Publié le 1 Apr 2020 - 22:29
DISTRICTS SANITAIRES OUEST ET SUD - FOYERS PANDÉMIE

Le ministère limite la circulation des personnes dans les marchés

 

Le Sénégal dispose, aujourd’hui, de deux foyers de la maladie. Il s’agit des districts Ouest et Sud. Ils totalisent 80 cas sur les 175 que compte le pays. Des mesures sont prises pour arrêter la propagation de la maladie dans ces deux secteurs. Hier, 13 nouveaux cas ont été détectés.

 

Sur 97 tests réalisés par l’Institut Pasteur de Dakar hier, 13 sont revenus positifs. Il s’agit d’un cas importé et 12 cas contacts suivis. Douze patients hospitalisés sont déclarés négatifs, donc guéris. À ce jour, 175 cas sont déclarés positifs dont 40 guéris et 135 sous traitement. Les districts Ouest (Yoff, Ouakam, Ouest-Foire, Mermoz, Sacré-Cœur et Almadies) et Sud (Médina, HLM, Colobane, Fann Hock, Plateau, Niary Tally, Gueule-Tapée) comptent à eux seuls 80 cas sur les 175 détectés positifs dans le pays. Il s’agit de 52 pour le district Ouest et 28 pour le district Sud.

C’est pourquoi, déclare le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, vu la persistance de deux foyers au niveau desdits districts sanitaires, ils ont tenu hier une réunion d’urgence avec les acteurs concernés, pour définir une approche de riposte spécifique à ces deux foyers.

Selon le gouverneur de la région de Dakar Al Hassan Sall, de fortes mesures sont prises. Il s’agit, d’abord, de travailler sur les cas contacts qui doivent être logés dans des sites, afin de les isoler et d’avoir les coudées franches pour les suivre. ‘’C’est une mesure salutaire ; nous y travaillons depuis un certain temps. Bon nombre de cas contacts sont logés dans des réceptifs, à la charge de l’Etat. Un certain nombre d’initiatives ont été prises par le sectoriel. Il s’agit de lutter contre l’occupation anarchique de l’espace public. Mais également de traiter de manière responsable et intelligente la situation des enfants, surtout des talibés. À ce niveau, des initiatives sont prises et sont en train d’être déroulées par les sectoriels concernés’’, dit-il.

En plus de cela, souligne le gouverneur, il y a le sursaut des maires qui gèrent les marchés. Ce, en travaillant sur l’insalubrité, mais également sur les horaires d’ouverture. ‘’Il s’agit aussi d’intensifier la communication, la sensibilisation, mais également de doter nos services d’équipements de protection et de moyens, d’outils de prévention’’, informe le gouverneur.

Distribution d’équipements de protection aux 14 régions

Le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Alassane Mbengue, ajoute à cela qu’ils ont décidé de limiter la circulation des personnes au niveau des marchés, dans les rues, mais aussi de veiller au respect des mesures prises par les plus hautes autorités pour que cessent les rassemblements.

‘’C’est également réussir le confinement des cas contacts dans les réceptifs hôteliers que nous avons identifiés. Nous avons échangé sur la protection du personnel de santé et des forces de défense et de sécurité. Nous avons procédé, hier, à une répartition d’équipements de protection individuelle de masques à l’ensemble des 14 régions du Sénégal. Dakar et Diourbel ont reçu la plus grosse part, parce qu’elle enregistre le plus de cas. Aujourd’hui, le personnel dispose de suffisamment de moyens de protection pour faire face à l’épidémie, mais aussi aborder les cas contacts avec sécurité’’, souligne M. Mbengue. Un focus particulier sera mis sur les districts Sud et Ouest de la région de Dakar qui sont les plus touchés.

Le maire de la commune de Médina, Bamba Fall, a lui laissé entendre sa frustration de la situation et surtout de l’inconscience de ses administrés. ‘’Les choses sont parfois énervantes. Parce que j’ai l’impression que les gens ne se préoccupent pas de ce qui se passe. Ils fréquentent toujours les marchés. L’insouciance et l’inconscience de la population me dépassent. Il faut prendre d’autres mesures plus draconiennes, et nous attendons le ministère pour le faire’’, peste Bamba Fall.

De son côté, le maire de Ouakam, Samba Bathily Diallo, ne cache pas ses craintes. ‘’J’ai peur, parce que c’est ma commune. Il y a beaucoup de familles aisées qui vivent avec nous. Ce sont ces personnes qui, au moment de la pandémie, sont rentrées. Ce qui a expliqué cette propagation de la maladie. On attend la voix du ministre pour prendre des mesures’’, explique-t-il.

VIVIANE DIATTA

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