Publié le 26 Mar 2020 - 16:05
FACE À LA PROPAGATION DE LA PESTE EN 1919

El Hadj Malick Sy avait dit…

 

On entend peu, par ces temps de pandémie du coronavirus, les leaders d’opinion. On rappelle ici des paroles d’El Hadj Malick Sy (RTA) alors que le Sénégal vivait l’épidémie de la peste.

 

La mesure prise par le ministère de l’Intérieur, en cohérence avec la décision arrêtée par les imams et oulémas du Sénégal de fermer les mosquées pour limiter la propagation du coronavirus, fait couler beaucoup de salives. Des voix s’élèvent contestant ou appuyant cette résolution. C’est dans ce contexte qu’El Hadj Malick Diop a jugé nécessaire de rappeler des paroles d’El Hadj Malick Sy. Il a traduit en français un extrait de la lettre que le guide la tijanya au Sénégal avait adressée à l’ensemble des mosquées et en particulier à la Zawiya de Dakar, lorsque l’épidémie de la peste s’était déclarée au Sénégal. C’était en 1919. Seulement, Maodo ne s’adressait pas qu’aux imams. Son message allait au-delà et est plus que jamais actuel, en cette période de pandémie de la Covid-19.

Dans ladite missive, il appelait au respect des consignes sanitaires. ‘’Ne désobéissez pas aux recommandations des médecins qui vous demandent de ne pas cacher la maladie. Et ce comportement est souvent dû à la mauvaise foi de ceux qui racontent des choses injustifiables. Nous devons respect et considération aux médecins’’, écrivait-il. Et il rappelait que tout le monde peut mourir au cours d’une épidémie. Nul n’est épargné. Il donnait alors l’exemple des 25 000 compagnons du Prophète Mouhamad décédés en l’an 18 de l’Hégire.

Il rappelait également, dans cette lettre, des enseignements plus qu’importants, en ces temps de coronavirus et au moment où le Sénégal connaît beaucoup de cas importés. Nombreux sont les Sénégalais établis dans des villes touchées par cette pandémie qui sont dernièrement rentrés et ont même contaminé des membres de leur entourage.

‘’Rien que pour honorer les paroles du Prophète, vous devriez les suivre sur l’interdiction d’entrer dans les zones affectées par l’épidémie ou d’en sortir. Le Prophète nous dit : « La peste est une sorte de malédiction […] Si vous connaissez un pays dans lequel l’épidémie s’est répandue, n’y partez pas et si vous vous y trouvez, n’y sortez pas non plus pour la fuir. »

Des éloges vont à l’égard de Seydina Omar sur la réponse qu’il a donnée à Oubaydatou ibn Diarah sur cette question : « Est-ce possible de fuir le destin tracé par Allah ? » Il lui sert comme réponse : ‘’Bien sûr, on fuit un destin vers un autre tracé par Allah. » Et rien n’est plus important, dans notre religion, que de se soumettre à notre destinée tout en suivant les ordres d’Allah’’, rappelait-il alors.

Dernièrement, il est noté de nombreuses sorties ‘’d’illuminés’’ qui demandent aux gens de faire de l’aumône ou de prendre, comme c’était le cas la semaine dernière, un exemplaire du Coran où ils trouveront un supposé cheveu qu’ils tremperont dans de l’eau. Cette eau bue les protégera du coronavirus. Pour Maodo, il faut se méfier de ces choses. Il soutenait que Dieu ‘’nous dit dans la sourate « La vache », au verset 3 : « Qu’ils se nourrissent de ce que nous leur avons octroyé » sans donner une importance aux prétentieux qui ordonnent aux gens de surpasser le Coran et la Sunna en leur demandant d’utiliser des aiguilles, des poignées de sel ou même d’immoler un animal bien spécifié tel que la vache et autres. Dieu dit à la sourate « La table », au verset 3 : « Aujourd’hui, votre religion est au complet. » Celui qui ne se contente pas des enseignements du Coran et de la Sunna, ne cessera de s’ébranler sur les affaires de sa religion. Et si la religion est au complet, il ne nous reste qu’à l’accomplir par de bonnes actions. Donc, accorder de l’importance aux rêves et aux imaginations serait un égarement, une perversion et une action satanique’’.

B. BOB

Section: