Publié le 18 Sep 2020 - 19:17
IBUTION EAU POTABLE À DAKAR

 L’Etat ouvre l’ère du mix hydrique

 

L’approvisionnement en eau de la région de Dakar est un casse-tête, en raison d’une démographie croissante. Pour rétablir l’équilibre, l’Etat du Sénégal a mis sur pied un projet de renforcement des réseaux et de dessalement de l’eau de mer.

 

Dans le but d’améliorer l’alimentation en eau potable de la capitale, une nouvelle conduite de 10,4 km devrait voir le jour dans 15 mois. Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement a procédé, hier à Ouakam, au lancement des travaux. Cette nouvelle canalisation de distribution (700 mm) constitue le lot 2 d’un projet plus vaste de dessalement des eaux de mer.

‘’Le projet que nous lançons aujourd’hui (hier) est un choix technologique inédit et une solution du futur. Il permet de réduire la dépendance de notre pays vis-à-vis du lac de Guiers. C’est un choix aussi qui préserve les nappes, parce que l’exploitation des nappes souterraines n’est pas infinie. C’est une exploitation qui peut conduire à une dégradation de la qualité de l’eau par la remontée du biseau salé. Cette diversification donc sécurise davantage l’alimentation en eau potable de Dakar et préserve les ressources souterraines pour les générations futures’’, a déclaré Serigne Mbaye Thiam.

La conduite part des Mamelles au pont de l’Emergence (commune de la Patte d’Oie) et va approvisionner les communes de Ouakam, Ngor, les Almadies, Nord-Foire, une partie des Parcelles-Assainies et de la Patte d’Oie.

Ainsi, à côté du mix énergétique, l’Etat du Sénégal compte réaliser le mix hydrique, sur le long terme, en ajoutant aux sources d’eau, l’eau de mer. Selon le ministre, ‘’c’est un projet qui a respecté toutes les étapes d’études, à savoir les études sur les impacts sociaux et environnementaux. Même si l’usine de dessalement n’est pas encore réceptionnée, cette conduite sera utile. Car elle va remplacer la conduite de diamètre 400 mm qu’on avait et qui était vétuste. Ce qui va permettre d’augmenter le volume d’eau qui est transporté des forages et du lac de Guiers vers ces zones. Le projet, dans sa globalité, comprend le renouvellement de 316 km de conduite de distribution au niveau de Dakar, ainsi que de 35 000 branchements sociaux. Il prend également en compte un système de télégestion du réseau’’.

D’un coût de 137 milliards de francs CFA, il bénéficie d’un prêt concessionnel du gouvernement du Japon. ‘’La coopération japonaise dans le secteur de l’eau au Sénégal a donné naissance à 15 projets pour un total de 90 000 milliards F CFA, des années 1970 à nos jours. Ces projets ont permis un transfert de technologie japonaise et de compétences des experts japonais au profit de leurs homologues sénégalais. L’accès à une eau de qualité et en quantité suffisante pour le plus grand nombre de la population, est un des piliers de la sécurité humaine et d’une société résiliente aspirant à l’émergence’’, a fait savoir l’ambassadeur du Japon au Sénégal, Arai Tatsuo.

Dakar compte, à ce jour, 3 700 000 habitants et génère 70 % des besoins en eau de l’ensemble des périmètres affiliés à la Sones. En outre, 62 % de son alimentation en eau provient des forages et 322 % du lac de Guiers.  De l’avis du maire de Ouakam, Samba Bathily Diallo, ce projet ‘’va soulager l’ensemble des habitants des communes concernées.  La distribution en eau ne se fait pas de manière très correcte dans la région de Dakar. Ici à Ouakam, nous avons les réservoirs, mais la commune a soif. J’avoue que j’étais un sceptique au début, car on nous parlait de déchets. Mais je me suis moi-même rendu sur les lieux pour me rendre compte que l’initiative nous est bénéfique. Le plus important, c’est que l’Etat puisse respecter l’environnement et suivre ce que le projet d’impact environnemental lui a recommandé. C’est un projet qui vient à son heure. Ce n’est pas stratégique que Dakar soit alimentée simplement par le Lac de Guiers’’. 

A l’en croire, la plage des Mamelles sera inaccessible durant les travaux et la Sones s’est engagée à réparer tout ce qu’il y aura comme dégâts.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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