Publié le 9 Apr 2015 - 19:57
EN VERITE AVEC EUMEU SENE (CHEF DE FILE DE L’ECURIE TAY SHINGER)

‘’J’ai les preuves de la profanation’’

 

Trois jours après son succès sur Balla Gaye 2, c’est toujours la joie et l’allégresse chez Eumeu Sène. Parents, amis, et proches sont encore présents pour savourer et fêter la victoire de leur idole. C’est dans cette atmosphère bon enfant que le tombeur du fils de Double Less nous a reçus  hier dans son domicile sis à  Petit Mbao. Pour un entretien vérité. Vêtu d’un pantalon blouson de couleur blanche, assorti d’un capuchon bleu, le chef de file de l’écurie Tay Shinger a abordé avec EnQuête toutes les questions qui alimentent les discussions dans le milieu  de la  lutte. La profanation de la tombe de sa maman, Emeu dit en  détenir les preuves, son combat avec Yekini, il n’en veut plus. En revanche, il se dit prêt à affronter Modou Lo ou Bombardier, avant de prendre sa retraite. Mais en attendant, le leader de Tay Shinger qui ne fait pas mystère de ses relations avec Malick Gackou, se rend aujourd’hui en Gambie, pour dit-il remercier son ami et ‘’marabout’’ Yaya Jammeh.

 

Des informations ont fait état de votre état de santé fragile avant le combat de dimanche dernier. Il paraît que votre père a même voulu que vous déclariez forfait. Qu’en est-exactement ?

Quatre mois avant le combat, je suis tombé malade. J’avais une forte fièvre qui avait inquiété toute ma famille. J’ai été voir les médecins et suivi un traitement qui m’a permis de tenir. Le jour du combat, mon père pensait que je ne serais pas en mesure de lutter. Il a essayé de me demander de déclarer forfait. Car il  tenait à préserver ma santé. Mais étant donné que j’avais déjà pris des engagements, je me devais de les honorer. Je lui ai manifesté ma ferme volonté de lutter. C’était une question d’honneur pour moi, même si je trainais des lourdeurs.

Vous êtes parvenu à prendre le dessus sur votre adversaire avec une victoire éclatante. Mais sous le coup d’une forte émotion, vous ne vous êtes pas privé de faire état de la profanation de la tombe de votre mère. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Je puis vous assurer que cela ne résulte pas d’une imagination féconde. Je ne l’ai pas inventé. C’est la pure vérité. Et je le jure.

Avez-vous les preuves de telles accusations ?

Je ne suis pas du genre à inventer des histoires, encore moins à débiter des sornettes. Je suis un musulman et le Prophète (Psl) dit qu’un musulman peut commettre des erreurs mais qu’un vrai musulman ne ment jamais, qu’il n’a pas ce droit. C’est un péché capital pour un musulman. J’ai des éléments probants qui légitiment mes propos. Quand des esprits jugent que je n’aurais pas dû avancer de tels propos, c’est parce que cela ne les affecte pas directement. Tout individu aurait été choqué s’il s’était agi de son parent a fortiori de sa maman. J’étais très attaché à ma mère, je lui voue une haute considération. J’ai eu du mal à faire son deuil de sorte que je passais des nuits sur sa tombe après son décès et ce, pendant deux semaines. Je n’arrivais pas à dormir. J’étais bouleversé, éberlué de découvrir qu’on a osé lui manquer de respect en profanant sa tombe. Je n’en revenais pas.

Mais ne pensez-vous pas que cela aurait été plus dramatique si vous aviez essuyé une défaite lors de ce combat ?

Si j’avais perdu le combat, j’en aurais fait table rase. Car cela pouvait être interprété diversement. J’aurais fait un black out total. Mais j’ai tenu, après ma victoire, à faire cette déclaration dans le souci de ramener les gens à la raison, mais aussi de conscientiser le public sur des pratiques qui vicient le monde de la lutte. Car je pense que la gloire ne vaut pas de telles bassesses. Le sens du fair-play doit être de rigueur dans la lutte à l’image des autres disciplines sportives. On n’a pas le droit de blesser son prochain. Il fallait que je fasse le vide. J’étais choqué en raison de la place de choix qu’occupe ma mère dans ma vie, mais il me fallait évacuer, dire ce qui me fait mal. Le Prophète (Psl) proscrit la colère, mais l’essentiel pour moi, c’était d’exprimer mes sentiments en cette occasion et après, de passer à autre chose.

