Publié le 24 Oct 2020 - 04:20
ERADICATION DU PALUDISME EN AFRIQUE EN 2030

Les solutions du Pr. Jean-Louis Ndiaye

 

Pour parvenir à l’élimination du paludisme d'ici 2030 en Afrique, et particulièrement au Sénégal, le chef de la Division recherche à l’Unité de recherche et de formation (UFR) Santé de l’université de Thiès (UT) propose un package d’interventions axées sur le porte-à-porte, afin de ‘’trouver les enfants, les traiter et les guérir’’. Le professeur Jean-Louis Abdoulaye Ndiaye demande aussi de miser sur la chimio-prévention du palu saisonnier pour permettre aux enfants du continent de ‘’grandir en bonne santé’’.  

 

Véritable problème de santé publique en Afrique, le paludisme tue un enfant toutes les deux minutes. Au Sénégal, en dépit des progrès réalisés dans la lutte contre cette maladie, elle continue de provoquer des morts. Parmi lesquelles des enfants qui, selon les spécialistes, sont les plus exposés.

 Selon le rapport 2015 du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), le ‘’pays de la Téranga’’ avait enregistré, en 2014, 265 624 cas de palu et 500 décès dont 175 sont des enfants. Depuis, lit-on dans le document, une tendance baissière de la prévalence parasitaire a été notée dans plusieurs localités du pays.

 Cependant, le paludisme est toujours là, avec une percée dans les régions de Diourbel, Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, mais aussi Kaolack.

Pour combattre cette pathologie de façon efficace et réduire les risques de décès, l’Union européenne a décidé de voler au secours de 13 pays du continent, en finançant le projet OPT-SMC, afin ‘’d’optimiser la mise en œuvre et l’efficacité de la chimio-prévention du paludisme saisonnier’’.

D’un montant global d’un milliard 500 millions de F CFA, ledit projet porté par l’université de Thiès et qui dure quatre ans (2020-2024) entend mettre fin au paludisme dans des pays d’Afrique et envisage de couvrir 70 millions d’enfants. C’est le cas dans les zones où la transmission a un caractère fortement saisonnier. L'objectif d’un tel programme est de ‘’prévenir l'infection palustre en conservant des taux sanguins thérapeutiques pendant la période où le risque de transmission est le plus élevé’’. Pour accélérer le processus de l’élimination de cette pathologie à l’horizon 2030 en Afrique, notamment au Sénégal, le coordonnateur dudit projet préconise un travail de terrain. Les fonds sont disponibles, ajoute-t-il.

 Mais pour vaincre cette maladie, il rappelle l’impératif d’adopter la stratégie du porte-à-porte, en mettant en avant la chimio-prévention pendant les quatre mois que dure le paludisme saisonnier. ‘’Les enfants continuent de mourir du paludisme au Sénégal et en Afrique. Il faut tout faire pour inverser la tendance. Pour y arriver, nous devons promouvoir la recherche-action.

De la nécessité ‘’d’innover et de trouver’’

‘’Pour réduire les cas de décès et penser à l’éradication du palu, nous devons faire du porte-à-porte pour recenser correctement les enfants, identifier les besoins et bien les traiter. Il faut aussi se baser sur la chimio-prévention, parce que c’est une méthode efficace pour réduire les décès dus à cette pathologie’’, a recommandé, avant-hier, le professeur Jean-Louis Abdoulaye Ndiaye, au cours du point de presse-présentation du projet d’optimisation de la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS).

Poursuivant, le chef de la Division recherche à l’UFR Santé plaide pour une accélération des méthodes de recherche pour réduire les cas graves de palu chez l’enfant. C’est de cette manière, dira-t-il, qu’on pourra bouter le paludisme hors des frontières des 13 pays couverts par le projet.

 Un autre élément qui semble indispensable dans le processus d’élimination du paludisme, c’est l’engagement des districts sanitaires. Même si le paludisme n’est pas persistant au Sénégal comme c’est le cas en Afrique du Sud, par exemple, il les appelle à aller vers les communautés pour effectuer les tests. De plus, insiste-t-il sur la chimio-prévention. ‘’La première étude a été menée en 2002 en Niakhar, dans la région de Fatick. Nous l’avons aussi fait à Tivaouane. C’était un grand succès. Avant, on utilisait la chloroquine pour traiter le palu.

Mais avec la chimio-prévention, nous avons pu constater que les risques de contracter le paludisme ont été réduits à 80 %. Maintenant, chaque année, des milliers d’enfants sénégalais reçoivent ce genre de traitement qui a permis de réduire de façon considérable les cas de paludisme. Cette méthode va permettre à des millions d’enfants d’Afrique de grandir en bonne santé, parce qu’ils sont l’avenir de ce continent’’, s’est glorifié le Pr. Ndiaye.

Pour sa part, la rectrice de l’université de Thiès, la professeure Ramatoulaye Diagne Mbengue, soutient que pour vaincre le paludisme en 2030, il faut d’ores et déjà ‘’innover, trouver et impulser une dynamique collective’’, afin de barrer la route à cette maladie qui continue de ‘’tuer des enfants en Afrique’’.          

GAUSTIN DIATTA (THIES)

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