Publié le 31 May 2020 - 09:13
EL HADJ AMADOU DIA BA, DIRECTEUR DU CDAA

‘’Ma médaille olympique a été le fruit de 10 ans de progression’’

 

El Hadj Amadou Dia Ba, l’unique Sénégalais médaillé olympique, a dévoilé, dans cet entretien, les secrets de son sacre historique de 1988 (médaillé d’argent aux 400 m haie) à Séoul. Le directeur du Centre de développement de l’athlétisme africain (CDAA) satisfait des résultats de ses pensionnaires, promet d’améliorer leurs performances avec un bon management, pendant cette crise sanitaire causée par la pandémie de Covid-19. Le quintuple champion d’Afrique a également abordé d’autres points relatifs à sa carrière, sa candidature avortée à la Fédération sénégalaise d’athlétisme, les difficultés de l’athlétisme au Sénégal, sa présence au sein du Comité international olympique, etc.   

 
Les activités sportives sont suspendues au Sénégal depuis plus de deux mois, pour cause de coronavirus. Quelle analyse faites-vous de cette pause ?  
 
C’est une situation difficile pour tous les sportifs et surtout pour les athlètes. Ils avaient certes réussi une bonne (préparation) hivernale, mais le président de la République a interdit les rassemblements publics, à l’approche des compétitions. Cette décision a été motivée par la progression de la maladie du coronavirus sur le territoire national. Après l’interdiction, les fédéraux, les présidents de ligue et les athlètes ont tous respecté la mesure, pensant que le virus allait disparaître très rapidement. Nous avions cru que les choses seraient stables après quelques semaines ou deux mois, mais le virus a pris de l’ampleur.  Aujourd’hui, nous constatons que le sport, dans sa globalité, subit les effets de la résistance de la pandémie avec le renvoi des compétitions majeures comme les Jeux olympiques, la Coupe d’Europe, la Coupe America… Parmi les grands championnats européens de football, seule l’Allemagne a repris, mais l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie sont en train de réfléchir sur les modalités d’une reprise. La France, pour sa part, a annulé toutes ses compétitions. 
 
Au Sénégal, toutes les activités sportives sont suspendues pour le moment. La fermeture des stades a eu des incidences sur les athlètes sénégalais, parce qu’ils ne parviennent plus à s’entrainer. C’est très difficile psychologiquement pour eux. Ils ont réussi une bonne préparation, mais avec cet arrêt, les athlètes risquent de retrouver les pistes la saison prochaine. Ce qui sera synonyme d’une année blanche pour eux. C’est donc ce constat amer qui fait un peu mal à tous les sportifs. Il y a aussi des pertes énormes chez les joueurs, athlètes et les dirigeants, parce qu’il n’y a plus de rentrée d’argent au niveau des clubs. 
 
Donc, globalement, c’est une mesure dure chez les sportifs, aussi bien sûr le plan psychologique que financier. 
 
Quels sont les impacts de la Covid-19 sur le Centre de développement de l’athlétisme africain dont vous êtes le directeur ?  
 
J’ai déjà dit que nous ne nous attendions pas à cette longue attente. Donc, nous sommes obligés de subir ses effets négatifs. L’impact majeur de la pandémie, c’est qu’elle a compromis le travail qu’on avait entamé avant le renvoi des Championnats d’Afrique et des Jeux olympiques en 2021. Ce report a eu forcément des incidences parce qu’on espérait aussi remporter des titres aux Championnats d’Afrique et relever d’autres défis au plan international, avec des meetings où on pouvait engranger beaucoup d’argent. Donc, tout cela est tombé à l’eau. C’est dommage, mais la santé de nos athlètes reste notre priorité.
 
Comment la direction du centre s’y prend pour maintenir ses pensionnaires en forme ?  
 
La direction a pris la précaution de confiner les athlètes dans leur logement habituel. Nous leur avons envoyé des vélos et d’autres matériels pour qu’ils puissent s’entrainer sur place. Les travaux se passaient convenablement pendant un mois, parce qu’un athlète peut rester un mois sans faire des entraînements intensifs. Du coup, le confinement au-delà d’un mois a rendu les choses complexes, la perte des sensations et d’automatismes. Certains pensionnaires sont restés chez eux pour plus de sécurité. Il y a d’autres qui sont encore à Dakar à cause de la suspension des vols. L’annulation des Championnats d’Afrique et des Jo a choqué les athlètes. Ils ont perdu beaucoup au plan économique et sportif. C’est pourquoi on était obligé de leur remonter le moral en discutant régulièrement avec eux. Nous restons en contact aussi bien avec ceux qui sont rentrés qu’avec ceux qui sont sur place.
 
La direction du centre, en collaboration avec les techniciens, réfléchit sur les mesures à prendre après le déconfinement. Les athlètes travaillent sur l’entretien chez eux et la reprise des entrainements devra se faire progressivement. Avec la Commission des athlètes du Comité international olympique (CIO) dont je suis membre, nous sommes en train aussi de travailler sur les modalités de dédommagement des meilleurs athlètes. La fédération internationale a adopté cette approche. Elle réfléchit sur l’indemnisation des athlètes touchés par la Covid-19. Ils sont restés chez eux sans rien faire. L’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa) n’est pas aussi en reste. Elle va se réunir va sous peu pour évaluer l’impact de la maladie sur les athlètes afin de les aider financièrement. 
 
Donc, au niveau du centre, c’est cette frustration que nous avons. Nous ressentons bien les effets de la crise sanitaire causée par le coronavirus. Nous leur disons qu’il faut être solide mentalement pour s’en sortir, parce que cette situation arrive souvent dans la carrière d’un sportif. Je la compare à la blessure temporaire d’un athlète. Nous sommes de l’entourage. Donc, nous sommes obligés de les couver. Le centre a fermé ses portes aux athlètes. On reprend les activités sportives la saison prochaine, si toutes les conditions seront réunies.  
 
Est-ce que le CDAA compte beaucoup de Sénégalais ? 
 
Le centre prend en charge la formation des athlètes boursiers de la Solidarité olympique ou de la Confejes (Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie). C’est avec le pactole de ces deux organisations que nous assurons la formation et le développement des capacités des athlètes africains. Ils sont logés, nourris, soignés et pris en charge par un kinésithérapeute.  Nous travaillons aussi sur leur reconversion. François Mendy, boursier de la Confejes, est le seul Sénégalais parmi les pensionnaires du centre. Cette faible présence des Sénégalais s’explique par les critères de sélection. Les athlètes sont retenus sur la base de leurs performances. Ce qui ne garantit pas l’accès à beaucoup de nos compatriotes. Mais nous avons trouvé un compromis avec la Fédération sénégalaise d’athlétisme pour enrôler sept Sénégalais. Ils viennent se renforcer dans le groupe de performance sous forme de régime externat. Ils viennent s’entrainer et apprendre. Je considère cela comme un bon début et nous pensons que d’ici deux à trois ans, d’autres Sénégalais pourront intégrer le centre grâce à leurs performances. 
 
Le centre a-t-il les moyens de ses ambitions… 
 
(Il Coupe) Nous ne l’avons pas pour le moment. Nous comptons sur les bourses des athlètes et ces fonds ne sont pas colossaux pour nous permettre de nous amener là où nous voulons aller. Nous avons néanmoins un manager qui s’occupe des athlètes par rapport aux compétitions. Le centre compte aussi sur l’appui de l’Etat du Sénégal. Nous attendons qu’il investisse dans le centre par le biais du ministère des Sports et du Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss) pour faciliter l’intégration des athlètes sénégalais. La Fédération internationale d’athlétisme peut aussi s’inspirer sur les performances de nos athlètes pour les aider dans le cadre des voyages et préparations des compétitions internationales. Les charges sont lourdes pour l’instant, mais avec ce que nous avons, nous essayons de travailler avec les moyens du bord. Je crois qu’avec un encadrement technique et administratif de qualité, on peut réaliser de meilleurs résultats. C’est ça notre objectif. Mais la Covid-19 est venue au mauvais moment, car nous étions déjà sur une courbe ascendante de réussite. 
 