Votre adversaire Balla Gaye 2 a juré ne pas être l’auteur d’un tel acte. Et selon certaines indiscrétions, l’entourage des lutteurs a tendance souvent à poser des actes à l’insu de leur idole. Quelle appréciation en faites-vous ?

C’est possible mais je ne pense pas que pour les beaux yeux de son champion, un supporter ou un membre du staff ose s’offrir une telle liberté. Je ne peux pas trop m’avancer sur le sujet. Je ne vais plus me prononcer d’ailleurs sur la question. Mon adversaire est encore sous le coup de la jeunesse, il n’a que 30 ans, il tend vers la maturité. Je l’encourage à continuer sa carrière ; il apporte vie et tonus à la lutte avec un style qui lui est particulier.

L’on associe la lutte au mysticisme, pensez-vous que ces pratiques mystiques sont à même de galvaniser le lutteur ? Sont-elles indispensables pour vous ?

Je dirais que les prières sont indissociables de la lutte. On en a toujours besoin pour se prémunir. D’ailleurs, l’islam reconnaît l’existence de ces pratiques mystiques, c’est tout le sens des sourates ‘’An nass’’ et Al falaq’’. Ce sont des réalités qu’on ne doit pas occulter. Mais cela ne doit pas servir de prétexte pour baliser la voie à des pratiques malsaines que réprouve la morale. Les prières des saints et autres hommes de Dieu produisent toujours des effets de même que celles de nos parents. Hormis ce volet, le lutteur doit miser sur ses entraînements et ses forces physiques et mentales.

Avez-vous souvenance d’un combat où vous vous êtes senti atteint mystiquement ?

Je dirais que je ne suis pas du genre à cultiver un tel état d’esprit. Si je perds un combat, je me dis que j’ai failli à mes entraînements. J’ai été gravement malade, mais en aucun moment je ne me suis fait à l’idée que j’étais atteint mystiquement. J’ai préféré solliciter les services d’un médecin. Parfois, si mon état de santé m’inquiète, il peut m’arriver de jeûner ou d’organiser un récital du Coran. Je ne manque jamais de prier et demander une aide divine. Car il faut se faire à l’idée que lorsqu’on a tendance à agresser mystiquement son prochain, on est vulnérable à toutes sortes d’attaques. Tel est le décret divin. Ce que ma maman n’a eu de cesse de me dire.

Vous avez l’habitude de citer votre défunte maman dans vos propos, on sent sa présence soutenue dans votre vie. Vos rapports dépassaient-ils le cadre maternel ?

C’est vrai, elle a occupé une place de choix dans ma vie. Elle était ma mère, ma conseillère, ma confidente mais une guide spirituelle pour moi. Nous passions beaucoup de temps ensemble, elle priait souvent pour moi et me prodiguait des conseils avisés. Ses leçons de sagesse influaient sur mon comportement, ses conseils marquent au fer rouge mon esprit. On parlait beaucoup de religion et on abordait toutes les questions de la vie.

Vous avez toujours rêvé d’un combat avec Yékini. C’est toujours à l’ordre du jour ?

Non ! Je ne pense pas l’affronter…

Pourquoi ?

Je suis en train de réfléchir, je dois d’abord me reposer mais je pense que ce combat n’aura pas  lieu.

Vous avez partagé la même chambre avec Yekini durant les compétitions de lutte sur le plan africain. Est-ce la raison pour laquelle vous ne voulez pas l’affronter pour un combat ?

C’est vrai que nous entretenons des relations amicales basées sur l’estime. C’est quelqu’un que j’apprécie pour sa simplicité. Yékini est très attaché à sa religion ; il dirigeait nos prières. Nous partageons des valeurs communes. Nous avons eu à partager la même chambre à maintes reprises.

Pourtant vous aviez accepté d’en découdre avec l’enfant de Bassoul ?

Je ne veux pas trop m’épancher sur cela aussi. Pour l’heure, ce n’est pas au programme.

Qu’en est-il pour Modou Lo et Bombardier ?

C’est un scénario envisageable. Je peux lutter avec chacun de ces deux lutteurs. Modou Lo me doit d’ailleurs une  revanche.

Qui d’autres êtes-vous disposé à affronter ?

N’importe quel lutteur ! Je suis prêt à faire face à tout lutteur.

Même Balla Gaye 2 ?

(Rires). Pas lui ! Non ! Je n’y pense pas. On ne pourra lutter de nouveau que dans 6 ans. Mais étant donné que je n’envisage pas de faire encore un tel nombre d’années dans l’arène, je pense que c’est impossible. J’aspire à effectuer le pèlerinage à La Mecque, histoire de raffermir ma foi et de vivre intensément la Sunna.

Votre adversaire a préféré se rendre aux Etats-Unis pour s’entraîner, vous avez pris l’option de rester au pays, qu’est-ce qui justifie cette décision ?

Je pense que c’est la rigueur qui doit primer sur toute autre considération. Je n’ai pas jugé utile de quitter ce pays pour préparer ce combat, car la lutte est notre sport national. Elle fait partie de notre patrimoine culturel. Je ne vois pas ce que l’extérieur peut m’apporter de plus dans ma préparation

Votre carrière a démarré sous l’aile protectrice de Tyson, mais suite à une brouille qui a conduit à votre séparation, vous avez mis en place l’écurie Tay Shinger.  Est-ce qu’il y a d’autres ténors derrière cette écurie ?

Oui. Je peux vous citer l’exemple de Tyson, Nguer… je ne peux citer tout le monde mais des lutteurs de calibre sont dans mon écurie. Je suis optimiste quant à  l’avenir de l’écurie.

Que répondez-vous à ceux qui estiment que vous auriez pu dépasser ce stade n’eussent été les écueils et déceptions qui ont jalonné votre parcours ? Qu’en est-il réellement ?

C’est dur, j’ai connu de dures épreuves de la vie, mais j’ai toujours eu à affronter des lutteurs de renom. Très tôt, j’ai engagé des combats difficiles. J’ai aussi connu de grandes déceptions et des séparations douloureuses avec des proches, au vu et au su de tous. J’essaie de ranger ces épisodes de ma vie aux oubliettes, car parfois c’est important d’oublier pour ne pas emmagasiner des rancunes.

Aujourd’hui quelle est la nature de vos relations avec Tyson ?

Je lui souhaite tout ce qu’il y a de meilleur.

On peut dire donc que la page Mouhamed Ndao est définitivement tournée ?

Oui !

Suite à votre combat avec Modou Lo, vous faisiez l’objet de critiques déplaisantes. Qu’en est-il maintenant ?

J’ai beaucoup évolué, je prends les choses avec du sérieux car je pense qu’une introspection est importante pour tout individu. Je n’aime pas me focaliser sur des détails et je n’aime pas voir les gens de mauvaise humeur.  Mais j’ai décidé de conjuguer cette tranche de ma vie au  passé.

Est-ce à dire qu’Eumeu Sène a changé de comportement et tient compte maintenant de ses fréquentations ?

Dans la vie, la prudence est de taille. Je l’ai compris. C’est pourquoi je ne veux plus revenir sur certaines choses.

Quoi par exemple ?

Comme je l’ai dit plus haut, j’ai connu beaucoup de déceptions et de difficultés dans ma carrière, mais aujourd’hui j’ai tournée la page. Car je ne désire pas remuer le couteau  dans certaines plaies qui ont commencé à se cicatriser.

Que pensez-vous du recours au dopage par certains lutteurs qui cherchent ainsi à booster leurs performances ?

Je ne peux cautionner de telles pratiques car je tiens au caractère sacré de la vie, je tiens à mon hygiène de vie, j’aimerais vivre longtemps. Je suis convaincu qu’un régime alimentaire doublé d’une bonne pratique sportive peut induire des résultats positifs. Le sportif ne peut avoir le même train de vie que le non-sportif. Une vie structurée autour de la récupération, d’une alimentation saine et d’un entraînement solide est, pour moi, le meilleur moyen pour doper ses performances. Je suis un régime normal, je suis un professionnel. Quand on me remet une avance, je l’investis dans ma préparation, ce n’est pas une somme destinée aux marabouts.  

