Publié le 20 Oct 2014 - 16:05
DOSSIER HISSEIN HABRE

Idriss Déby fait gripper la machine 

 

L’Etat tchadien vient de donner un coup de frein à l’instruction du dossier Hissein Habré, en rejetant la demande d’entraide judiciaire formulée par la Chambre d’instruction des Chambres africaines extraordinaires (CAE).

 

La chambre d’instruction des Chambres africaines extraordinaires va-t-elle pouvoir poursuivre ses investigations ? Le Tchad vient de rejeter la demande d’entraide judiciaire formulée par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), le 14 octobre dernier. Et cette attitude de N’Djamena n’est pas sans conséquence sur l’instruction. Car, selon un communiqué de la cellule de communication des CAE, la mission qui devait être exécutée dans la période comprise entre le 18 octobre et le 02 novembre 2014, n’aura finalement pas lieu.

Les juges sénégalais ont adressé une Commission rogatoire internationale (CRI), le 03 octobre 2014, aux autorités tchadiennes. L’objectif étant de procéder à l’inculpation et à l’interrogatoire de MM Saleh Younous et Mahamat Djibrine dit El Jonto, deux présumés complices de Hissein Habré, actuellement en détention provisoire à N’Djamena. Inculpés pour crimes contre l’humanité et torture par les CAE, ils font l’objet d’un mandat d’arrêt.

Mais, Idriss Déby a toujours refusé de les extrader. C’est de guerre lasse que les magistrats instructeurs avaient d’ailleurs introduit cette demande d’entraide. Laquelle faisait suite au refus des autorités judiciaires tchadiennes, et ce malgré l’accord de coopération judiciaire qui lie les gouvernements sénégalais et tchadien, et les engagements formels pris de procéder au transfèrement des deux susnommés, en exécution des mandats d’arrêt internationaux émis par la chambre d’instruction, depuis plus d’un an.

Ainsi, la cellule de communication des CAE tient à souligner « que la notification de rejet intervient, en dépit de la correspondance que la Chambre d’instruction a adressée à l’Administrateur des Chambres africaines extraordinaires, et par laquelle elle sollicitait l’intervention de l’Union africaine pour faciliter l’exécution de la Commission rogatoire internationale ». D’après toujours la cellule de communication des CAE, l’instruction qui était censée prendre fin en mai 2014, avait été prolongée de huit (8) mois, et le transfèrement à Dakar de ces deux détenus de N’Djamena était l’une des raisons qui avait justifié ce délai supplémentaire.

FATOU SY

 

 

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