Publié le 9 Nov 2015 - 07:08
EN COULISSE

Senhuile

 

Dans le bras de fer qui les oppose à Senhuile de Massimo Castellucci et ses patrons italiens de Tampieri Financial group, les populations du Ndiael ont trouvé l’occasion rêvée de porter un coup dur à la société d’agrobusiness implantée sur 20 000 hectares de leurs terres. Aux licenciements abusifs de centaines de ses enfants et au non-respect de ses engagements par le management de Senhuile, l’Association inter-villageoise (AIV) du Ndiael a choisi d’exporter le combat ce lundi à Bonn en Allemagne, devant un parterre des plus grands lobbyistes de l’environnement et de la conservation des espèces migratrices dans le monde.

Lauréate du prix 2015 de l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA) du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’Association inter-villageoise du Ndiael va profiter ce lundi de sa nouvelle popularité, face à cette tribune mondiale, pour parler du tort que cause Senhuile aux populations et à la Réserve spéciale d’avifaune du Ndiael.

Nos sources, très au parfum de cette mauvaise publicité pour Senhuile, informent que lors de la cérémonie de remise des prix à l’occasion de la Réunion des Parties (MOP) à Bonn, il est question de montrer comment l’octroi et l’usage de 20 000 hectares sur les 45 000 de la réserve du Ndiael est aujourd’hui source de désarroi pour les populations locales et leur environnement depuis que les italiens de Tampieri Financial Group ont pris le contrôle total de Senhuile.

...Pour cela, les populations du Ndiael ont obtenu le soutien de grosses organisations internationales qui ont bien armé l’AIV pour articuler et présenter son plaidoyer aux experts des Nations unies pour l’Environnement, et aux dirigeants des organisations mondiales de conservation des espèces migratrices. C’est donc une mauvaise nouvelle pour Senhuile qui reste coincé entre ses nombreux dossiers judiciaires, les enquêtes d’organes de contrôle de l’Etat et son exploitation devenue l’ombre d’elle-même. En difficulté avec ses fournisseurs, Senhuile peine à payer les salaires de ses travailleurs.

Par exemple, la société d’hydrocarbures Elton a arrêté ses livraisons de carburant à Senhuile, provoquant l’arrêt d’une grande partie du parc automobile et des engins d’exploitation. Le riz de mauvaise qualité livré par Senhuile, l'agroalimentaire VITAL lui a tout simplement été restitué.  Au demeurant, la commune de Fanaye refuse toujours de verser 500 millions F CFA à Senhuile pour des frais de bornage supposés de 20 000 hectares. Le maire de Fanaye soutient que si cet argent doit être restitué, ce sera à Senethanol de Benyamin Dummai à qui la commune de Fanaye avait octroyé ses terres et non à Senhuile.

 

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