Le Cng doit-il procéder à des contrôles anti-dopage avant le jour des combats ?

La lutte n’est pas un sport individuel, elle n’a pas encore une portée mondiale. On a intérêt à revoir nos comportements.

Mais en tant que chef d’écurie, comment comptez-vous procéder pour sensibiliser vos pairs ?

Je pense que ces produits ne sont pas commercialisés au Sénégal. Ils sont interdits d’accès au Sénégal.

Ah bon ! Les consommateurs contreviennent alors à l’ordre ?

Tout individu qui s’aventure à les vendre est passible de la même sanction qu’un trafiquant de drogue. Ces médicaments sont strictement contrôlés.

A votre avis, où est-ce que les Sénégalais se procurent ces médicaments dopants ?

Les produits dopants n’entrent pas au Sénégal, on vend des comprimés tels que ‘’gnay bi’’, ‘’24h’’. On a beau mettre l’accent sur le contrôle, ce sera sans succès car les gens l’utilisent. Mais il est facile de reconnaître le lutteur qui consomme de tels produits, ne serait-ce que par sa physionomie qui se déforme. Il n’a plus la carrure d’un véritable sportif car il est dépourvu de musculation. Il s’essouffle facilement. Les cinq comprimés ne coûtent pas beaucoup. Je demande au Cng de sévir et de décourager une telle vente. Cela n’en vaut pas la peine car après 5 ans de consommation, la personne devient méconnaissable.

Pour en revenir à votre combat de dimanche dernier, certains amateurs prédisent une sanction du Cng suite au coup de poing que avez infligé à Balla Gaye 2 après le coup de sifflet de l’arbitre. Quel commentaire cela vous inspire ?

Je ne partage pas cet avis. Car je n’ai pas entendu un coup de sifflet. Je suis trop fair-play pour agir de la sorte. S’il y a quelqu’un qui doit se plaindre, c’est bien moi. Et pour cause, dans la première action, j’ai devancé Balla Gaye, il a fait trois appuis ; on n’était pas sorti du cercle, donc l’arbitre n’avait pas à arrêter l’action….Tant que les deux lutteurs sont dans le périmètre, l’arbitre ne doit pas siffler. Un seul pied est sorti, j’étais dans une meilleure posture que Balla Gaye qui ne pouvait s’échapper, il a fait un quatre appuis.

Donc Balla Gaye 2 est tombé une première fois…

Oui ! Il a fait quatre appuis, les images télévisuelles peuvent le confirmer. Là, j’ai tenu à me lever et à fixer l’arbitre mais il n’a pas réagi. Mais j’ai pris le soin de continuer le combat, j’ai donné des coups, attaqué mon adversaire sous le contrôle de l’arbitre qui n’a rien dit. Je me serais retenu si j’avais entendu un coup de sifflet. Qu’on visionne les images prises par les différentes télévisions, l’opinion publique sera édifiée. C’est lors du dernier coup qu’il s’est dirigé vers moi. J’ai battu mon adversaire à deux reprises, j’ai continué jusqu’au coup de sifflet de l’arbitre. Mais je ne pense pas avoir failli à l’ordre.

On parle de vos relations avec le président gambien. Vous devez d’ailleurs vous rendre en Gambie. Qu’est-ce qui vous lie à Yaya Jammeh ?

Yaya est un père pour moi, c’est un ami, un tout. On s’était vu suite à ma défaite face à Modou Lo.

Où ? En Gambie ?

Effectivement ! J’ai même sollicité ses prières à l’époque, il a prié pour moi et a prédit ma victoire pour mon prochain combat. Il l’a dit avec assurance. Il ne s’est pas arrêté là, il m’a offert une somme d’argent subséquente. Il m’a donné des conseils et m’a fait comprendre que ma bonne humeur, mon commerce facile sont à l’origine du capital de sympathie que j’engrange. Il m’a encouragé à rester fidèle à cette conduite, à rester humble, correct et sympathique. J’ai tenu à transmettre ce message à mes frères lutteurs, de sorte qu’ils aient des comportements irréprochables, qu’ils s’évertuent à être des modèles de rectitude pour nos supporters constitués en majorité de jeunes.

