Publié le 7 Aug 2014 - 17:21
EVASION DE LA PREVENUE EVELYNE RIOUX

Pape Leyti Ndiaye et les procureurs s’accusent

 

Hier au palais de justice, les mots ont volé bas entre les protagonistes. Venant à parler de l’évasion d’Evelyne Delattre-Rioux, Me Pape Leyti Ndiaye a déclaré que le substitut du procureur a tenu ‘’des propos fantaisistes’’, en déclarant qu’il a une responsabilité dans la fuite de la dame. Me Ndiaye a affirmé le contraire. Son rôle dans l’affaire a été d’écrire une demande au procureur pour lui demander de permettre à sa cliente de voyager. Mais, a-t-il ajouté, ce dernier avait refusé. Cette requête date du 19 décembre 2012. Deux jours plus tard, le frère de la dame est décédé. Interdite de sortie du territoire, la dame a exploré d’autres voies.

Selon l’avocat, c’est un diplomate qui lui a conseillé d’écrire au procureur pour lui révéler que son frère est décédé, en lui faisant bien comprendre qu’il serait surpris que le procureur spécial refuse la demande. Ces informations, Me Ndiaye a dit les avoir obtenues de Mme Rioux qui lui a envoyé un mail, le 06 février 2013. Donc, bien après sa requête et l’avis défavorable qui lui a été réservé. L’avocat de soutenir que si la dame est sortie du territoire, c’est parce qu’elle s’est adressée elle-même à Alioune Ndao par une correspondance daté du 15 février 2013. Dans la même veine, l’avocat a indiqué que le procureur a dit, lors de l’instruction, que lorsque la dame a fui et qu’il l’a interpellé sur cette question, il lui a répondu que c’était juste une parole d’avocat. S’offusquant de ces allégations, il a soutenu vouloir porter plainte pour diffamation contre le journal EnQuête qui a publié l’information.

Ces derniers propos ont outré le procureur spécial Alioune Ndao qui a dit devant la Cour que c’est bien l’avocat qui a dit qu’il s’agissait de propos d’avocat. Et pour montrer sa bonne foi, Alioune Ndao a indiqué que la déclaration a été faite devant Cheikh Bèye, le président de la commission d’instruction, de Sidiki Kaba, alors avocat dans cette affaire, de Simel Basse et des membres de la CREI. Le procureur a pris à témoin tout ce beau monde, tout en précisant que son refus de libérer les prévenus était dû au fait que ces deux personnes sont de nationalité étrangère.

Débat de caniveau

Dans la suite du procès de Karim Wade, les avocats des deux parties ainsi que le procureur Alioune Ndao gagneraient à dépassionner le débat et à se vouer plus de respect. Il y a eu des révélations et insinuations qui n’ont rien à voir avec le procès. Des attaques personnelles que rien ne justifie pratiquement. Et ce n’est pas pour rien que le bâtonnier de l’ordre des avocats est intervenu pour demander plus de calme et de courtoisie.

Alors qu’on pensait les incidents clos, Me Yérim Thiam a accusé les libéraux d’avoir voulu assassiner Talla Sylla et d’avoir libéré les assassins de Me Babacar Sèye. Suffisant pour que Me El hadji Amadou Sall l’insulte. «Doudou Thiam et Abdoulaye Wade sont de la même génération. Si Abdoulaye Wade n’a pas été le moins courageux, Doudou Thiam non plus n’a pas été le plus courageux». Des propos, parmi tant d’autres, très regrettables qui méritent d’être dégagés du prétoire.

BABABACAR WILLANE

 

Section: