Publié le 15 Dec 2015 - 02:21
FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE

L’UEMOA exhorte les pays membres à mettre 10% du budget

 

Le financement constitue l’un des obstacles majeurs de l’agriculture dans la sous-région. Pendant cinq jours, des experts ont planché sur la question, sous l’égide de l’Inter sous-comité du comité interparlementaire de l’UEMOA sur le thème : « Le financement de l’agriculture dans l’espace UEMOA. » Le premier constat est que les pays membres de l’UEMOA n’ont pas respecté les engagements de Maputo. Car, bien que pourvoyeuse d’emplois pour plus de 60% de la population active, l’agriculture est le parent pauvre de la programmation budgétaire des pays de l’Union. Le comité recommande ainsi aux États membres de consacrer 10% de leur budget national à l’agriculture.

‘’En dépit de bonnes intentions contenues dans ces textes majeurs, le financement reste l’obstacle majeur qui entrave le développement d’une agriculture capable d’assurer notre sécurité alimentaire et à même de procurer des revenus substantiels au monde rural et de contribuer à la réduction de la pauvreté et de l’exode rural’’, a déclaré le président de l’Inter comité, Jérémie N’gouan, lors de la clôture du séminaire. A son avis, ‘’si certains Etats ont réalisé des bonds qualitatifs et quantitatifs dans leur agriculture, force est de constater que beaucoup n’ont pas rempli les engagements pris au plan régional, notamment ceux de Maputo qui exhortent les pays à allouer 10% de leur budget  national à l’agriculture, pour stimuler l’accélération nécessaire à la croissance agricole’’.

En plus, les objectifs annoncés dans le programme détaillé de l’agriculture qui vise à réduire et à améliorer la sécurité n’ont pas été atteints. Alors qu’à travers l’acte additionnel N°03/2001 qui institue la Politique Agricole de l’Union (PAU), les chefs d’Etat ont mis à la disposition des pays de l’UEMOA un instrument de modernisation, d’encadrement, de financement équitable et de recherche scientifique dans un environnement de plus en plus soumis aux changements climatiques. ‘’La mise en œuvre de la PAU n’a pas encore résolu les problèmes du monde paysan. Seulement 3% des crédits d’investissements publics vont au financement des activités de production agricole’’, a regretté le député Ibrahima Sané.

Ainsi, l’Inter sous-comité du comité interparlementaire de l’UEMOA recommande aux États membres de faciliter l’accès au crédit aux petits producteurs et aux femmes, d’alléger leurs conditions d’accès à la terre, de renforcer le financement de la recherche scientifique dans le domaine agricole et en matière de changements climatiques, entre autres. 

AIDA DIENE

 

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