères-Enfants de Diamniadio. ‘’Le quatrième site qui vient d’être ouvert, c’est celui de réanimation de Fann, au niveau du Centre de chirurgie cardiovasculaire qui a une capacité de 10 lits qui accueille actuellement les 2 patients qui sont graves’’.

‘’Saint-Louis a accueilli, hier, son nouveau cas. Le cas a été diagnostiqué à Richard-Toll’’, informe le médecin. D’autres sites, dit-il, sont actuellement en préparation et sont opérationnels. Il y a, énumère l’urgentiste, l’hôpital Principal de Dakar, le centre hospitalier de Malte et la Clinique privée avec une capacité. ‘’Nous nous attendons à avoir des cas. Il y a des places aménagées pour pouvoir les recevoir. Tout cela a été fait en tenant compte de la résilience du système de santé. Donc, tous ces nouveaux lits, ces nouveaux sites de prise en charge, c’est des lits additionnels qui ne gênent pas le fonctionnement actuel de nos structures de santé’’.

VIVIANE DIATTA

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