Publié le 29 Jul 2018 - 12:59
DEVELOPPEMENT DU NUMERIQUE AU SENEGAL

Optic dénonce des manquements et l’inertie des autorités

 

De nombreuses inquiétudes ont été mises sur la table, hier, par l’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication (Optic). Il en va de Stratégie Sénégal Numérique 2025, du fonds d’amorçage, de l’accès à la commande publique pour les entreprises numériques.

 

L’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication (Optic) a fait face à la presse, hier, afin d’étaler ses inquiétudes. Elle dénonce, en somme, ‘’les actions dispersées’’ et ‘’non coordonnées’’ dans la mise en œuvre de la Stratégie Sénégal Numérique 2025. L’Optic a exprimé sa réserve sur le fonds d’amorçage. L’organisation demande que le dispositif existant soit complété en mettant à disposition les fonds d’amorçage en amont des incubateurs existants. Mais aussi des fonds pour accélérer, en aval, ces mêmes incubateurs. De ce fait, l’intervention de la Délégation de l’entreprenariat rapide (Der) devrait consister à soutenir et à renforcer le dispositif d’incubateurs existants.

Optic pointe aussi du doigt le secteur public et estime que l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) ne respecte pas ses engagements. ‘’Des subventions devaient être reçues du secteur public pour un bon fonctionnement de Ctic*, mais l’Artp ne respecte pas les engagements qu’elle avait pris de venir en support à l’incubateur Ctic’’, dénonce Antoine Ngom, Président d’Optic. Il souligne que, partout dans le monde, les incubateurs ne peuvent être efficients et performants que s’ils reçoivent l’appui du secteur public. Il demande ainsi un soutien considérable des entreprises numériques qui ne correspondent plus à la catégorie ‘’start-up’’. De ce fait, il préconise des mécanismes de financements alternatifs. L’organisation souhaite des mesures d’accès à la commande publique pour les entreprises locales. Elle veut que 50 % des marchés passés par les autorités contractantes soient réservés à ses membres.

‘’La mise en œuvre de la Sn2025 reste au point zéro’’

La Stratégie Sénégal Numérique, poursuit Antoine Ngom, prévoit la mise en place d’un comité interministériel de pilotage et de suivi. ‘’La Sn2025 a été adoptée en fin 2016. Nous sommes en juillet 2018 et ce comité de pilotage et de suivi n’est toujours pas mis en place’’, constate le président d’Optic. Les différents acteurs, soutient-il, n’ont aucune visibilité sur la mise en œuvre de cette stratégie qui a été élaborée avec un consensus rarement égalé au Sénégal. Il insiste sur le fait que ‘’ce comité de pilotage doit être mis en place dans les meilleurs délais, si les autorités veulent atteindre les objectifs élevés qu’ils se sont fixés à l’horizon 2025.

De l’avis général des membres d’Optic, le secteur du numérique génère des ressources financières très importantes ; et, de ce fait, ils pensent que, raisonnablement, il est possible, pour l’Etat, de mobiliser beaucoup plus de ressources afin de soutenir le développement de l’économie numérique. ‘’Ce fonds d’un milliard de francs Cfa peut valablement être revu à la hausse, au vu de tout ce que génère le secteur. Cela permettra d’avoir des résultats beaucoup plus probants’’, suggère Antoine Ngom. Avant d’ajouter : ‘’Ces entreprises ont également d’importants besoins en financement avec des projets innovants. Nous pensons qu’il faut un Digital Innovation Act pour le Sénégal, en opposition à un Start-Up Act qui est plus restrictif.’’

REGLEMENTATION DES RESEAUX SOCIAUX

‘’Le Sénégal, tout seul, ne peut pas régler le problème’’

L’épineuse question de la réglementation des réseaux sociaux comme WhatsApp, Facebook, Twitter, est une problématique mondiale, selon le président d’Optic, Antoine Ngom. Le Sénégal seul, dit-il, ne peut pas régler le problème. ‘’Nous ne sommes pas les seuls à ne pas savoir comment les gérer, notamment sur le plan fiscal. Des organisations comme l’Union européenne essaient de voir, d’une manière ou d’une autre, comment gérer ces acteurs des réseaux sociaux. A mon avis, cela doit être géré au plus haut niveau, c’est-à-dire auprès de l’Union internationale des télécoms’’.

Antoine Ngom fait remarquer que tous les pays ayant tenté de réglementer à l’interne cette question, ont fait marche arrière. ‘’Tant que l’Uit, qui rassemble l’ensemble des acteurs, n’amènera pas les parties prenantes à une position commune qui puisse être appliquée au niveau mondial, le problème va rester entier’’, estime-t-il.

De ce fait, dit-il, le Sénégal ne peut pas se lever et imposer ses règles. Le président de l’Optic regrette ainsi que ces réseaux sociaux engrangent autant de revenus sans que les administrations fiscales n’arrivent à en bénéficier. 

AIDA DIENE

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