Publié le 12 Jun 2014 - 03:43
EN COULISSE

Habré

 

Les prières des pro Habré vont-elles être exaucées ? L'ancien Président tchadien, détenu au Sénégal où il s'était exilé depuis sa chute en 1994, attend d'être jugé par les Chambres africaines extraordinaires (CAE). Mais, après une troisième mission rogatoire au Tchad, ces CAE semblent buter sur un écueil de taille dans la procédure conduisant à la tenue du procès. En effet, invité d’une conférence centrée sur la lutte contre l’impunité dans l’affaire des crimes et tortures sous le régime de Habré, le procureur spécial près les CAE, Mbacké Fall, a fait part de certaines difficultés qui pourraient jouer en faveur de Hissein Habré.

Il se trouve en effet qu'outre Habré, les CAE poursuivent aussi  des hommes comme Mahamat Djibrine dit El Djonto, Saleh Younouss, Zacharia et autres Guihini Koreï, Abakar Torbo. Or, malgré les mandats d'arrêt internationaux pesant sur leur tête, Mahamat Djibrine dit El Djonto et Saleh Younouss sont actuellement détenus à N’Djamena dans le cadre d’une procédure au Tchad. L'espoir des CAE avait été, au départ de Dakar pour cette 3e mission rogatoire, d'obtenir le transfert sur la capitale sénégalaise de ces mis en cause. 

...pourrait hypothéquer le procès de Habré

''Le seul gros problème que nous avons aujourd’hui est la remise de ces deux personnes actuellement détenues à N’Djamena et qui sont visées dans notre réquisitoire introductif. Il ne peut pas y avoir de disjonction de procédure. On ne peut pas juger celui qui est à Dakar et laisser les deux autres qui sont au Tchad. Il y a une indivisibilité, on ne peut pas diviser le dossier en deux dossiers. C’est un dossier qui doit être jugé dans son entièreté'', a affirmé le procureur Mbacké Fall, cité par dakaractu.com.

Et si le gouvernement sénégalais a bien transmis aux autorités de N’Djamena une demande de remise suivi d'un mandat d'arrêt, ça bloque quelque part. ''L’État tchadien s’est engagé à faire leur remise, nous demandons à ce que cela se traduise par des faits. Que les modalités pratiques puissent être posées. Si on reçoit ces deux personnes, le dossier sera bouclé avant la fin de l’année. Nous osons espérer que la coopération judiciaire entre les deux pays entrera dans sa phase la plus concrète, a dit M. Mbacké Fall.''

 

 

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