Publié le 9 May 2014 - 13:54
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'ARTP

Un nouveau raccourci vers la prison ? 

 

La bataille de positionnement pour les prochaines locales a fini de coûter à Abou Lo son poste de directeur général de l'ARTP. Et, pour bon nombre d'observateurs, c'est le poste même de DG de l'ARTP qui serait maudit. Ils en veulent pour preuve les cas de Daniel Goumalo Seck et de Ndongo Diaw qui ont tous connu la prison. Abdou Lo risque d'ailleurs de connaître le même sort  que ces ci-devant prédécesseurs à l'exception notable de l'actuel ministre des transports Thierno Alsanne Sall. 
 
 
 
Le poste de directeur général de l'Agence de régulation des télécommunications et des postes serait-il devenu un poste à risque? La question mérite d'être posée au regard du sort qui est réservé aux hommes qui ont dernièrement siégé à la tête de cette entité. Ce poste qui a longtemps suscité les convoitises, compte tenu des avantages qu'il présente, est semble-t-il devenu un raccourci vers la prison. Dernier cas en date : celui de Abdou Lô qui vient d'être limogé de l'Artp par le président Macky Sall et qui est loin d'être sorti de l’auberge.
 
Au-delà de la sanction politico-administrative, Abdou Lô risque gros car il encourt une sanction pénale de 5 à 10 ans de prison si les faits qu'on lui reproche sont avérés, de l'avis d'un avocat. Il est accusé d'être le commanditaire de l'enlèvement suivi de séquestration du mandataire de Benno Bokk Yakaar qui a eu, pour conséquence, la forclusion de la liste Apr de la commune de Ogo. Il encourt des sanctions pénales au même titre que les exécutants, s'il est reconnu coupable, dans cette affaire qui a fini de mettre dans tous ses états Macky Sall.
 
Bien avant, Ndongo Diaw, également Dg Artp entre 2009 et 2012, a été écroué pour les faits de détournements de deniers publics, concussion, corruption passive, faux et usage de faux en écritures publiques. Ndongo Diaw était impliqué dans un dossier de marchés douteux et fictifs de 1,8 milliard F Cfa et 3,8 milliards F Cfa, et était accusé d'avoir transformé l'agence en vache laitière pour Abdoulaye Wade et son régime. Si l'ancien Dg a bénéficié d'une liberté provisoire depuis mars, il faut noter qu'il a été enfoncé après les auditions à charge de l'agent judiciaire de l’État et de...Abdou Lô, ex Dg de l'Artp depuis cette semaine. 
 
Daniel Goumalo Seck non plus n'a pas été à l'abri de mésaventures à l'ARTP. De 2006 à 2009, il a dirigé l'Agence de régulation des télécommunications  avant d'être débarqué par le président Abdoulaye Wade. Il est inculpé à partir d’un rapport de l’inspection générale d’État l’accusant d’avoir indûment perçu des primes spéciales tirées de l’enveloppe de 90 milliards de F Cfa versée par Sudatel au Sénégal en 2008 pour l’attribution de la troisième licence de téléphonie mobile du pays. Dans un premier temps, il était poursuivi pour une somme de 135 millions qu’il aurait prise sur la quote-part de l’Artp. Avant que le juge ne lui réclame de payer 1 milliard 600 mille francs Cfa.
 
Et l'envoie passer un moment en prison. Toutefois, il faut noter que d'avril à octobre 2012, l'agence a été administrée par  Thierno Alassane Sall, actuel ministre des Infrastructures et des Transports. Si ce dernier n'est pas inquiété par la justice, cela peut s'expliquer par le bref séjour qu'il a passé à la tête de l'agence, mais également par l'esprit de transparence qui l'a animé au cours de son passage.
 
En effet, Thierno Sall avait alerté les autorités sur le niveau de salaire qu'il avait hérité. Un salaire de 14 millions F Cfa pour le Directeur général par mois, une bamboula qu’il dit avoir trouvé sur place. Thierno Sall est-il l’exception qui doit confirmer une règle instaurée depuis 5 déjà ? Dans tous les cas, Abdou Karim Sall, nommé en remplacement de Adbou Lô, est prévenu.
 ANTOINE DE PADOU 

 

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