Publié le 27 Sep 2020 - 04:32
ETAT FINANCIER UMOA FIN JUIN 2020

Les ressources des établissements de crédit estimées à 35 353,5 milliards 

 

Les ressources des établissements de crédit ont connu une hausse de 1 463,3 milliards pour se situer à 35 353,5 milliards à fin juin 2020. C’est ce qui ressort du rapport sur la politique monétaire dans l'Union monétaire ouest-africaine (Umoa), de septembre 2020, de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) rendu public hier.

 

L'activité des établissements de crédit de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) a été marquée, entre mars et juin 2020, par un creusement de leur déficit structurel de trésorerie de 556,5 milliards ou 18,5 %. Cette détérioration s'explique, selon le rapport sur la politique monétaire dans l'Union monétaire ouest-africaine (Umoa), de septembre 2020, publié hier par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), par une progression des emplois plus élevée que celle des ressources. ‘’Les emplois du système bancaire se sont accrus de 2 019,8 milliards ou 5,5 %, pour s'établir à 38 911,2 milliards à fin juin 2020. Cette consolidation résulte de l’augmentation des autres emplois de 1 836,5 milliards ou 13,1 %, notamment les titres de placement de 1 411,2 milliards ou 15,7 %, ainsi que des crédits à la clientèle de 134,5 milliards ou 0,6 %. Pour leur part, les ressources ont connu une hausse de 1 463,3 milliards ou 4,3 %, pour se situer à 35 353,5 milliards à fin juin 2020’’, renseigne le document.

La même source indique que cette progression a été impulsée par la hausse des dépôts et emprunts de 1 433,3 milliards ou 5,2 % et des diverses ressources de 62,9 milliards ou 2,8 %, atténuée toutefois par le repli des fonds propres nets de 33,0 milliards ou 0,9 %.

Concernant l'encours des crédits déclarés à la Centrale des risques bancaires de l'Umoa, il est estimé à 14 446,4 milliards à fin juin 2020, contre 14 249,5 milliards à fin mars 2020 et 13 635,5 milliards un an plus tôt. Pour l'encours total des crédits octroyés aux 50 plus grosses entreprises utilisatrices de crédits bancaires (GEUCB) de chaque Etat membre de l'union, il s'établirait à 7 081,0 milliards pendant la période sous revue. Ceci contre 6 999,2 milliards à fin mars 2020 et 6 461,7 milliards à fin juin 2019, soit des progressions de 1,2 % en variation trimestrielle et 9,6 % par rapport à la même période de l'année précédente. Rapporté aux crédits déclarés à la Centrale des risques bancaires de l'union, la Banque centrale note qu’il représenterait 49,0 % à fin juin 2020, contre 49,1 % à fin mars dernier.

Par rapport à la même période de l’année précédente, la situation de trésorerie des établissements de crédit de l'union s'est dégradée de 646,7 milliards ou 22,2 %. Les emplois se sont accrus de 4 911,0 milliards ou 14,4 %, en lien avec un accroissement des crédits de 1 429,8 milliards ou 6,6 % et des autres emplois de 3 432,5 milliards, notamment des titres de placement de 2 473,2 milliards ou 31,2 %. Pour leur part, les ressources ont également enregistré une hausse de 4 264,4 milliards ou 13,7 %, sous l'impulsion de la consolidation des dépôts et emprunts de 3 685,2 milliards ou 14,4 %, ainsi que des fonds propres nets qui ont progressé respectivement de 391,4 milliards ou 11,5 %.

9 390 milliards d’interventions

Le rapport de la BCEAO révèle également que le volume global de ses interventions a connu une ‘’augmentation notable’’ sur le deuxième trimestre 2020, pour se situer à 9 390 milliards à fin juin 2020, soit une progression de 2 147,8 milliards. ‘’Cette évolution est imputable à l’accroissement combiné de 971,4 milliards des refinancements accordés par l'Institut d'émission aux banques de l'union et de 1 176,4 milliards des créances de la Banque centrale sur les Trésors nationaux. Au terme du mois de juin 2020, l'encours des prêts accordés par l'institut d'émission aux banques s’est élevé à 6 133,9 milliards contre 5 162,4 milliards trois mois plus tôt’’, lit-on dans le document.

