Publié le 8 Aug 2020 - 20:13
FINANCES PUBLIQUES

1 333 milliards de F CFA de ressources mobilisées en fin juin

 

Les finances publiques sont marquées, en fin juin dernier, par une hausse de 5 %, en glissement annuel. Selon le rapport sur le point mensuel de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), rendu public hier, les ressources mobilisées sont évaluées à 1 333 milliards de francs CFA.

 

Au premier semestre 2020, l’exécution budgétaire s’est traduite par un accroissement modéré des ressources associé à une augmentation maitrisée des dépenses publiques.

En effet, d’après le rapport sur le point mensuel de conjoncture publié hier par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), les ressources mobilisées, à fin juin 2020, sont évaluées à 1 333 milliards, soit une hausse de 5 % en glissement annuel. ‘’Quant aux dépenses, elles se sont établies à 2 074,2 milliards, à fin juin 2020, contre 1 738,8 milliards un an auparavant, soit une hausse de 19,3 %. En conséquence, le solde budgétaire est estimé, en déficit, à hauteur de 741,2 milliards, à fin juin 2020, contre un déficit de 469,1 milliards à la même période de l’année précédente’’, renseigne le document.

La même source précise que les ressources mobilisées sont constituées de recettes budgétaires à hauteur de 1 210,2 milliards, de 102,5 milliards de dons et de recettes exceptionnelles d’une valeur de 20,2 milliards. ‘’En glissement annuel, les ressources ont progressé de 63,1 milliards, grâce aux recettes budgétaires et aux dons. Ces derniers sont estimés globalement à 102,5 milliards (+30,9 %) en liaison avec la progression de l’appui des bailleurs, mais également à l’apport des ressources exceptionnelles de 20,2 milliards reçus dans le contexte de la lutte contre la pandémie de la Covid-19.

Par ailleurs, les recettes budgétaires, estimées à 1 210,2 milliards, se sont confortées de 1,6 % à fin juin 2020, par rapport à la même période de 2019’’, poursuit la note.

Cette hausse est impulsée, d’après la DPEE, par ses composantes fiscales estimées à 1 126 milliards pendant la période sous-revue et celles non fiscales de 84,2 milliards. Ces recettes qui ont augmenté respectivement de 0,5 % et 18 %.

Le rapport souligne aussi que l’amélioration des recettes fiscales est portée par la hausse de l’impôt sur les sociétés de 196,9 milliards, de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) intérieure (hors pétrole) évaluée à 185,8 milliards et le Fonds sécurisation des importations des produits pétroliers (FSIPP) à 20,1 milliards. Ces ressources se sont confortées respectivement de 11, 59,6 et 12,1 milliards de francs CFA.

En revanche, l’impôt sur les revenus, l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM/IRC), la TVA intérieure pétrole, les taxes spécifiques et les droits de timbre ont atténué cette tendance haussière avec des baisses respectives de 0,8 milliard, 2,8 milliards, 3,3 milliards, 10,4 milliards et 5 milliards. Elles se sont établies à 198,6 milliards, 17,4 milliards, 5,4 milliards, 87,7 milliards et 31,9 milliards à fin juin 2020.

De même, les droits et taxes mobilisés par la douane, notamment la TVA import (186,8 milliards) et les droits de porte (119,7 milliards) se sont inscrits sur cette dynamique de baisse avec des contractions respectives de 11,6 % et 15 %.

2 074,2 milliards de dépenses budgétaires

Concernant les dépenses budgétaires, la DPEE informe qu’elles sont évaluées à 2 074,2 milliards à fin juin 2020 contre un montant de 1 738,8 milliards un an auparavant, soit une hausse de 335,4 milliards. ‘’Cette situation reflète les hausses combinées des dépenses courantes et d’investissement qui se sont confortées respectivement de 27,8 % et 6,4 %. Les dépenses courantes sont évaluées à 1 338,1 milliards contre 1 046,9 milliards à la même période en 2019, soit une augmentation de 27,8 %. Cette hausse est soutenue par la masse salariale (409,7 milliards) et les transferts et subventions (607,3 milliards) qui se sont renforcés respectivement de 13,4 % et 86,3 %’’, relève la Direction de la prévision et des études économiques.

Cependant, cette orientation est atténuée par la réduction des intérêts sur la dette qui se sont repliés de 10,5 milliards pour s’établir à 162,1 milliards. Pour ce qui est des dépenses d’investissement, elles sont estimées à 736,1 milliards à la faveur des investissements sur ressources intérieures arrêtées à 441,6 milliards. Pour les financements sur ressources extérieures, ils sont évalués à 294,5 milliards et enregistrent une baisse estimée à 14,4 %.

La masse monétaire établie à 5 813,7 milliards en fin mai

Il ressort également du point mensuel de conjoncture de juin dernier qu’en fin mai 2020, la situation estimée des institutions de dépôts, comparée à celle du mois précédent, fait ressortir une expansion de la masse monétaire. En contrepartie, une augmentation des actifs extérieurs nets et un renforcement de l’encours des créances intérieures sont notés sur la période sous-revue. ‘’La masse monétaire a progressé de 182,6 milliards, en variation mensuelle, pour atteindre 5 813,7 milliards, à fin mai 2020. Cette évolution est perceptible à travers les dépôts transférables qui ont augmenté de 100 milliards pour s’établir à 2 725,4 milliards. Pour sa part, la circulation fiduciaire (billets et pièces hors banques) a augmenté de 46,6 milliards pour ressortir à 1 372,6 milliards, à fin mai 2020’’, lit-on dans le document. Quant aux autres dépôts inclus dans la masse monétaire, ils ont également augmenté de 36 milliards, se fixant à 1 715,7 milliards. Sur un an, la liquidité globale de l’économie est en expansion de 431,2 milliards ou 8 %, à fin mai 2020.

Pour ce qui est des actifs extérieurs nets des institutions de dépôts, la DPEE indique qu’ils se sont situés à 1 767,3 milliards pendant cette période, en hausse de 80,9 milliards ou 4,8 % par rapport à fin avril 2020. ‘’Cette situation est imputable aux banques primaires qui ont enregistré une augmentation de 53,1 milliards de leurs avoirs extérieurs nets (619,3 milliards à fin mai 2020). Quant à la position extérieure nette de la Banque centrale, elle s’est améliorée de 27,9 milliards pour s’établir à 1 148 milliards, à fin mai 2020. Comparativement à fin mai 2019, les actifs extérieurs nets des institutions de dépôts ont diminué de 41,4 milliards ou 2,3 %, à fin mai 2020’’, précise la DPEE. Pour l’encours des créances intérieures des institutions de dépôts, il s’est renforcé de 233,8 milliards, entre fin avril et fin mai 2020. Ceci pour se chiffrer à 5 457,1 milliards, du fait des crédits nets à l’administration centrale (+141,2 milliards) qui se sont situés à 963 milliards.

‘’Pour leur part, les créances sur l’économie sont ressorties en hausse de 92,8 milliards, en variation mensuelle, pour s’établir à 4 494,2 milliards, à fin mai 2020. En glissement annuel, l’encours des créances intérieures des institutions de dépôts s’est renforcé de 525,2 milliards ou 10,6 %, à fin mai 2020’’, fait savoir la même source.

MARIAMA DIEME

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