Publié le 29 Jul 2020 - 23:49
EXPLOITATION PETROLE SENEGAL

Woodside s’oppose à un partenariat avec Lukoil

 

La compagnie pétrolière Woodside est contre la cession des parts de Cairn Energy à Lukoil. Elle ambitionne d’augmenter sa participation dans le projet Sangomar.

 

Encore un autre revirement dans l’exploration des blocs pétroliers RSSD (Rufisque, Sangomar offshore, Sangomar profond). Il se trouve que l’Australienne Woodside petroleum envisage d’empêcher Lukoil de devenir partenaire du projet pétrolier Sangomar.  Dans ce dessein, l’entreprise peut faire valoir son droit d’égaler l’offre de Lukoil (400 millions de dollars US), pour l’achat des parts de Cairn Energy. La cession des parts a été actée lundi et ce schéma devrait permettre d’augmenter la participation de Woodside (40 % actuellement) dans le premier champ pétrolier du Sénégal, comme elle le souhaite depuis peu. Surtout que Far Limited cherche également à vendre tout ou partie de sa participation de 15 % dans ledit projet.

En effet, la compagnie n’a pas pu financer sa part du projet, mais reste silencieuse quant au moment de la transaction. Reste à savoir si elle compte également se tourner vers les Russes.

De son côté, Woodside compte, selon son porte-parole, ‘’examiner toutes ces options’’. L’entreprise a déclaré hier que l’accord entre le Russe Lukoil et Cairn Energy est soumis à l’approbation des coentreprises de la joint-venture et du gouvernement sénégalais qui, pour sa part, suit de très près la situation.

Par ailleurs, le Russe figure sur une liste américaine d’entreprises russes sanctionnées pour des transactions liées à des projets pétroliers en eau profonde.

Ces multiples rebondissements cachent mal la guerre sous-jacente entre les différentes compagnies impliquées. En effet, un mois plus tôt, Far Limited a été mise en défaut par l’Australien (qui avait émis un appel de fonds) pour retard de paiement. Toutefois, selon nos sources, le Sénégal n’a rien à craindre. ‘’C’est l’entreprise Woodside qui a réagi ; elle en a le droit.  A ce stade, les choses se passent entre les compagnies. A mon avis, tout cela est plus ou moins dû au contexte de Covid-19, car au niveau international, beaucoup de programmes sont chamboulés. Et, en règle générale, c’est comme cela que les choses se passent dans le marché pétrolier, surtout quand il s’agit d’exploration. Il est prévu dans les textes que les compagnies qui n’ont pas les moyens d’arriver à un autre niveau de développement cèdent leurs parts. Ce qu’il faut savoir, c’est que le Sénégal reçoit beaucoup de demandes de permis. Plusieurs compagnies sont intéressées par le pétrole sénégalais. Donc, de mon point de vue, il n’y aura pas véritablement d’impact sur le projet, à part sur le timing. Mais il va y avoir d’autres compagnies, car l’enjeu est très intéressant’’, confie l’une d’elles.

Aux Sénégalais qui réclament le rachat de ces actions par le gouvernement, elle fait savoir que ‘’les parts en question sont d’un montant tellement énorme pour un pays pauvre, que c’est clair que l’Etat n’a pas les moyens de le faire’’.  

EMMANUELLA MARAME FAYE

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