Quel bilan tirez-vous de vos deux ans à la tête du CDAA ?   
 
C’est un bilan très positif. Nous avons la crème des athlètes issus des pays francophones et lusophones d’Afrique. Ils sont entrainés par un Français, Alain Ismaël. L’important, c’est qu’on a noté une évolution de leurs performances durant ces deux ans, car ils ont tous battu leurs records. Ils ont également réalisé de très bons résultats dans les meetings internationaux. Gina Bass (Gambienne, NDLR) a été la meilleure athlète aux Jeux africains de 2019. Elle a remporté la médaille d’or du 200 m devant les meilleures Africaines. Elle a été aussi 2e du 100 m et 6e du 200 m des Championnats du monde de Doha (Qatar). Gina Bass fait donc partie des huit meilleures du monde au 200 m dames. Donc, c’est une chose dont nous nous glorifions, parce qu’on ne la voyait pas arriver à ce niveau-là. Nous avons aussi le Sénégalais Louis François Mendy qui a battu le record du Sénégal, en se classant 3e au Jeux africains de Rabat-2019. Cette performance constitue une bonne promesse pour notre athlétisme. Les autres aussi ont progressé. Nous avons la Burkinabé Marthe Koala qui a intégré le Top 15 des meilleures du monde. Bienvenu Sawadogo est médaillé d’or des Jeux africains. Donc, c’est satisfaisant parce que nous étions sur une bonne pente.  Nous devons encore travailler sur les plans technique, administratif et médical pour améliorer nos performances. Cette combinaison va nous amener à de très bons résultats, dans l’avenir. 
 
Ne pensez-vous pas que la Covid-19 puisse être un facteur aggravant de la léthargie de l’athlétisme sénégalais ?     
 
Je dis oui. Le coronavirus peut aggraver la situation, parce que tout le monde est dans l’incertitude. On ne sait pas ce qui va se passer demain. Ce qu’il faut, dans l’immédiat, c’est de travailler sur le maintien de forme des athlètes tout en veillant au respect des mesures préventives. La fédération doit soutenir les athlètes et les galvaniser pendant cette période de crise, parce que  l’athlétisme sénégalais est en dents-de-scie depuis quelques années. Nous sommes concurrencés par d’autres sports où ça gagne beaucoup plus, comme le football, le basket, la lutte. C’est pour cela que la discipline est en difficulté depuis quelques années. Nous allons travailler pour que la première discipline olympique sénégalaise puisse rayonner comme au début. En 1964, nous avions eu les meilleurs olympiens sénégalais. Après, il y a eu Gackou en 1968, moi, Amy Mbacké Thiam, Kène Ndoye, etc. Il faut que nous travaillions dans l’unité pour impulser notre athlétisme. Nous essayons de nous réunir autour d’un même objectif. La Covid-19 peut nous affaiblir, mais c’est à nous de résister, d’être solidaires pour monter en puissance et éviter le relâchement.
 
Que vous inspire le report des Jeux olympiques de 2020 à 2021 par le CIO ?  
 
Le CIO, à l’instar des organisations mondiales sportives, privilégie la santé. C’est pourquoi il a repoussé les JO de 2020 à 2021. Les JO devaient se tenir en août et on sait tous que c’était impossible pour diverses raisons. La cause principale est que le coronavirus faisait le tour du monde au mois de mars. La deuxième, c’est que les athlètes sont restés déjà chez eux, alors qu’il leur fallait 3 mois de préparation. La participation aux meetings internationaux est aussi compromise par la pandémie à cause de la suspension des vols dans plusieurs pays. C’est dans cet état d’esprit que le CIO a repoussé les Jeux olympiques de 2020, sous réserve de la disparition du coronavirus d’ici quelques mois. Cela signifie que tout le monde est dans l’expectative. Nous espérons qu’il n’y aura pas un deuxième report. Le CIO suit les réformes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dont la priorité est de travailler pour stopper la propagation de ce virus.
 
Le Sénégal abritera les Jeux olympiques de la jeunesse. Etes-vous confiant pour une médaille de nos athlètes ?   
 
