Publié le 30 Dec 2019 - 14:18
DIOURBEL

Le Conseil départemental dans un dénuement total

 

Pendant que la masse salariale ne cesse de grimper, de même que les dotations en carburant du cabinet du président et de son secrétariat général qui se chiffrent à 11 millions, le Conseil municipal de Diourbel manque presque de tout pour son fonctionnement.

 

Le Conseil municipal de Diourbel est en lambeaux. Selon les conseillers qui ont procédé, ce week-end, au vote de son budget 2020, l’institution municipale manque presque de tout. Elle n’a ni Internet ni ligne téléphonique, encore moins de véhicule. L’édifice, qui abrite plus de 40 employés est, en effet, une coquille vide. Les travailleurs y exercent dans des conditions plus que difficiles pour remplir leurs obligations et satisfaire la forte demande des populations.

Au même moment, les établissements sous son contrôle croulent sous le poids d’énormes difficultés. Certaines institutions scolaires comme le Cem de Pikine, n’ont ni eau ni électricité. Mais cette situation de précarité n’est rien comparée à ce que vit le centre hospitalier régional de Diourbel.

Cet établissement souffre d’un déficit de personnel qualifié. Une situation déplorable, de l’avis du 1er secrétaire élu. ‘’L’hôpital de Diourbel est confronté à un manque criard de personnel qualifié, surtout de médecins’’, alerte Tahibou Thioye.

Les difficultés auxquelles il fait face font que l’hôpital de Diourbel marche de travers. Selon les conseillers départementaux, les tarifs qui y sont appliqués sont hors de portée des populations locales. Il s’y ajoute que les imputations budgétaires dont bénéficient les fonctionnaires sont systématiquement rejetées dans cet hôpital. Ils sont obligés, quand ils sont malades, de payer la moitié des frais d’hospitalisation, alors qu’ils devraient en verser le 1/5.

Cette situation, selon le président du conseil départemental, est imputable à l’Etat central. ‘’Je reconnais que l’hôpital Heinrich Lübke a un déficit de personnel. Mais ceci n’est pas la faute du conseil départemental. C’est plutôt celle de l’Etat qui ne recrute plus’’, se défend Abdou Karim Guèye.

Pour pallier ce déficit, le docteur Alioune Camara demande que la structure sanitaire soit transformée en centre hospitalier universitaire, avec l’appui de l’université Alioune Diop de Bambey et d’une université de la région Nouvelle-Aquitaine en France.

Ces questions abordées et exposées, les conseillers départementaux ont procédé au vote du budget 2020. Celui-ci est d’ailleurs arrêté à la somme de 383 662 000 F Cfa dont 137 200 000 pour les investissements et 246 462 000 pour le fonctionnement. Il est légèrement en baisse par rapport à celui de l’année dernière qui s’élevait à 431 300 000 F Cfa dont 252 650 000 F en recettes de fonctionnement et 178 650 000 F en investissement.

Pour cette année, le conseil départemental veut se consacrer aux priorités. ‘’Très souvent, nous n’atteignons pas les recettes budgétaires escomptées. Mais, quand même, nous faisons des arbitrages pour être efficace, en ce qui concerne les 9 compétences qui nous sont transférées et parmi lesquelles il y a des compétences prioritaires. Au niveau du département de Diourbel, nous orientons plus de 70 % des recettes d’investissement à l’éducation et à la santé. Nous avons fait des efforts au niveau de l’adduction d’eau, bien que ça continue encore à préoccuper certains conseillers en milieu rural, mais aussi en énergie solaire’’, a déclaré Abdou Karim Guèye à la fin de la session budgétaire.

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

 

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