Publié le 28 Sep 2020 - 16:01
ECOLE DU PARTI DE L’ALLIANCE POUR LA REPUBLIQUE

A la bonne heure !

 

Napoléon Bonaparte, un des hommes politiques qui a le plus marqué de façon indélébile l’histoire de la France, homme d’État ingénieux et conquérant a dit : « il n’y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit ». Une telle réflexion aurait été produite par un homme ordinaire, elle n’aurait peut-être pas la résonance que lui assure le fait que ce soit Napoléon qui le dise. Son expérience personnelle suffit pour confirmer la justesse de son propos et tout cela suggère qu’on ne fait pas la politique avec les mains, on ne conduit pas l’histoire humaine avec le corps : c’est l’esprit qui a toujours mené le cours de l’histoire.

Les grandes révolutions qui ont parfois violemment bouleversé le monde ont été non seulement théorisées par des penseurs, mais elles ont toutes fini dans la synthèse et dans l’évaluation faites par les hommes d’esprit. Il n’y a donc pas de possibilité de gérer un pays et des hommes sans aménager constamment des espaces de réflexion, de dialogue et délibération. Sous ce rapport, la redynamisation de l’école du parti de l’Alliance Pour la République est à la fois une exigence politique et un besoin intellectuel que Maitre Djbril WAR est entrain de satisfaire au grand bonheur du Président Macky SALL et des militants.

Le constat montre que la scène politique sénégalaise est aujourd’hui corrompue par deux grands fléaux : la misère intellectuelle et son corollaire, la violence verbale (ou même parfois physique). S’il en est ainsi c’est surtout parce que les aires de réflexion sont de plus en plus réduites ou complètement noyées dans le déluge impétueux de l’ignorance qui usurpe la force de percussion intellectuelle et le sage courage des hommes grands par l’esprit. On parle tout le temps et rarement on se donne le temps et l’opportunité d’examiner les idées et de débattre des problèmes.  

Dans tous les grands partis des grandes démocraties du monde, il y a non seulement des séminaires ou des « universités d’été » comme moments et moyens de mise à niveau du personnel politique dont dispose le parti. Mieux, il arrive même qu’à l’occasion de telles rencontres le parti sollicite les services de professionnels chargés de donner une identité et une cohérence à la communication et aux initiatives politiques du parti. Il n’est pas rare, par exemple, d’entendre les hommes politiques appartenant au même parti dans les grandes démocraties répéter quasi identiquement les mêmes formules et produire les mêmes réponses.

La presse et les humoristes se plaisent d’ailleurs à relever une certaine monotonie tautologique dans le discours d’un camp politique. Mais il vaut mieux être taxé de répétiteur de formules stéréotypées et prévisibles que d’avoir un discours totalement contradictoire. Les journalistes pourront toujours railler les hommes politiques parce qu’ils leur reprochent un discours de « confection » ou de « prêt-à-porter », mais ce reproche est moins grave et moins sérieux que celui portant sur la dissonance totale du discours des gens de la même famille politique.

Pour l’opinion d’une façon générale, la convergence des discours est plutôt un signe de sincérité et même de rigueur scientifique. En revanche, la dissonance dans la communication d’un parti et dans les actes politiques est le pire service qu’on peut rendre à un homme politique fut-il le plus héroïque. Nous sommes dans un univers et un contexte où la manipulation, l’intoxication, l’exagération et surtout la caricature immonde, faussent tous les repères et désorientent l’opinion. La seule façon de congédier la violence qui est le terreau fertile des médiocres et des impopulaires jaloux de n’être pas dans les bonnes grâces de la population, c’est d’imprimer à la politique le charme des idées élégantes et fécondes.

 La redynamisation de l’Ecole du parti n’a jamais été aussi opportune pour l’APR qu’aujourd’hui : tout organisme vivant attaqué a besoin d’être protégé par ses anticorps. Or les véritables anticorps dont a besoin aujourd’hui l’APR sont la cohésion dans la démarche, la cohérence dans le discours et l’unité dans le combat. Mais rien de tout cela ne pourra se faire dans le solipsisme et dans la dispersion : il faut se parler, se compléter et s’enrichir mutuellement sans supprimer les différences et les identités.

