Publié le 31 Mar 2020 - 19:33
EN GARDE À VUE DANS LES LOCAUX DE LA SU

Les terribles révélations du faux toubib Amadou Samba

 

Amadou Samba est en garde à vue dans les locaux de la Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar. Il a confessé ses crimes. Les enquêteurs sont aux trousses de ses éventuels complices.

 

L’enquête dans l’affaire du faux toubib Amadou Samba fait de grands pas, même si elle n’en est pas encore à son épilogue. Chaque jour avec son lot de révélations, dans cette affaire qui tient en haleine toute la république. Selon nos informations, le mis en cause Amadou Samba est toujours sous le régime de la garde à vue dans les locaux de la Sûreté urbaine (SU) du commissariat central de Dakar. Ces auditions ont été riches en révélations et aveux.

Selon nos interlocuteurs, il reconnaît entièrement les faits. On apprend, selon ses confidences, qu’il a travaillé dans de nombreuses structures hospitalières publiques comme privées. Partout où il a servi comme médecin, personne n’a jamais pris le soin de vérifier, sur la base de sa déclaration, s’il était vraiment diplômé de la faculté de Médecine ou d’un autre institut privé.

‘’Je reconnais tout ce qu’on me reproche. Mais si je suis parvenu à exercer la médecine dans différents endroits, depuis plus de 8 ans, c’est parce que les médecins avec qui je travaillais étaient négligents, en me laissant diagnostiquer des patients, prescrire des ordonnances, faire des consultations’’, a-t-il dit lors de son audition. D’après nos interlocuteurs, Amadou Samba se faisait passer, des fois, pour un cancérologue, un diabétologue, un spécialiste en médecine du travail, bref, un spécialiste en tout.

Face aux hommes du commissaire Bara Sangharé, il a reconnu avoir confectionné de faux cachets de médecin durant sa ‘’carrière’’. Un fait qui poussait les vraies blouses blanches à le croire comme leur collègue, quand il les croisait dans les salles et/ou blocs opératoires. Il a eu à travailler avec beaucoup de structures de la place qui le prenaient pour un bon toubib, en le voyant dans de grandes rencontres, des blocs opératoires. De vrais médecins qui le voyaient côtoyer des autorités de ce pays. Pire, il prenait part à des opérations de patients dans de grandes structures hospitalières publiques dakaroises, dit-on.

À ce stade de l’enquête, difficile de savoir le nombre de personnes qu’il a trompées dans le cadre de ses activités illicites. On parle d’une centaine. Selon nos interlocuteurs, il a récolté beaucoup d’argent, durant tout ce temps, sans précision du montant exact.

Le comble, selon nos informations, c’est que le suspect n’utilisait même pas des termes médicaux, lors de ses consultations, selon l’enquête. Concernant les tests de Covid-19 qu’il faisait avec des prélèvements sanguins, les enquêteurs ont retrouvé 3 victimes ou clients. Toutes ces choses ont fait que l’Ordre des médecins s’est joint au dossier, en portant plainte contre lui. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale en a fait de même.

La police aux trousses d’autres complices

Compte tenu des avancées de l’enquête, nos sources laissent entendre qu’il sera remis, fort probablement au procureur, demain mercredi, pour exercice illégal de la médecine, mise en danger de la vie d’autrui, escroquerie, etc. Les enquêteurs, selon nos informations, sont en train de s’activer pour mettre la main sur les personnes qui avaient conçu ses fausses cartes, ainsi que les autres personnes qui sont soit des complices et/ou lui ont donné un coup de main, durant ses 8 ans d’exercice illégal. Leur arrestation est une question d’heures, confie-t-on. Les enquêteurs vérifient aussi s’il n’y a pas d’autres victimes, de même que les autres sociétés avec lesquelles il avait signé des conventions.

Il y a quelques jours, Amadou Samba a été démarché par un agent de la Caisse des dépôts et consignations. Il lui a fait des prélèvements dans son domicile pour un test de la Covid-19, en se présentant comme un agent de l’Institut Pasteur de Dakar. Lorsque ses résultats sont revenus négatifs, l’agent a appelé à l’institut pour les féliciter. C’est ainsi que le pot aux roses a été découvert, car les toubibs ne sont pas rappelés avoir agi de la sorte. Ils se sont alors rendu compte qu’ils avaient affaire à un escroc. Ils ont ainsi saisi la Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar.

Arrêté, les limiers ont découvert que le faux toubib officiait avec de fausses cartes : Institut Pasteur et cliniques Raby de Dakar et Diabote de Rufisque.

CHEIKH THIAM

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