Publié le 16 Oct 2020 - 18:45
DIFFAMATION - AFFAIRE ALIOU SALL - D-MEDIA

Bougane Guèye Dany et Ahmet Aidara contestent les faits  

 

L’affaire opposant le maire de Guédiawaye, Aliou Sall, à Bougane Guèye Dany et Ahmet Aidara du groupe de presse D-media, a été appelée à la barre du tribunal correctionnel de Dakar, hier. Le ‘’revueur’’ de presse Ahmet Aidara et son employeur sont poursuivis pour diffamation. Ils seront édifiés sur leur sort le 19 novembre prochain.

 

Après plusieurs renvois, le procès opposant le maire de Guédiawaye Aliou Sall à Ahmet Aidara et Bougane Guèye Dany, du groupe D-media, s’est finalement tenu, hier, au tribunal correctionnel de Dakar. Ils sont poursuivis pour diffamation et complicité de ce chef.

A la barre, le journaliste Ahmet Aidara reconnaît avoir tenu les propos qualifiés de diffamatoires, selon la partie civile. En outre, il a précisé avoir repris les termes du journal ‘’Direct News’’, qui a écrit : ‘’Scandale amatina Guédiawaye. Mairie bi lagnou diay (Un autre scandale à Guédiawaye. La mairie a été vendue’’, dans sa revue de presse. Quant à son employeur Bougane Guèye Dany, il s’est offusqué de cette citation qui leur a été servie. A l’en croire, c’est la première fois qu’un organe de presse est traîné en justice pour une revue de presse. Les deux prévenus ont, à l’unanimité, contesté les faits.

Dans sa plaidoirie, le conseil de la partie civile a sollicité le paiement d’un milliard de francs CFA pour dédommager son client Aliou Sall. ‘’Il a dit que mon client a vendu la mairie de Guédiawaye et si on le laisse faire, il vendra les mosquées et même le lycée de Limamoulaye. En disant cela, il a apporté un plus, à travers la langue wolof, de ce que le journaliste aurait écrit. Et cela n'est pas son rôle. Aidara met tout le monde en danger’’, s’est plaint Me Sadel Ndiaye. Poursuivant sa plaidoirie, l’avocat affirme : ‘’S’il était honnête, il devrait chercher à avoir Alioune Sall, afin d'avoir sa version, vu qu'il se réclame journaliste. Il est libre d'avoir un mouvement politique et de faire des meetings, mais il se doit de se soumettre à la protection des citoyens, quand il est au studio, car la radio est écoutée. Sa mauvaise foi ne souffre d'aucun doute. Il n'a jamais cherché de produire des preuves jusqu'à aujourd'hui. Ses dires ont porté atteinte à l'honneur de mon client.’’

A la suite du parquet qui a requis l’application de la loi pénale, le conseil de la défense a soutenu que cette citation est une atteinte à la liberté de ses clients. ‘’Il y a un fait précis successible de preuve. La revue de presse fait exploitation d'un écrit. La liberté de presse est sacrée et on ne peut pas interdire à un journaliste de faire son travail pour des raisons politiques. Il n'y a pas de diffamation. C'est une opinion qui a été donnée. Mais on veut éliminer un adversaire politique, en lui réclamant 1 milliard’’, a plaidé Me Boubacar Wade.

Le tribunal rendra sa décision le 19 novembre prochain, dans cette affaire qui a déjà valu une condamnation à deux journalistes de ‘’Direct News’’. Le 3 septembre dernier, ils ont été reconnus coupables de diffamation et le canard condamné à allouer à Aliou Sall, jeune de frère du chef de l’État, la somme de 10 millions de francs CFA, en guise de dédommagement.

CHEIKH THIAM

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