Il n’est pas possible qu’au moment où les différentes oppositions se liguent pour attaquer, vilipender et ternir l’image de l’APR et de ses alliés, qu’on se permette de réagir et de laisser à l’adversaire le monopole de l’amour du pays, de l’attachement aux intérêts de la nation et de l’initiative. Si l’APR veut sortir de la sphère de l’accusé qui s’agrippe laborieusement sur les inclinaisons de la défensive il lui faut élaborer une stratégie offensive à partir de cette école du parti. Les grands rassemblements populaires sont toujours nécessaires en politique, mais ils ne rendront jamais caduque la bataille des idées car celles-ci sont comme des astres qui éclairent l’odyssée des peuples. Si le combat des idées avait la place qu’il aurait dû avoir dans l’échiquier politique sénégalais, on n’assisterait pas à l’assaut du Présidant Macky Sall par les plus grands médiocres de la scène politique. Si l’œuvre de l’intellectuel Macky Sall avait été suffisamment sondée, étudiée, commentée et exploitée par notre parti, on n’assisterait pas à la situation de quasi dénuement intellectuel dans lequel semble se trouver l’APR.

Le moindre service que l’on peut rendre à un intellectuel de la trempe de Macky Sall, ce n’est pas de chanter ses louanges, c’est plutôt de placer son œuvre politique et scientifique au cœur d’un débat débarrassé de tout chauvinisme et de tout nihilisme. Au lieu de laisser l’espace médiatique et la scène politique aux stériles lamentations des bouches des opposants qui ne s’ouvrent que pour annoncer le péril et l’apocalypse, il faut mettre en demeure les pyromanes de motiver leurs prétentions. Il faut les inciter à opposer des arguments scientifiquement fondés à la vision politique du Chef de l’Etat au lieu de les rejoindre sur le terrain infertile des invectives et des arguments ad hominem.

Il n’est pas d’agression verbale ou physique à laquelle on ne peut répondre par la placide sagesse d’une argumentation circonscrite à la réalité et illustrée également par des faits. Les nihilistes pourront toujours se morfondre dans la sphère des incantations et de la pureté morale abstraite et mensongère, mais les faits resteront éternellement les moyens les plus sûrs de prouver les idées du leader Macky SALL.

L’Ecole du parti devra être un moyen de rompre ce cercle vicieux de la défensive et de la réaction pour s’articuler désormais sur les côtés solides du cercle vicieux de l’initiative. Nous sommes dans le domaine politique et c’est une sphère où l’on cesse d’exister dès lors qu’on subit les évènements et qu’on devienne l’appendice de ses adversaires. On ne peut pas prétendre détenir à la fois la majorité politique et celle d’idées et en même temps se laisser, de manière indolente, façonner par des évènements qu’on ne contrôle pas.

En politique il y a trois valeurs qu’on ne peut pas ne pas avoir en tant qu’acteur : de grandes idées, le courage de ses idées et à la fois la pugnacité et la perspicacité dans la défense de ses idées. Il est impératif que tous les cadres et intellectuels de l’Alliance Pour la République soient nantis de ces valeurs et qu’ils s’en servent pour trouver à leur argumentaire en tout lieu des piliers que l’on ne peut déboulonner sans paraître ridicule. C’est dire donc que l’Ecole du parti sera, à coup sûr, un moment d’ébullition intellectuelle propice à la fécondation des grandes idées et des stratégies politiques efficientes.

Le terrain de l’incantation, de la lamentation et de l’onanisme intellectuel n’est pas celui d’un parti dirigé par un intellectuel de la trempe de Macky Sall: il faut laisser ce terrain à ceux qui n’ont que leur carrière politique comme gage de leur célébrité. Par vocation et par nature, l’APR doit être la locomotive du train qui transporte les grands concepts politiques dans notre pays. Quand on a un leader qui a ébloui le monde par ses idées avant même d’être arrivé au pouvoir, il faut se faire l’obligation de fructifier ses idées par une production intellectuelle qui est épurée de tout esprit partisan (ce que j’essaye de faire depuis 2004). Mais pour qu’un tel pari soit relevé il faut réinstaurer dans les mœurs de l’APR la culture des prises de position motivée : il faut façonner les militants à être des vecteurs d’idées pertinentes et argumentées.

