Publié le 28 Jul 2020 - 21:36
EDUCATION – EPREUVES PHYSIQUES DU BAC

Les professeurs d’EPS alertent

 

La décision du ministre de l’Education nationale de réintégrer les épreuves physiques dans les examens du Baccalauréat de cette année, n’est pas bien accueillie par les enseignants. A Mbour, la Cellule d’EPS du lycée Demba Diop avertit sur les risques que cela engendre.

 

Depuis le retour des élèves en classe pour le reste de l’année scolaire, des rumeurs circulaient sur la tenue du Bac sans certaines matières dont l’éducation physique et sportive. La semaine dernière, le ministère de l’Education nationale a publié le calendrier des examens d’EPS, alors que depuis mars, les élèves n’ont pas fait cours. Ce qui n’est pas du goût des professeurs d’EPS.

Selon le coordonnateur de la cellule d’EPS au lycée Demba Diop de Mbour, ‘’les gens n'ont pas bien réfléchi avant de prendre cette décision, parce qu’on ne peut pas programmer une contribution sans pour autant passer par une période préparatoire’’, indique Mbaye Dabo. Plus grave encore, argue-t-il, ‘’il y a des élèves qui font souvent l'éducation physique par obligation. Les voilà sans pratique depuis 4 mois. Je pense surtout aux filles. Et pour ces dernières, leur faire faire des épreuves physiques sans passer par cette période préparatoire présente un risque au plan sanitaire’’, prévient-il.

Avant de préciser : ‘’Moi, je ne parle même pas des risques liés à la propagation de la maladie du coronavirus. Je pense plutôt aux éventuelles crises cardiaques, les problèmes articulaires et musculaires. Je ne sais pas si le ministère a été bien conseillé, mais je pense que vraiment les membres de la commission de l’EPS qui ont pris cette décision n'ont pas réfléchi à la place des élèves’’, se désole-t-il.

A en croire Mbaye Dabo, ‘’le ministre avait déjà réglé le problème. Mais revenir sur sa décision n’est pas ce qu’on attendait et ce n’est pas bien pour les enfants qui vont faire des courses de vitesse et des sauts... Et la vitesse, c'est une épreuve à rendement maximal. Donc, un cœur qui est resté pendant longtemps sans sollicitation, un beau jour sans préparation, si vous le soumettez à un rendement maximal, c'est des risques’’, indique-t-il.

D’ailleurs, pense-t-il, ‘’on n’a pas besoin d'être médecin pour comprendre ça. Ce sont des risques même pour les sauts, parce que pour les sauts, c’est un problème d'articulation : il y a le triple saut, le saut en hauteur et le saut en longueur...’’

De plus, poursuit-il, ‘’les filles, quand elles ne font pas du sport, elles prennent du poids et cela accentue le risque sur le saut, parce qu’à un certain moment de l'épreuve, tout le poids du corps doit reposer sur la jambe et si cette jambe n'est pas bien préparée au plan articulaire et musculaire, c'est un problème’’, prévient-il.

Monsieur Dabo dit ne pas comprendre la décision de l’Etat et les arguments avancés n’y font rien. Il pense que ‘’la logique aurait voulu que cette année, qu’on prenne juste les moyennes trimestrielles et attendre la prochaine rentrée pour reprendre les activités. C'est ça la bonne démarche et tout le monde y sera à l'aise’’, conclut-il.

IDRISSA AMINATA NIANG

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