Je tiens d’abord à féliciter le président de la République et le président du Comité national olympique et sportif sénégalais. Ils ont bien poussé pour que notre candidature passe devant celle d’autres grands pays. La première étape est donc dépassée. Maintenant, il faut qu’on travaille sur les objectifs. Le Cnoss a mis en place une commission qui s’occupe de la sélection des athlètes avec l’implication de tous les présidents de fédération.  Chaque acteur va poser ses doléances et faire part des moyens dont il a besoin pour la préparation de ses sportifs. C’est difficile, mais nous pouvons y arriver si on arrête de sous-estimer nos jeunes. Je pense qu’une bonne préparation pourra nous amener à avoir de bonnes performances. Mais la prestation des jeunes sportifs sénégalais en Argentin (2018, NDLR) ne rassure pas. Ils ne pouvaient pas réaliser de résultats probants à cause de leurs statuts d’invités. Cela signifie qu’aucun Sénégalais n’avait décroché une qualification sur le terrain. Avec une préparation, nous pouvons avoir d’ici deux ans des athlètes qualifiés pouvant monter sur le podium. Mais tout cela demande un travail sérieux et une bonne préparation que nous allons faire. 
 
Le Sénégal a aussi lancé en 2016 le programme ‘’Elite jeunes 2024’’ en vue de conquérir une médaille olympique aux JO de Paris-2024…   
 
C’est une très bonne initiative. Le projet a été lancé depuis 2016, mais il reste le suivi. Nous constatons que ça n’avance pas pour le moment et c’est regrettable, parce qu’on est à quatre ans des JO de Paris-2024. Donc, il ne reste plus beaucoup de temps. N’oublions pas que le temps file vite et quatre ans ne suffisent pas pour gagner une médaille olympique. Une distinction olympique se gagne en deux Olympiades, c’est-à-dire en l’espace de huit années, voir 10 ans. Moi, j’ai décroché une médaille aux JO de 1988 à Séoul (Corée du Sud) certes, mais j’ai été d’abord finaliste aux Championnats du monde 1981 à Helsinki (Finlande), puis finaliste en 1984 aux JO de Los Angeles. Ma médaille olympique a été le fruit de 10 ans de progression. Amy Mbacké Thiam, championne du monde du 400 m, a fait comme moi. Elle avait réalisé une grande progression avant de gagner la médaille d’or des Championnats du monde d’Edmonton (Canada) en 2001. Il y a même d’autres athlètes qui ont fait 12 ans. C’est ce qui nous manque actuellement. Il n’y a pas, aujourd’hui, un athlète sénégalais figurant dans le Top 8 ou le top des 5 mondiaux pendant deux Olympiades successives. J’invite nos athlètes et nos dirigeants à travailler davantage. Nous avons l’initiative certes, mais que quatre ans c’est court et insuffisant pour gagner une médaille olympique. Elle s’acquiert pendant au moins deux Olympiades. Il faut que le gouvernement travaille, mettent vite en place le mécanisme et l’exécuter le plus rapidement possible.  Moi, j’ai été constant et je suis resté 10 dans l’élite mondiale. J’ai terminé 7e à la finale des Championnats du monde d’Helsinki (1981), 5e aux Jeux olympiques de Los Angeles (1984) et au même moment, j’ai gagné des Championnats d’Afrique. Je le répète, une médaille olympique s’acquiert dans la durée. Paris-2024 n’est pas loin. C’est vite fait. On devait mûrir le projet depuis longtemps.  
 
Croyez-vous que l’absence d’infrastructures adéquates fait partie des goulots d’étranglement de l’athlétisme sénégalais ?     
 
Le gouvernement sénégalais a fait des efforts, avec la construction et la réhabilitation des stades régionaux abritant les pistes d’athlétisme. Il a également entamé la construction du stade du Sénégal de Diamniadio. Ce joyeux fait partie des infrastructures devant abriter les JOJ de 2022. Le stade Iba Mar Diop et la tour de l’Œuf (Piscine olympique, NDLR) seront refaits en perspective de ces mêmes JOJ. Toutes ces réalisations nous permettront d’avoir des acquis après l’organisation des JOJ. Il revient donc à l’Etat de les consolider. Ces avantages vont nous permettre de travailler plus pour renforcer les capacités et l’expérience de nos athlètes.
 
