Publié le 9 Mar 2018 - 14:26
EN CROISADE CONTRE L’EXCISION ET LES MARIAGES PRECOCES

Le ‘’Mouvement Big Sisters’’ annonce un sommet mondial  

 

Dakar abritera en décembre prochain le sommet mondial contre les mutilations génitales féminines et les mariages précoces en Afrique. Une annonce faite ce jeudi, lors du lancement du Mouvement des ‘’Big Sisters’’.

 

Le Mouvement des Grandes Sœurs, ‘’Big Siters’’, apporte la révolution dans la lutte contre l’excision et les mariages précoces. Les membres du groupement, toutes victimes de ces pratiques, comptent réunir des sommités dont Barack Obama, l’actuel secrétaire général de L’Onu, les chefs d’Etats africains, autour d’un sommet mondial contre ces fléaux, à Dakar, en début décembre 2018.

« Le lancement du Mouvement des Big Sisters nous permet d’entamer dès aujourd’hui un fort plaidoyer auprès des chefs d’Etats africains et autres dirigeants du monde pour les amener à donner un coup de massue à des pratiques qui continuent de charrier leurs lots de malheurs », dit Jaha Dukureh du haut du podium. Elle poursuit son discours devant une assistance captivée : « En tant que victimes de mutilations génitales et de mariages précoces, nous continuons encore à en subir les séquelles. Nous avons le devoir de nous battre pour éviter à nos petites sœurs de tels drames. »

Le Mouvement des Grandes Sœurs est un réseau d'organisation de bases dirigé pour la plupart par des survivantes de l'excision réparties dans 5 pays africains : la Gambie, la Sierra Leone, le Nigeria, le Kenya et la Somalie.  

Elles sont liées par un objectif commun : mettre un terme aux mutilations génitales féminines et aux mariages précoces, en utilisant des méthodes et approches locales.  « Le Mouvement des Grandes Sœurs est le plaidoyer collectif manquant qui intègre les questions de base, l'appropriation et les solutions », souligne la Big Sister, Domtila.

Ambassadrice de l’Onu femme contre les mutilations génitales féminines et les mariages précoces, Jaha Dukureh, en compagnie de sa troupe ‘’Big Sisters’’, n’entend rien laisser en rade. Déjà au front depuis plusieurs années, cette Américaine d’origine gambienne, âgée de 29 ans et nominée cette année 2018 au prix Nobel de la Paix, a initié, du 5 au 7 mars dernier à Dakar, un atelier de formation pour le renforcement de la collaboration entre journalistes et activistes. L’objectif étant de fédérer les forces pour plus de pertinence dans la lutte contre l’excision et les mariages précoces.

Au total, 15 journalistes, issus pour la plupart des radios communautaires, et 5 imams, ont pris part à la formation. Les régions à fort taux de prévalence ont été fortement représentées. Il s’agit entre autres de Kédougou, Matam, Ziguinchor, Tambacounda, Kolda, Podor. « Nous avons voulu mettre l’accent là où cela fait le plus mal. Notre objectif, c’est de mettre à la disposition des médias les compétences nécessaires pour impulser davantage de changements d’attitudes et de comportements à l’égard des Mutilations génitales féminines et des mariages précoces. »

La formation des journalistes s’inscrit dans le cadre de la Campagne médiatique mondiale de Guardian, ‘’Guardian Global Media Campaign’’ dont le pilier principal repose sur une série de formations de trois jours spécialement conçues pour les activistes et les journalistes afin de leur apprendre comment utiliser les média en Afrique, au Moyen-Orient et en Indonésie pour mettre fin aux MGF.

Cheikh THIAM

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