La formation intellectuelle, sociale et politique des citoyens est le plus noble service qu’on peut rendre à la démocratie et à la République. Rien n’est plus terrifient que de faire de la politique dans un univers où l’ignorance, l’inculture et l’incivisme sont ambiants. La terre promise des désastres politique a toujours été et restera l’ignorance et l’activisme dénué de toute intelligence. Or nous n’avons pas le droit de contribuer à défricher et à fertiliser une telle terre : le libéralisme social de Macky SALL se trahit dès qu’il opère sur le terrain de l’ignorance et de l’obscurantisme. Comme l’a dit Irving Berlin « Etre libéral, c'est non seulement accepter les opinions divergentes, mais admettre que ce sont peut-être nos adversaires qui ont raison ! ». Cette disposition d’esprit n’est nullement de la faiblesse, encore moins un manque d’assurance : c’est plutôt une ouverture d’esprit qui met ses adversaires dans l’obligation d’engager le débat des idées.

C’est vrai qu’avec une opposition dont la culture politique se résume à enfiler des bottes et se faire des selfies avec les sinistrés des inondations, au show médiatique permanent et à l’invective dans sa forme la plus immonde il n’est pas facile d’entreprendre une délibération saine. Cependant, on ne convainc pas ses adversaires en utilisant les mêmes armes que lui, pas plus qu’on ne peut le combattre efficacement avec les basses méthodes populistes de la propagande mensongère. Lorsqu’on a des arguments solides qui, de surcroît peuvent être confirmés par l’expérience quotidienne, on n’a pas besoin de suivre l’opposition dans la dynamique de la surenchère verbale stérile et toujours périlleuse.

Le meilleur bouclier d’un parti qui gouverne est assurément la bonne formation de ses militants aux techniques du débat contradictoire dans un univers où les médias ne cachent plus leur prétention d’être un quatrième pouvoir. Un parti politique est en permanence une « école » qui ne s’arrête jamais de dispenser des savoirs, un savoir être et du savoir-faire. Avec l’Ecole du Parti, Maitre WAR et son équipe doivent enseigner ce en quoi le libéralisme social du Président Macky SALL est de l’humanisme authentique ; c’est en cela également que le fait de faire de l’APR une foire aux idées par la tenue d’universités républicaines est une urgence citoyenne et un acte humaniste de haute portée. Quand on est porteur d’idées et qu’on est persuadé de la valeur de celles-ci on ne peut pas être impressionné par la diversité de ses adversaires. Quand on exerce le pouvoir on est la cible de toute sorte d’attaques car on ne peut faire l’unanimité pas plus qu’on ne peut pas satisfaire toutes les aspirations humaines. Pire, l’envie et la convoitise sont parfois des sentiments fédérateurs chez l’adversaire et Alexis de Tocqueville l’a si bien exprimé lorsqu’il pense qu’en « politique, la communauté des haines fait presque toujours le fond des amitiés ».

 Tous les grands partis qui ont réalisé les grandes étapes de l’histoire des démocraties modernes ont reconnu la nécessité d’avoir une école qui forme le personnel politique chargé de perpétuer la doctrine politique et la vision économique et sociale de leur leader à l’instar du Président Macky SALL Macky SALL. Il n’y a aucune formation académique au monde qui dispense le militant de la nécessité d’arpenter les couloirs de l’Ecole du parti. Il en est ainsi parce qu’en politique, on ne peut pas restituer ce que l’on n’a pas intériorisé sous le mode du vécu.

On apprend la science politique dans les facultés universitaires, mais cela ne prédispose nullement à l’ingéniosité politique que confère généralement l’expérience des grandes rencontres politiques du genre « Université républicaine » de l’APR. La splendeur de notre parti a toujours été l’éloquence et la pertinence de ses leaders et il ne faut pas que les impératifs de la gouvernance éloignent les différents leaders des chemins de l’école libérale que ce soit pour apprendre ou pour faire apprendre.

Maitre WAR, du courage et bonne continuation.

                                                                      Pape Abdoulaye KHOUMA

                                                     Responsable politique APR/Parcelles Assainies

 

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