On dit du président gambien qu’il est votre fidèle supporter ?

Comme je vous l’ai dit, c’est un père pour moi, une référence ; sa mère est diola, je suis sérère, on entretient un cousinage à plaisanterie. On se marre ensemble.

Vous envisagez de vous rendre en Gambie, avez-vous fixé une date et qu’est-ce qui est au programme ?

Dans les normes je dois y être ce jeudi (ndlr aujourd’hui). Je dois rencontrer Yaya Jammeh.

Des observateurs estiment que le chef de l’Etat gambien Yaya Jammeh bafoue les droits de l’Homme dans son pays, qu’il n’est pas un adepte de la démocratie. Avez-vous évoqué ce point lors de vos échanges ?

J’ai eu l’opportunité de sortir avec lui pour assister à une grande cérémonie. J’ai été surpris par l’accueil qui lui a été réservé, la sympathie qui lui est vouée. Je ne cherche pas à lui tresser des lauriers mais je ne peux faire des témoignages que sur la base de mes constats. Yaya Jammeh est adulé dans son pays. Il est très respecté et apprécié par les populations. Même durant un combat de lutte, il use d’un ton très taquin avec les lutteurs, il n’hésite pas à aller à leur rencontre pour les taquiner. C’est cette facette que j’ai découverte en lui.

Quid de vos rapports avec Malick Gackou à l’origine de toutes sortes de commentaires ?

Malick Gackou est un Pikinois pure souche, un homme de la banlieue comme moi. Il a soutenu Balla Gaye 2, mais je remarque aussi qu’il soutient tous les lutteurs.

Donc il a eu à vous apporter du soutien ?

Il a été d’une prodigalité sans faille durant tous mes combats. Le combat avec Balla Gaye 2 ne déroge pas à la règle. Il m’offre des tee shirts, des billets et m’assiste financièrement.

Qu’en est-il de votre dernier combat avec  Balla Gaye 2 ?

Il a fait pareil. Je lui dois gratitude. Car c’est son argent, il n’était pas obligé de le faire, ce sont des gestes citoyens à saluer, il assiste la jeunesse. C’est un intellectuel, un ancien ministre qui soutient toute la banlieue.

En dehors de la lutte, Eumeu Sène mène-t-il des activités parallèles ?

Je ne vais pas me dévoiler, je suis sur des projets qui me tiennent à cœur, car une carrière dans la lutte est éphémère.

Le gouvernement sénégalais a émis l’idée d’un projet agricole pour les lutteurs. Etes-vous partant pour une telle initiative ?

Je suis au courant, je suis le dossier mais entre les discours et la pratique, il y a souvent un grand fossé, mais on attend, on espère qu’il y aura du concret. Pour l’heure, on est encore dans l’expectative.

Eumeu Sène est-il marié ?

 Oui je suis marié. J’ai une femme et deux enfants.

Le titre de Roi des arènes, Qu’est-ce que cela vous dit ?

Je suis satisfait de mon cursus dans l’arène. J’étais champion d’Afrique, c’est un titre continental qui est plus important à mes yeux.

Donc vous n’êtes pas obsédé par le titre de roi des arènes ?

Non non, juste que je l’ai promis aux Pikinois. Vu que je suis un homme de parole, je me donnerai les moyens d’honorer cette promesse par la Grâce de Dieu. Les Pikinois  tiennent à ce titre de roi des arènes, ce serait un plaisir pour moi de le leur offrir. Mais je pense arrêter la lutte très tôt, c'est-à-dire avant 35 ans ; je passerai le relais à mes jeunes frères.

Quels types de relations entretenez-vous avec les promoteurs de lutte ?

Des relations professionnelles très saines. Nous avons de très bons rapports. Je remercie beaucoup Gaston Mbengue. J’étais sous contrat avec lui, mais il m’a libéré pour que je puisse lutter d’abord avec Modou Lo, ensuite avec Balla Gaye 2. 

Ibrahima Khalil Wade

 

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