Publié le 7 Oct 2019 - 21:29
ECHEANCE DES MANDATS DES COLLECTIVITES TERRITORIALES

Les élus locaux exercent en toute illégalité

 

Etant donné que leur mandat, arrivé à expiration depuis le 1er juillet 2019, n’a pas jusqu’ici été prorogé par le pouvoir central, les collectivités territoriales du Sénégal exercent depuis lors en toute illégalité. De ce fait, toutes les délibérations et décisions prises depuis cette date par les maires et présidents des conseils départementaux, relèvent tout simplement de l’illégalité et sont attaquables devant les juridictions compétentes.

 

Le Sénégal est comme qui dirait un pays isolé du reste du monde. Au pays du président Macky Sall, le dérèglement du calendrier républicain est tel qu’il n’y a presque aucune lisibilité sur la date des élections. Jusqu’ici, ni le pouvoir central ni les collectivités locales ne savent encore la date exacte de tenue des prochaines élections municipales. A moins qu’elle ne soit décidée demain mardi 8 octobre 2019, où le président de la République a décidé de rencontrer l’ensemble les acteurs.

Ainsi, selon des sources concordantes, la rencontre, qui aura lieu au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) verra la participation de 557 maires et de 42 présidents des conseils départementaux. Ce conclave pourrait, avance notre source, être un moment privilégié pour discuter de plusieurs questions dont la prorogation du mandat des élus locaux, des passeports diplomatiques que les maires réclamaient, du statut de l’élu local, du financement des collectivités territoriales, entre autres.

Macky Sall devrait aussi, renseigne toujours notre source, prendre un décret qui prorogerait le mandat des élus locaux. Ce qui entrainerait, du coup, la modification de la Constitution qui dispose que le mandat des conseillers municipaux et départementaux est de cinq années. 

Le mandat des actuels conseillers municipaux et départementaux est, en effet, arrivé à terme depuis le 1er juillet 2019 dernier. Ce mandat devrait être renouvelé à la suite de l’organisation d’élections municipales et départementales. Lesquelles élections ont été repoussées une première fois au 1er décembre 2019 avant d’être renvoyées sine die. Jusqu’ici, aucune date n’est encore retenue pour la tenue de ces élections.

Cette situation d’incertitude n’est pas sans conséquence sur la marche des collectivités territoriales. Celles-ci exercent, depuis l’échéance de leur mandat, en toute illégalité. Etant donné qu’aucune prorogation n’a été décidée par le pouvoir central, toutes les décisions et délibérations prises, depuis lors, sont illégales. Du moins, c’est l’avis de bons nombres de travailleurs des collectivités territoriales qui demandent la mise en place de délégations spéciales pour remédier à cette situation.  

Récemment, le chef de l’Etat du Sénégal a déclaré, au cours d’une rencontre avec des militants de sa formation politique, n’avoir aucune idée sur la date réelle de la tenue de ces joutes électorales. Cette interrogation qui était suspendue aux conclusions du dialogue national, pourrait trouver une réponse ce mardi. Et pour cause, c’est ce jour que le président de la République a choisi pour s’entretenir avec les maires et les présidents des conseils départementaux.

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

Section: