Publié le 14 Jan 2021 - 14:54
FACE A LA VIRULENCE DE LA DEUXIEME VAGUE DE COVID-19

Macky plus que jamais pour la vaccination 

 

En Conseil des ministres, le chef de l’Etat a demandé l’accélération de la stratégie nationale de vaccination. 

 

Lentement, mais sûrement. La stratégie sénégalaise de lutte contre la pandémie de coronavirus se dirige vers l’utilisation d’un vaccin pour stopper la recrudescence de ce virus mortel. Après les révélations du ministre de la Santé et de l’Action sociale sur des discussions avec la Chine sur la possibilité de disposer de 200 000 doses de vaccins produits par Pékin, c’est au président de la République d’insister sur la mise en œuvre d’un programme de vaccination. En Conseil des ministres tenu hier par visioconférence, Macky Sall a indiqué ‘’la nécessité d’accélérer la mise en œuvre urgente de la stratégie nationale de vaccination, dotée d’un budget conséquent’’. Une directive qui confirme l’option choisie par le chef de l’Etat, alors que l’utilisation des vaccins contre la Covid-19 pose de plus en plus débat dans la société.   

Jugée prématurée face à la situation de la pandémie au Sénégal (comparée aux pays occidentaux), l’éventuelle utilisation d’un vaccin au Sénégal est déjà dénoncée par des membres de la société civile. Une lettre de la coalition Noo Lank adressée aux députés, lors du vote de la loi modifiant l’état d’urgence et l’état de siège, alerte sur les dangers d’utiliser un vaccin produit sans garantie sur ses effets secondaires dans l’organisme humain. Seulement, pour éviter d’arriver vers une situation similaire à ce qui se passe présentement dans les pays européens, le gouvernement semble être prêt à prendre le risque. D’autant plus que les mesures déjà appliquées ne montrent pas encore une grande efficacité.      

‘’La propagation exponentielle, la sévérité et la gravité de la maladie, au regard des capacités et conseils des experts de notre système sanitaire’’, ont amené le président de la République ‘’à décréter l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu sur l’étendue des régions les plus touchées : Dakar et Thiès’’. Toutefois, aucune baisse notable du taux de contamination n’a encore été observée sur les chiffres annoncés chaque jour par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. L’on se rapproche chaque jour des 500 morts.

 

Régulation heures d’ouverture et de fermeture des marchés

En attendant le choix d’un vaccin, le chef de l’Etat invite le ministre de la Santé et de l’Action sociale à poursuivre la décentralisation effective et rapide dans les régions du Samu national, tout en renforçant ‘’les moyens logistiques et les ressources humaines et financières de cette structure névralgique’’.

Face à la gravité de la situation, les populations seront également sensibilisées sur les impératifs de réguler les horaires d’ouverture et de fermeture des marchés et de réadapter le fonctionnement des établissements de santé (hôpitaux, centres de santé, etc.) ou encore de surveiller une éventuelle mutation du virus. La mutation observée en Angleterre a été notée dans plus de 50 pays.

Les affaires courantes devant continuer malgré la pandémie, l’aménagement durable du territoire national et du développement optimal des pôles urbains s’est invité au Conseil des ministres. Pour la ‘’programmation et la réalisation, dans les délais, des infrastructures publiques (voiries et réseaux divers) nécessaires à la fonctionnalité des pôles urbains de Diamniadio et du lac Rose’’, Macky Sall a demandé au ministre des Finances et du Budget, à ceux en charge des Infrastructures, de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, d’accélérer, en rapport avec le délégué général à la Promotion des pôles, la mise en œuvre. Ces pôles doivent contribuer au renouveau urbain et à la réalisation du programme des 100 000 logements, avec l’implication au premier plan du secteur privé.

Le président de la République a également demandé au gouvernement de s’assurer de l’implémentation de l’ensemble des programmes privés à partir d’investissements soutenus par des financements effectivement mobilisés au niveau des pôles urbains, en veillant au respect des établissements humains et des équilibres socio-économiques des zones et activités relevant, notamment, du périmètre du pôle urbain du lac Rose.

Une nouvelle doctrine d’urbanisme, d’habitat et de construction devrait privilégier les constructions en hauteur, à soumettre, toutefois, à un encadrement réglementaire adéquat.

Le président de la République a, enfin, invité son gouvernement, à travers le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, d’engager ‘’les diligences nécessaires à l’intensification de la mise en œuvre du Programme national de branchements sociaux’’. Un programme d’équité sociale et territoriale, pour l’accès des populations urbaines et périurbaines à l’eau potable. Il sera étendu à plusieurs localités.

Sur la même lancée, le cadre de l’assainissement des dix villes sera mis en œuvre dont Touba et Tivaouane.

Lamine Diouf

 

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