Publié le 31 Jan 2020 - 18:48
DEVELOPPEMENT DURABLE

L’Université ouvre ses portes aux entreprises

 

L’Ucad a procédé hier lancement officiel du programme Corud (Coopération pour la recherche universitaire et le développement durable) en partenariat avec la fondation Ucad et Eiffage. Dans le cadre du Pse-jeunesse, l’objectif est de mettre en place une coopération féconde entre étudiants, chercheurs et entreprises. Le programme se veut inclusif et durable et sa première phase s’étend sur la période 2019-2021.

 

L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar s’ouvre désormais aux entreprises. En effet, le programme Corud (Coopération pour la recherche universitaire et le développement durable), lancé hier, va permettre aux étudiants de réaliser une immersion en entreprise qui devrait déboucher sur un emploi ou l’auto-emploi. L’objectif général est de contribuer au financement de la recherche universitaire et scientifique arrimée aux préoccupations de développement durable de la société sénégalaise. De ce fait, le concours financier des anciens de l’Ucad exerçant aujourd’hui en entreprise est sollicité.

‘’Le Corud lien entre chercheurs universitaires, experts qui sont dans les entreprises et les décideurs. Au travers de ce programme, l’université pourra prendre à bras le corps les problèmes de la société dans le cadre de la recherche en y intégrant dans leurs équipes les étudiants. Il faut qu’on forme nos étudiants sur les besoins exprimés par nos sociétés, sur les problématiques de nos entreprises. C’est extrêmement important de placer cet aspect au cœur de la recherche et de la formation’’, renseigne son coordonnateur Soulèye Wade. Ainsi, les équipes multidisciplinaires de recherche seront constituées d’étudiants en Master, de doctorants et d’ingénieurs et toutes les filières et facultés seront sollicitées en raison de la transversalité des axes prioritaires choisis pour la phase initiale.

Erosion côtière, environnement et infrastructures routières comme axes prioritaires

A ce sujet, l’environnement et le traitement des ordures de l’université arrivent en première ligne avec comme partenaire l’UCG (Unité de coordination et de gestion). Un partenariat à même d’aboutir à la transformation de ces déchets en compost. Par ailleurs, la valorisation des déchets miniers tels que le phosphogypse, l’érosion côtière et la protection du littoral font également partie du programme. ‘’Nous avons tous constaté les cas d’incivisme sur l’autoroute à péage, comme la traversée du bétail ou encore l’utilisation abusive du système d’alerte. C’est l’un des axes prioritaires du programme Corud. A cela s’ajoute l’épuisement des réserves de Basalte (Khombole) première matière utilisée pour la construction. Toutes ces thématiques seront prises en charge par la recherche. Car, il faut penser à des matériaux de substitution, préserver ce qu’il reste et étudier l’impact environnemental de l’exploitation du basalte’’, explique-t-il.

Si pour l’heure, l’entreprise française Eiffage est le principal partenaire du Corud, d’autres telles que l’Ageroute, les Industries chimiques du Sénégal, l’Agence de développement municipal sont partantes pour un partenariat. Selon le recteur de l’Ucad Ibrahima Thioub, ‘’la Fondation Ucad Eiffage et l’université restent ouverts aux autres entreprises et aux agents de l’administration publique, afin de combiner les forces autour de la mobilisation des ressources, la mise en avant de dispositifs pratiques de résolution de problèmes qu’on retrouve dans les entreprises. Ce travail de recherche vient répondre aux problématiques posées par les collectivités territoriales, l’administration et le monde du travail. Il s’agit d’ouvrir l’université à l’entreprise privée, afin qu’elle participe à aux missions de service à la communauté’’.

En outre, l’autorité universitaire est convaincue que le Corud va intensifier la participation de l’université Cheikh Anta Diop aux réseaux régionaux et internationaux. ‘’Un nouveau contexte s’ouvre à notre pays, grâce aux importantes découvertes de gisements pétroliers et gaziers. De ce fait, le développement du capital humain est un défi de la formation axée sur les compétences professionnelles. Il est donc temps, pour nous, de professionnaliser nos formations en fonction du nombre d’étudiants, de l’évolution technologique et de la transformation continue des métiers dans l’environnement entrepreneuriale. Ce besoin de promotion de l’employabilité du diplômé a pour but de mieux préparer nos étudiants au monde du travail et de raccourcir le délai entre la fin des études et le premier emploi. L’étudiant diplômé devient rapidement opérationnel’’, ajoute-t-il.

Ibrahima Thioub aux partenaires du Corud

‘’J’ai pour fonction de diriger une ville de 80 000 habitants qui font souvent peur aux autres. N’ayez pas peur. Quand vous êtes à l’université, concevez normal que, quand vous placez la ville de Tambacounda dans un sous quartier de Dakar sans commissariat de police, sans gendarmerie, sans sapeurs-pompiers, de temps en temps, qu’il y ait du bruit dans cet espace n’est que normal. Si vous avez une jeunesse amorphe qui ne bouge pas, vous pouvez vous inquiéter de votre avenir.

N’ayez donc pas peur de nos bruissements qui nous rappellent au dynamisme et au questionnement, parce que c’est une ville où tous les habitants se réveillent en disant : ‘’je pense que et j’estime que cela doit être immédiatement exécuté, sinon, je passe à la vitesse supérieure’’.  

 

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