Publié le 8 Jul 2019 - 11:37
ELIMANE H. KANE, CADRE LICENCIE DE OXFAM

‘’Il y a une entreprise de prédation et de déstabilisation de nos valeurs socio-culturelles’’

 

Oxfam est accusée par certains de ses employés sénégalais de vouloir imposer à tous ses collaborateurs sa politique de promotion de l’homosexualité. Après la publication, ce samedi, par EnQuête de l’article intitulé : ‘’Promotion des homosexuels : les directives d’Oxfam à ses agents’’, Elimane H. Kane a pris la plume pour accabler davantage l’organisation. Dans sa lettre ouverte, l’ancien responsable et lead du programme gouvernance d’Oxfam, par ailleurs actuel président Legs-Africa, met à nu ‘’une entreprise de prédation de nos valeurs positives et de déstabilisation socio-culturelle’’. D’ailleurs, il soutient que c’est son opposition à cette volonté de promouvoir l’homosexualité qui lui a d’ailleurs couté son poste au sein de l’organisation.

Selon Elimane H. Kane, c’est le vendredi 28 juin, vers 9.00. que Oxfam international a envoyé un email commun à tous ses agents intitulé : "Lettre d'amour" dans lequel il est question de la condition des LGBTI dans l'organisation et de la nécessité de les promouvoir, de leur donner des postes de responsabilité, de renforcer leur leadership dans les pays du Sud.

A l’en croire, la lettre se termine par une menace aux pays et agents qui refuseraient leur solidarité à cette nouvelle vision d'Oxfam de quitter la confédération. ‘’A la lecture de l'email, je décide d'y répondre en dénonçant son caractère irrespectueux et violent, en démontrant comment cette injonction est contradictoire aux principes défendus par Oxfam, en voulant imposer à tous une vision non partagée. Je décline la lettre et évoque les éventuelles conséquences qu'elle pourrait avoir sur le bureau d'Oxfam au Sénégal et la sécurité des agents’’, soutient-il. Avant de poursuivre : ‘’A ma suite, un collègue a aussi réagi dans le sens de mon email. Après je n'avais plus accès à mes emails pour suivre la suite’’.

Cette posture, selon lui, lui a valu d’être convié à une réunion le vendredi 28 juin avec la Directrice Pays, le Directeur des opérations et le chargé des Ressources humaines. Ce dernier, selon lui, lui a notifié verbalement la décision de la direction de saisir l'inspection du travail pour autoriser son licenciement pour faute lourde, avec mise-à-pied conservatoire de 15 jours sans salaire, correspondant au délai de réponse de l'inspection du travail. Le motif évoqué renvoie à la pétition lancée par Legs-Africa pour demander une action judiciaire dans l'affaire du gaz, sa participation à la conférence de presse de l'initiative citoyenne Aar Li nu bokk et ses sorties dans les médias en tant que président de Legs-Africa (itw RFI, ouestafrica…). ‘’J'ai déchargé la lettre à 16.45 avant de quitter le bureau. Mon compte pour accéder à mon ordinateur et mes emails a été systématiquement désactivé, alors que je suis encore employé d'Oxfam’’, souligne-t-il.

Environnement toxique interne

Dans le cadre de la procédure administrative en cours, Elimane H. Kane soutient qu’ils ont été auditionnés par l'inspection du travail, le jeudi 4 juillet, en présence de son avocat et des délégués du personnel d'Oxfam, et qu’ils sont convoqués de nouveau le 15 juillet pour avoir la réponse de l'inspection à la lettre d'Oxfam qui peut autoriser ou refuser le licenciement.

Seulement, M. Kane qui soutient avoir lui-même demandé, depuis au moins deux mois, son départ de l’organisation, suite à de multiples pressions internes et un environnement toxique interne créé par le comportement de la directrice d'Oxfam, ne veut surtout pas que cette affaire soit personnalisée et réduite à son licenciement. Pour lui, l’essentiel dans cette affaire est de se dresser contre le projet de l'organisation de pousser les barrières pour imposer leur orientation sexuelle à nos sociétés.

‘’Là est le combat qui mérite d'être mené avec d'autres organisations pour amener les autorités à prendre des mesures dissuasives contre Oxfam et toutes les autres organisations qui veulent imposer cet agenda à leurs agents et dans notre pays’’, fulmine-t-il.

 

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