Publié le 10 Aug 2018 - 13:27
ESCROQUERIE ET ABUS DE CONFIANCE

Pamecas poursuit deux femmes pour détournement de 66 millions 

 

Le Pamecas (Partenariat pour la mobilisation de l'épargne et le crédit au Sénégal) a attrait en justice les dames Fatou Dieng et Awa Wade. Les deux présidentes de groupements féminins sont accusées d’avoir détourné la somme de 66 millions de francs CFA.

 

Escroquerie et abus de confiance. Ce sont les faits reprochés à Fatou Dieng et Awa Wade, jugées hier par le tribunal correctionnel de Dakar. Seule la première a comparu et risque une peine d’un an dont six mois ferme. La seconde qui a fait défaut encourt six mois assortis du sursis. Présidentes de groupements féminins à Guinaw Rails, les deux dames sont traînées en justice par le Pamecas, (Partenariat pour la mobilisation de l'épargne et le crédit au Sénégal). Selon le plaignant Abass Diagne, responsable Pamecas Pikine, les prévenues avaient obtenu en 2015 un premier décaissement évalué à 64,665 millions F CFA. 

Ce pactole était réparti entre 40 groupements féminins en raison de 200 000 F par membre. Après avoir remboursé 35 800 900 F CFA, elles peinaient à solder le reliquat. Malgré tout, Pamecas leur a accordé un second financement de 56 900 780 F Cfa qui n’a pas été remboursé intégralement. Là aussi, elles n’ont versé que 29 655 100 F Cfa à l’institution financière. Celle-ci a découvert le pot aux roses, lors d’une assemblée générale convoquée chez Fatou Dieng. Alors qu’il croyait que les manquants étaient imputables aux bénéficiaires, M. Diagne est tombé des nues en apprenant la vérité. Lors de la réunion, il a découvert qu’une somme de 100 000 était prélevée sur les 200 000 F Cfa octroyés à chaque membre.

Des accusations battues en brèche par Fatou Dieng qui a allégué avoir tout résorbé. ‘’A chaque fois qu'il y avait manquant, je comblais avec mon propre argent. J’ai remboursé l’intégralité de l’argent aux agents de crédit qui faisait les recouvrements’’, s’est défendu la prévenue. ‘’Elle n'a pas tout reversé. Il y a des retards qui ne s'expliquent pas. Certaines prétendues bénéficiaires ont affirmé n'avoir rien reçu’’, a répliqué Me Bamar Faye qui a versé un rapport d’expertise attestant un gap de 66,859 millions. C’est pourquoi il a sollicité le paiement de dommages et intérêts de 70 millions.

Le substitut Pape Ismaïla Diallo a, dès l’entame de son réquisitoire, écarté l’escroquerie au motif que, si tant est que les prévenues ont monté des dossiers fictifs, la constitution de ceux-ci était individuelle. En revanche, il estime que l’association de malfaiteurs et l’abus de confiance est établi. Ce que réfutent Mes Aliou Cissé et Baba Diop confortés par les dénégations de leur cliente. A leurs yeux, le rapport ne saurait être une preuve, puisqu’il n’est pas contradictoire. Compte tenu de ces arguments, ils ont plaidé la relaxe. L’affaire sera vidée le 13 septembre prochain.

FATOU SY

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