Publié le 26 Oct 2016 - 19:29
FINANCEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES

Les maires en quête de compétences 

 

Mobiliser des ressources financières est un casse-tête permanent au sein des mairies du Sénégal. Conscients des limites de ses membres dans la  recherche de ses sources de financement des projets locaux, l’association des maires du Sénégal (AMS) a organisé un panel d’experts dont l’objectif est de renforcer les capacités des édiles. En effet, conscients qu’ils ne disposent pas de l’expertise nécessaire, ils ne comptent cependant pas se limiter à la fiscalité locale ou à des dotations ‘’insuffisantes’’ qui viennent de l’Etat.

L’atelier de deux jours devrait leur permettre de se doter de beaucoup plus d’instruments. ‘’Nous voulons créer un cadre réglementaire pour qu’en plus de la fiscalité locale que les communes collectent au niveau des contribuables et des transferts que l’Etat opère en termes de dotations et de fonds d’équipement, l’on puisse nouer des partenariats assez dynamiques avec des ressources plus substantielles pour être en adéquation avec les besoins des populations’’, souligne le secrétaire général de l’AMS, Mbaye Dione.

Les maires comptent sur l’expérience de la France, avec notamment le cabinet ‘’Bird and bird’’ pour la maîtrise des leviers d’ordre technique et juridique. Me Ali Hojeij, avocat à la cour, de dire qu’il existe une tradition de proximité juridique entre le Sénégal et la France. ‘’Il y a une tradition de gestion déléguée, à travers un régime calqué sur celui des marchés publics. Les maires ignorent souvent ces outils-là et l’enjeu de cet atelier, c’est de pouvoir les sensibiliser et faire une pédagogie pour qu’ils puissent savoir mettre en œuvre certains de leurs projets’’. En écho à ces propos de l’avocat, le secrétaire général de l’AMS indique que l’impact de cette initiative ne peut être que positif. ‘’Si les maires disposent de plus de ressources, naturellement, ils réalisent beaucoup plus d’investissements dans des secteurs aussi sensibles que l’éducation, la santé, les infrastructures, l’hydraulique et l’électrification’’, dit-il. Car en effet, les maires sont contraints de faire avec ‘’les budgets maigres des communes issues de l’Acte 3 de la décentralisation’’ qui ne permettent pas de supporter ces charges.

‘’La nouvelle loi offre un environnement adéquat pour les investissements’’

Mais le ministre de la Gouvernance locale Abdoulaye Diouf Sarr estime que l’entrée en vigueur de la loi 2014-13 du 1er février 2014 relative aux contrats de partenariat offre désormais un environnement adéquat pour le développement des investissements au niveau local. Ce nouveau cadre permettra, dit-il, le renforcement de la délégation de service public, suivant des règles de transparence, de continuité du service public, de mutabilité et d’égal accès au service public. Cet atelier offre l’occasion, selon le ministre, de s’interroger sur l’application de cette nouvelle loi au niveau des territoires. ‘’Il serait intéressant de connaître le nombre de contrats de partenariat signés par les collectivités territoriales, depuis l’entrée en vigueur du texte’’, dit-il. 

AIDA DIENE

 

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