L’Etat doit aussi veiller à équiper les pistes des stades régionaux. Nous avons des pistes dans tous les stades régionaux, à part Fatick et Sédhiou, mais il n’y a pas le matériel additionnel (sautoirs, chronomètres…). C’est des infrastructures à nu pour l’athlétisme. C’est pourquoi nous pensons que le ministère des Sports doit y veiller pour qu’on puisse renforcer nos athlètes, parce que les meilleurs viennent des régions. Il est temps que l’Etat équipe les stades régionaux afin de donner l’opportunité aux jeunes de s’affirmer et exprimer leur talent.  
 
Qu’est-ce qui explique votre désistement à la présidence de la Fédération sénégalaise d’athlétisme (FSA) en 2018 ?  
 
J’ai désisté par convictions personnelles, à cause des polémiques. J’ai toujours cru que mon expérience et mon parcours me permettent de diriger la Fédération sénégalaise d’athlétisme. Mais des personnes ont dit niet. J’ai finalement laissé Sara Oualy. C’est dommage, mais cela ne fait rien, parce que je continue à soutenir les athlètes sénégalais en étant dehors. Ce que je dois faire pour l’athlétisme national, je le fais, peu importe l’endroit où je me situe.
 
Est-ce que vous nourrissez toujours l’ambition de diriger la FSA ? 
 
Non ! Ça ne m’intéresse pas pour l’instant. Je suis préoccupé par le Centre de développement de l’athlétisme africain dont je suis le directeur. Je prends en charge la formation et la perfection des athlètes de tous les pays francophones et 5 Etats lusophones du continent africain. Je les aide à développer leur athlétisme. Donc je ne gagne rien à la fédération, d’autant plus que je peux aider mon pays sans être président d’une instance nationale. Que je sois président de fédération ou pas, j’aiderai l’athlétisme. C’était un plus que je voulais apporter pour mon pays, mais si mes pairs pensent le contraire, c’est à eux de voir. Ce que je peux dire, c’est que je suis content d’être au niveau continental et mondial. C’est ce qui est le plus important pour moi qu’une fédération. 
 
Le président du CIO vous a nommé récemment membre de la Commission des athlètes. Comment avez-vous accueilli cette décision ? 
 
C’est une fierté pour moi et pour tous les sportifs sénégalais. Ma présence au CIO démontre que je suis reconnu au plan mondial. Je suis très content d’être là où les décisions les plus importantes sont prises. Je suis à mon deuxième mandat. J’y étais d’abord avec l’Association mondiale des olympiens. Et là, j’exerce un mandat pour le compte de l’Acnoa à la Commission des athlètes du CIO.
 
Qu’est-ce que cela représente d’être l’unique Sénégalais médaillé olympique ?    
 
Ça fera bientôt plus de trente-deux ans, mais je vis avec. Cette médaille ne m’enflamme pas, car je la considère comme un premier succès du Sénégal. Il y a toujours un début. Je crois que notre pays aura d’autres médailles olympiques et la mienne n’attirera plus l’attention de mes compatriotes. Mon challenge, maintenant, c’est d’aider les jeunes à pouvoir faire mieux que moi. C’est pourquoi je me bats dans le centre pour qu’on ait beaucoup plus de Sénégalais potentiels médaillés olympiques en athlétisme. Mais d’autres disciplines peuvent aussi décrocher un titre olympique. Nous avons beaucoup de potentiels dans les arts martiaux et la lutte olympique. Ces sports de combat et d’autres peuvent nous valoir des satisfactions dans l’avenir. Nous pouvons y arriver en arrêtant d’attendre la veille des compétitions pour mettre les moyens. Il suffit de travailler dans la durée et de mettre les athlètes dans les meilleures conditions de performance.     
 
PAR OUMAR BAYO BA  
 
 
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