Publié le 22 Feb 2020 - 10:54
ELIMINATION DU PALUDISME

Les chercheurs misent sur les données génomiques

 

La lutte contre le paludisme, au Sénégal, prend beaucoup de temps. Aujourd’hui, son élimination est plus que jamais envisagée par les experts qui ont changé de méthode. Ils misent sur les données génomiques, une nouvelle recherche, pour y arriver.

 

L’université Cheikh Anta Diop, en collaboration avec le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), a lancé, mardi, un projet de recherche dans la lutte contre le paludisme. Celui-ci porte sur l'utilisation des données génomiques pour le contrôle des données épidémiologiques, en vue de l'élimination du paludisme. C'est un projet financé par la fondation Bill et Melinda Gates, pour une période de trois ans. Il permettra, avec l'université de Havard, de développer une stratégie nouvelle, pour que le Sénégal soit une vitrine de l'élimination du paludisme. Selon le chef du Département de parasitologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, Professeur Daouda Ndiaye, c'est un financement qui vient à son heure pour appuyer des actions innovantes, afin d’aller vers l'élimination.

‘’Beaucoup d'interventions sont menées au Sénégal. Parmi elles, il y a l'utilisation des moustiquaires à grande échelle, le traitement avec les CTA, la chimiothérapie du paludisme saisonnier, entre autres. Tout cela entre dans ce nouveau projet. Pour une fois, les partenaires ont mis l'argent pour la recherche opérationnelle’’, fait-il savoir.

Aujourd'hui, renseigne le parasitologue, il y a deux grandes zones, celle du Nord et du Sud. La zone rouge, souligne le Pr. Ndiaye, c’est le Sud où le palu est toujours important, en termes d'incidence et de prévalence. Comme la zone Nord est en pré-élimination dans les plans stratégiques du programme, l’objectif, c'est de faire en sorte que toutes les régions du Sénégal soient des zones vertes. C’est-à-dire des zones où la prévalence est inférieure à 5 pour 1 000.

‘’On ne voudrait pas que les zones du Nord, qui sont pratiquement libérées du palu, soient contaminées. La génomique va nous permettre de dire, demain : le palu qu'on a vu dans telle région provient du Nord ou du Sud. C'est la génomique qui permet de dire si les parasites ont voyagé ou pas. Elle va dire aussi l'origine des sources, l'origine des parasites et formellement renseigner est-ce qu'on a des cas réels ou ces cas proviennent d'ailleurs’’, explique Prof Ndiaye.

Deuxièmement, souligne-t-il, il y a un autre aspect important, à savoir : la résistance. Cette recherche va permettre de voir si les médicaments qu’ils donnent au Sénégal sont efficaces.

Evaluer les interventions

A son avis, la génomique est venue pour évaluer les interventions. C’est pour voir, en réalité, si les actions menées dans le pays sont efficaces, si elles sont bien réparties. Parce que, dit-il, c’est en fonction des zones qu’ils vont cibler des interventions et des mises en œuvre. Ce qui fait que c'est un projet d'envergure nationale. ‘’L'ensemble des régions du Sénégal sont concernées, que ce soit les cliniques, les structures publiques, mais surtout l'aspect communautaire. On fera des études au niveau des élèves pour voir s'ils supportent plus le palu que les adultes. On le fera dans les «daaras» et chez les femmes enceintes. On a parlé, aujourd'hui, de beaucoup de pathogènes incompris, parce que c'est un outil nouveau innovant. Elle a été pour la première fois développée au Sénégal, avant d'être menée en Afrique. C'est pourquoi les Africains qui sont venus aujourd'hui sont là pour apprendre’’.

Selon lui, le choix de l'Ucad a été motivé par l'expertise africaine, en tout cas sénégalaise, et la possibilité du pays d’éliminer la maladie. ‘’Donc, parmi tant d'autres Africains et d'autres pays dans le monde, Bill Gates Fondation a ciblé, privilégié le Sénégal par rapport à la disponibilité du système, pour l'engagement, en tout cas du côté des chercheurs que nous sommes. La mise en place d'un système existant au Sénégal d'élimination avec d'excellents résultats obtenus depuis 20 ans, avec la prévalence qui tourne aujourd'hui autour de 3 ou 2 %. Cela a été un travail, un indicateur majeur pour voir quels sont les pays qui sont vers l'élimination et ils ont compris que le programme a été accompagné par les chercheurs que nous étions pour arriver à ce résultat important’’. 

De l’avis du parasitologue, au-delà des experts et des plateaux techniques, le Sénégal a fini de prouver que l'Ucad regorge des meilleurs spécialistes et des meilleurs experts en Afrique, reconnus partout à travers le monde.

VIVIANE DIATTA

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