Cette évolution traduit l’impact de la mise en œuvre des mesures adoptées par la Banque centrale en vue d’assurer un approvisionnement approprié en liquidités afin de favoriser la poursuite du financement de l’économie. ‘’L'augmentation de 1 176,4 milliards des créances de la Banque centrale sur les Trésors nationaux, qui s’élèvent à 3 256,1 milliards à fin juin, s'expliquerait essentiellement par la hausse de 1 177,5 milliards des concours du FMI, dont l'impact a été atténué par les remboursements effectués au titre des concours adossés aux allocations de DTS pour 1,5 milliard. L'encours des refinancements accordés par la BCEAO aux banques et adossés aux titres publics, s'est établi à 5 737,5 milliards à fin juin 2020, représentant 54,2 % des recettes fiscales de l'avant-dernier exercice budgétaire (2018), après 4 606,7 milliards à fin mars 2020’’, poursuit le rapport.

Concernant le marché régional de la dette publique au 1er semestre de cette année, le document de la BCEAO relève que le montant global des émissions brutes sur le marché régional de la dette publique s'est élevé à 4 336,1 milliards, en hausse de 2 011,5 milliards ou 86,5 % par rapport au premier semestre de l'année 2019. Pour les émissions nettes, elles se sont établies à 2 746,1 milliards à fin juin 2020, contre 783,8 milliards un an plus tôt. Ceci en raison de la forte présence des Etats sur le marché financier régional afin de lever des ressources pour la couverture de leurs besoins de financement liés à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Sur le compartiment des bons du Trésor, cinquante-trois émissions ont été réalisées pour un montant cumulé de 2 310,5 milliards, contre quarante-quatre émissions pour 1 083,2 milliards un an auparavant. Les maturités de 3 mois et 6 mois ont été les plus sollicitées avec 36 émissions d'une valeur globale de 1 916,4 milliards, dont 1 172,6 milliards de bons du Trésor dénommés “Bons Covid-19”, émis durant les mois d’avril et mai 2020.

La Banque centrale souligne que les Trésors publics ont mobilisé, au cours des six premiers mois de cette année, une somme de 2 025,6 milliards sur le compartiment des obligations contre 1 241,4 milliards au premier semestre 2019. Les titres obligataires émis ont porté principalement sur les maturités de 3 et 5 ans, avec respectivement 42,4 et 30,5 % des ressources collectées. Soixante-seize émissions ont été faites par adjudication pour 1 659,4 milliards et quatre par syndication pour un montant de 366,2 milliards.

L’encours titres publics sur le marché financier régional ressorti à 13 629,6 milliards

Il convient de noter qu’à fin juin 2020, en ligne avec l'évolution des émissions nettes, l'encours global des titres publics sur le marché financier régional est ressorti à 13 629,6 milliards. Au fait, la part des obligations dans cet encours s'établit à 81,5 %. ‘’La situation par pays se présente comme ci-après : en perspective pour l'année 2020, sur la base des programmes d'émissions recueillis auprès des Etats membres de l'union, le montant total des ressources à mobiliser sur le marché financier régional s’élèverait à 6 342,1 milliards, en hausse de 54,2 % par rapport aux réalisations de 2019. Les tombées d'échéances se situeraient à 4 556,1 milliards et les émissions nettes ressortiraient positives à 1 786,0 milliards, soit une progression de 96,1 %. Il en résulterait un encours des titres publics de 12 669,5 milliards à fin décembre 2020, représentant 14,0 % du PIB de l’union’’, rapporte la BCEAO.

Par rapport à la mobilisation de ressources extérieures par les Etats, les pays ont mobilisé auprès du Fonds monétaire international (FMI), durant le 1er semestre, 1 215,0 milliards, dont 1 181,3 milliards décaissés exclusivement pour la lutte contre la Covid-19. Le FMI a également décidé, à travers son Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes, d’assurer le service de la dette des pays de l'union envers le fonds sur une période de six mois et pour un montant de 27,5 milliards. La Côte d’Ivoire et le Sénégal n’ont pas bénéficié de cet allègement.

 Hormis l’allègement du service de la dette par le FMI, les pays de l’union ont également bénéficié d’une suspension des remboursements prévus pour le reste de l’année 2020 envers le Club de Paris.

Par ailleurs, la Banque mondiale a octroyé des ressources sous forme de dons ou de prêts concessionnels, afin de soutenir les efforts des pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) dans la lutte contre la pandémie à Covid-19 et les aider à répondre aux urgences de santé publique. Le montant global à l'échelle de l'union s'élève à 361,8 milliards. Les pays de l’union ont pu également mobiliser 254,8 milliards de francs CFA auprès de la Banque africaine de développement (Bad) sous forme d’appuis budgétaires.

MARIAMA DIEME

Section: